mercredi 11 novembre 2009

Négligence

Ouh la la! Je néglige mon blogue!!!

Bon, oui, c’est vrai… j’ai déjà été plus négligente que ça… Après tout, je l’ai déjà abandonné pendant presqu’un an! Mais, j’avais si bien repris tout ça…

Mais, voyez-vous, le problème, c’est que je suis en panne d’inspiration, mais là, TOTALE. Je ne sais pas à propos de quoi écrire! Pourtant, c’est pas qu’il m’arrive rien, au contraire!

J’ai eu une semaine de stage d’observation complète en jardin avec des enfants merveilleux et une enseignante-associée drôlement lunatique. Je suis des cours super intéressants dans lesquels je fais plein d’activités le fun et qui sortent de l’ordinaire. Je me suis fait un tas de nouveaux amis, notre groupe est fusionnel et on passe tout plein de temps ensemble…

Mais, rien à faire… je ne sais pas quoi dire à propos de tout ça! En fait, pour être plus précise, je ne sais pas quoi dire d’intéressant.

Souvent, je m’arrête pour penser à ce que je pourrais écrire de mes aventures ici. Et je cherche. Et je cherche encore. Et encore.

On dirait qu’il n’y a rien qui m’inspire. Pas d’anecdotes valables, vous voyez? J’ai pas le goût d’écrire quelque de plate et d’insipide. Alors, à la place, j’écris rien!

Mais, j’ai bon espoir, je suis sûre que l’inspiration va revenir frapper à ma porte dans pas trop longtemps : je commence mon stage de cinq semaines la semaine prochaine. Jamais je croirais qu’il m’arrivera rien de bizarre ou de particulier! Les enfants vont sûrement me nourrir!

mercredi 7 octobre 2009

Mon premier stage...

Hier, j’ai enfin su où se fera mon premier stage.

Je m’explique… Ici, en Ontario, la formule des stages est un peu différente d’au Québec. Je vais en fait faire 3 stages d’ici au mois de mai prochain, au lieu d’un par année.

Le premier, un stage d’observation d’une semaine, commence mardi prochain. Ça s’en vient vite! Et oui, je viens juste, juste de savoir ce sera où! Un peu stressant! Mais tout est bien qui fini bien ;)

Mon deuxième stage, qui durera 5 semaines se fera dans la même classe, de la mi-novembre à Noël. Et pour le dernier stage, à la prochaine session, ça devrait être dans une école différente.

Alors, il est où, mon stage? Dans une classe de maternelle! En fait, ici, on dit « jardin ». La maternelle, c’est ce qui équivaut à notre pré-maternelle, parce que l’école commence un an plus tôt… On s'habitue!

Donc, oui, je serai avec des tout-petits! Je suis assez contente, j’aime cet âge là. Ça devrait être une belle expérience. Et j’aime beaucoup le milieu où est située l’école où je vais, pas à Ottawa même, mais pas loin du tout.

Par contre, on a aussi appris aujourd’hui, par notre superviseur de stage, toute la paperasse qu’on aura à remplir… Moins plaisant, ça… Mais bon, j’ai survécu et je survis toujours à ma MONTAGNE de travaux (et je n'exagère même pas... si au moins...), je vais trouver le moyen de faire tout ça aussi!

J’ai vraiment hâte de rencontrer les élèves! Hiiii! :)

vendredi 18 septembre 2009

À ma place

Aujourd'hui, après mon dernier cours de la journée, j'ai reçu une fleur.

La professeure que je préfère (dans toutes celles que j'ai cette session) m'a dit que j'étais à ma place, ici. Que l'enseignement semblait inné chez moi.

Juste une petite phrase. Mais c'est fou comme ça rassure et que ça fait du bien! :)

mercredi 16 septembre 2009

La véritable Auberge espagnole

Je ne me rappelle plus si j’ai mentionné ma situation de cohabitation…

En apprenant que j’avais été acceptée à Ottawa, je me suis mise à la recherche d’une chambre. Je ne voulais pas un appartement parce que ça implique un bail et je me disais que c’était trop de trouble pour rien pour quelqu’un qui va être ici pour huit mois seulement.

Donc, j’ai mis une petite annonce sur Internet et j’ai reçu plusieurs offres. Après avoir visité quelques-uns des endroits en question, j’ai jeté mon dévolu sur une chambre dans une maison.

Je vais essayer d’expliquer…

C’est une GRANDE maison. Les propriétaires (un homme à la retraite et sa femme qui travaille encore – et qui sont d’ailleurs vraiment très gentils) ont converti leur maison pour accueillir des étudiants étrangers. Tout le sous-sol a été aménagé.

Il y a quatre grandes chambres (et elles sont vraiment grandes, je n’exagère pas) et une autre plus petite qui n’a pas de fenêtre et qui sert normalement pour de la visite de passage. Exemple, les parents de Savoyarde viennent ici deux semaines, ils peuvent prendre cette chambre là au lieu d’aller à l’hôtel.

Il y a une cuisine commune, une salle de bain commune et une autre salle d’eau avec laveuse-sécheuse. En haut, les proprios ont aussi aménagé une partie de l’espace en « section pour étudiants ». Il y a deux chambres, aussi grandes que celles d’en bas, une salle de bain et une mini-cuisine avec un lavabo, four à micro-ondes, grille-pain, etc.

Donc, normalement, on devrait être six étudiants en même temps. Le hic, c’est que pour le moment, on est sept et que dans quelques jours, on va être HUIT! Je capote!

L’affaire, c’est qu’en bas, dans les grandes chambres, il y a moi, Pâtissière, L’Italien et Beau Bronzé. L’Italien part dans deux semaines. Alors en attendant qu’il s’en aille, il y a Alpiniste qui est dans la petite chambre sans fenêtre. Après, il va prendre la chambre de L’Italien. Pour le moment, Beau Bronzé est parti visiter ses parents dans son pays d’origine alors on est encore quatre en bas, ce qui est très vivable. Mais il revient dans quelques jours. On sera rendus cinq. Déjà un peu plus compliqué…

En haut, il y a Savoyarde (qui est vraiment en train de devenir une bonne amie, d’ailleurs) et Future Avocate. Et depuis hier soir, il y a Douce Coréenne qui a été installée dans le salon du haut! Eh oui! Elle prendra la petite chambre sans fenêtre quand Alpiniste prendra la chambre de L’Italien. Et ensuite, quand Alpiniste partira (à la fin octobre), elle prendra cette chambre là. Le jeu des chaises musicales, ça vous dit quelque chose? Mais en attendant, ça fait qu’on est vraiment BEAUCOUP ici!!! Et ça cause des problèmes d’espace dans les frigos!

Tout ça m’inquiète un peu… mais j’en ai parlé avec Pâtissière, qui est ici depuis le mois de février. Elle m’a dit que ça doit être vraiment exceptionnel et que ça n’avait jamais été comme ça depuis qu’elle est là. L’Italien m’a dit la même chose. Ça m’a un peu rassuré, mais en même temps, je dois avouer que ça me stresse quand même, comme situation… Parce que j’ai pas trop envie, moi, de vivre à huit… c’est un peu trop à mon goût.

Vous voyez, la vraie Auberge espagnole, c’est ici!

mercredi 9 septembre 2009

Première journée

Meh…

Qu’est-ce que j’ai fait? POURQUOI est-ce que je me suis inscrite dans ce programme???

Aujourd’hui, j’ai eu ma première journée de cours. Ouf! J’ai eu trois cours, entre 10h et 16h. Ce qui veut dire une heure et demie par cours. Pas si mal, vous direz.

Mais, déjà, avec si peu, je dois l’avouer, je capote. Pas parce qu’on a déjà plein de choses à faire, mais parce que j’entraperçois ce dont ma session va avoir l’air… et là, c’est la panique totale qui s’empare de moi. Je vous dis, j’ai le tournis juste d’y penser.

Vous voyez, pour faire un programme en une seule année, il faut quand même qu’il y ait un prix à payer. Et ça a tout l’air que ce prix là sera ma vie, point. Je n’aurai plus de vie, aussi simple que ça.

Je m’explique...

Au lieu d’une session de quinze semaines normale, la mienne ne durera que neuf semaines. Et dans ces neuf semaines, j’aurai 4h30 de cours (une fois 3h, une fois 1h30) pour chaque matière et il y en a cinq. Ajoutez à cela les travaux et lectures à faire la maison, seule ou en équipe, et voilà! Ma vie a disparue! Tada! De la vraie magie!

Après ces neufs semaines, je serai en stage jusqu’à Noël… je n’y pense pas trop encore, je pense que ça provoquerait une autre crise de panique.

Mais bon, j’ai déjà des années d’études derrière moi. Je suis capable. J’en ai vu d’autre. Et je serai diplômée dans moins d’un an. Ça vaut la peine, non? C’est le leitmotiv que je dois me répéter à partir de maintenant.

C’est simplement qu’en ce moment, après ma toute première journée de cours, je suis épuisée. Ça va être beau tantôt! Va falloir que j’apprenne à me coucher plus tôt!

Au moins, ce qui me console c’est que Savoyarde, une de mes colocs (vous l’aurez deviné, elle est française!) se sent exactement comme moi ce soir. Fatigue et découragement au menu. On va se motiver mutuellement…

mardi 8 septembre 2009

C'est un départ!

J’ai passé une bonne partie de mon mois d’août à préparer mon déménagement dans la capitale canadienne. Oui, oui, je me suis reposée aussi! Mais j’avais quand même quelques trucs à régler.

J’ai donc fait le tri dans mes vêtements pour décider ce que j’apportais et ce que je laissais chez moi. Et je me suis rendue compte que j’ai vraiment beaucoup de linge!! Haha!

J’ai aussi fait l’acquisition d’un magnifique netbook, mini ordinateur portable qui va m’être plus qu’utile sur le campus. :o) Avec ça, une belle imprimante toute neuve puisque la vieille a rendu l’âme. C’est fou quand même, c’est moins cher d’acheter une nouvelle imprimante que d’en faire réparer une! Bonjour la surconsommation! Mais passons…

J’ai acheté toutes les fournitures scolaires qu’il me manquait. Je ne sais pas pour vous, mais personnellement, j’adore faire ce genre de magasinage de début d’année! Puis, j’ai fait un début d’épicerie… vous savez les trucs secs, d’armoire, qui ne pouvaient pas se perdre. Parce qu’en Ontario, tout est plus cher. Sauf le gaz. C’est étrange.

J’avais aussi quelques trucs à régler au niveau des prêts et bourses, de l’Université d’Ottawa et de celle du Peuple où j’allais l’an dernier. Heureusement, tout s’est super bien passé, aucune anicroche. J’ai finalement payé mes frais de scolarité (astronomiques!) pour toute l’année (eh oui, pas question de payer par session ici…) et j’étais prête.

Et puis voilà! Le 1er septembre est arrivé! J’ai eu une dernière semaine chez moi assez occupée, à essayer de voir tout mon monde. Puis j’ai rempli mon auto. Elle était vraiment pleine à craquer, c’est fou. Même que j’ai pas réussi à tout mettre dedans. Hi hi! Trop de linge, je vous dis! Une vraie fille! Mais comme je revenais à la maison pour la longue fin de semaine, je me suis dit que j’apporterais le reste plus tard…

Cet après-midi là, j’ai enfin pu commencer à m’installer et faire la connaissance de mes nouveaux colocs… dont je vous reparlerai sans doute un peu plus tard.

Je suis pas mal excitée d’être ici. Et surtout, j’ai hâte de commencer les cours. J’ai hâte de savoir où auront lieu mes stages. J’ai hâte d’entrer dans une routine. Je suis définitivement fébrile!

lundi 7 septembre 2009

La fin du contrat

Mon emploi au centre pour personnes âgées n’a pas duré très longtemps… Après seulement trois semaines à y travailler, je suffoquais! Je comptais les jours de travail qu’il me restait avant la fin de l’été pour mieux supporter mon calvaire. Oui, calvaire. Tant que ça.

Mon contrat aurait normalement dû se terminer à la fin août, mais j’ai choisi d’y mettre fin à la fin juillet à la place. J’étais tout simplement pu capable. Ils n’ont pas très bien pris la chose, d’ailleurs, mais c’était moi ou eux, et je me suis choisie.

Je sais que je ne devrais pas me plaindre. Tellement de gens ont perdu leur emploi, ces derniers temps. Je suis chanceuse d’avoir pu en trouver un aussi rapidement, d’autant plus que la paye était intéressante.

Mais, que voulez-vous, je n’y pouvais rien, j’étais en train de m’éteindre. De me faner. Comme une fleur sans soleil ou sans eau. Tous les matins, en entrant dans les bureaux, je me sentais comme une condamnée qui marche vers l’échafaud. (Je suis poète, dites donc!)

« Elle exagère! » vous direz-vous. Je vous jure que non.

Je devais faire, tous les jours, avec les demandes des infirmières, infirmières auxiliaires et préposé(e)s aux bénéficiaires. C’est fou comme les gens peuvent subitement tomber malade, un dimanche, quand le soleil décide de sortir. Hum! Et moi, je devais leur trouver des remplaçants, à quelques heures d’avis. Et c’est drôle comment les téléphones cessent soudain de fonctionner dans ces moments là!

Si au moins toutes ces demandes de changement d’horaire de dernière minute étaient faites avec le sourire. Loin de là! Autant d’airs bêtes au pied carré, je n’ai jamais vu ça. C’est d’ailleurs dans des situations de ce genre qu’on se rend compte qu’un simple sourire peut faire toute la différence.

Moi qui croyais m’être fait une carapace cette année en faisant de la suppléance… je me rends compte que c’était une carapace anti-ado seulement. Elle gagne à être perfectionnée. ;o)

Mais bref, je n’en pouvais plus. Et après y avoir bien réfléchi, j’ai décidé de tout laisser ça là. J’ai pensé à la question financière, mais sérieusement, ma santé mentale était en train d’y passer. Je me suis dit que la santé, c’est plus important que l’argent. Je m’endette de toute façon, cette année. Quelques centaines de dollars de plus ou de moins… qu’est-ce que ça change, au fond?

Et puis, je me suis aussi dit que je devais être en forme pour commencer mon année à Ottawa en septembre. J’ai toute une année qui m’attend! C’est pas mieux d’avoir la langue à terre dès le début…

Donc, j’ai eu tout le mois d’août pour me reposer et profiter de la vie. Je ne l’ai pas regretté une seule seconde. Ça a fait un bien fou! Et maintenant, je suis fin prête à entreprendre mon année intensive, qui commence d’ailleurs demain!

mercredi 22 juillet 2009

La question financière

Bien que mon porte-feuille soit content parce que j'ai trouvé une chambre qui va me coûter beaucoup moins cher qu'une résidence, à Ottawa, il reste que la question des sous me tracasse un peu.

Toute l'année, j'ai mis de l'argent de côté en prévision de mon année d'étude. C'est quand même pas donné, 6 000$ de frais de scolarité. Et il faut y ajouter les 4 500$ de loyer. Et le paiement de la voiture qui doit se poursuivre. Et il faudra bien la remplir d'essence. Ah, et c'est vrai, il va bien falloir que je mange aussi! Et que je m'habille un peu, que je me lave, que je vive, quoi!

Alors, vous voyez, j'ai des soucis. Malgré le petit magot qui dort dans mon compte de banque, la montagne de dépenses qui m'attend me fait un tout petit peu stresser. Juste une p'tite affaire...

Pour la première fois de ma vie, je vais devoir m'endetter. J'ai été plutôt chanceuse jusqu'à maintenant, c'est vrai. Mais c'est fini ce temps-là! À moi les demandes de prêts et bourses de notre bon gouvernement ainsi que les marges de crédit étudiantes...

Je me dis que bien d'autres sont passés par là avant moi... Le bonheur de faire un métier que j'aime vraiment, ça vaut quelques années de simplicité volontaire, non?

samedi 18 juillet 2009

Top 10 des choses un peu troublantes entendues (ou lues) cette année

10. La prof gosse, a lé tout le temps su mon dos, a m’enarve

9. C’est un des gars de secondaire 3 qui m’a frappé parce que je protégeais mon ami.

8. Ah, madame, s’il vous plait, laissez-moi entrer dans votre classe, j’ai pas le goût d’aller en arts plastiques!

7. Tu couches avec ta cousine!

6. Madame, vous êtes-vous fait un chum là? Non? Ben, vous devriez aller au Bar X, ma sœur travaille là et elle dit qu’il y a toujours plein de célibataires, des vieux.

5. J’pense que ma blonde (de 14 ans) est enceinte…

4. Moi, plus tard, je veux être trafiquant de narcotiques.

3. Madame, on fait un party en fin de semaine, voulez-vous venir? On le dira pas!

2. Madame, vous, est-ce que vous aimez ça, vous, le poil?

1. Madame, faites-vous de la suppléance à domicile?

mardi 14 juillet 2009

L'autre groupe

Si j’avais un groupe préféré à la Polyvalente Unetelle, j’avais aussi un groupe exécré.

Ironiquement, c’était aussi un groupe de footballeurs, mais de troisième secondaire, cette fois. Plus nombreux (une trentaine) ils étaient aussi en plein dans l’âge où la « crise d’adolescence » atteint son apogée. En plein au moment où on se met à contester l’autorité des adultes à tout bout de champ. Juste parce qu’on se rend compte qu’on peut. Et pour impressionner les autres. Et évidemment, tous étaient plus grands et beaucoup plus costauds que moi!

Donc, à priori, ce groupe était considéré comme difficile.

La première fois que je suis allée dans leur classe, leur titulaire a dû intervenir pour qu’ils se calment. Mais les choses s’étaient relativement bien passées. Quelques envois à la salle de réflexion, mais rien de plus grave.

La deuxième fois, qui s’est avérée être la dernière, ça ne s’est pas aussi bien déroulé…

Je n’ai jamais vraiment compris pourquoi. Je n’avais rien de bien terrible à leur faire faire, c’était un film. Mais, pour une raison ou une autre, le climat de classe est devenu explosif. Au point où des objets se lançaient d’un bord à l’autre, où les insultes fusaient et où on m’a littéralement envoyée chier. (Désolée, je sais que c’est cru comme langage, mais je ne vois pas comment refléter autrement la réalité.)

J’en ai bien sorti quelques-uns alors que d’autres ont tout simplement décidé de sacrer leur camp de leur propre chef. Comme ça. Bref, en jargon scolaire, la classe a « sauté ».

C’était la première fois que ça m’arrivait. Et pour dire vrai – heureusement! – ça ne m’est plus jamais arrivé par la suite. (Touchons du bois!) Mais ça m’a vraiment laissé un arrière-goût dans la bouche… Sur le coup, j’étais surtout en colère. Mais par la suite, je me suis sentie tellement incompétente!

Après cette période, je n’ai plus jamais accepté de remplacer dans ce groupe. Peut-être que je n’aurais pas dû les « renier » comme ça. Sûrement que ces garçons ont simplement besoin d’amour, un peu comme ceux de secondaire 2 que j’aime tant. Mais c’était plus fort que moi. Je ne voulais pas les revoir, point. Je n’avais pas envie de revivre une telle expérience.

Je ne sais pas quoi penser de ma réaction… suis-je une mauvaise suppléante, une mauvaise personne? Ai-je baissé les bras trop rapidement? Ou suis-je tout simplement normale?

mercredi 8 juillet 2009

Dire aurevoir

Le 19 juin dernier, j’ai vécu ma première fin d’année scolaire en tant que pseudo-enseignante/suppléante. Ouf. Je n’ai pas pleuré, mais j’aurais certainement pu. J’ai dû passer proche à plusieurs reprises.

Le plus dur, ça n’aura pas été de dire au revoir aux élèves de secondaire 1 que j’ai eu pour les deux dernières semaines en français.

Non. Le plus dur, ça aura été de souhaiter un bel été à mon groupe préféré, un groupe que j’ai eu souvent en suppléance. Un groupe de deuxième secondaire, rien que des gars. Vingt p’tits joueurs de football de 14-15 ans qui en ont dedans et qui seraient des candidats parfaits pour le décrochage s’il n’y avait pas ce programme sportif, justement.

La première fois que je les ai vus, en octobre, c’était ma 2e semaine de suppléance à vie. Et c’était en arts plastiques. Zéro intérêt de leur part, c’est clair. On m’avait dit que dans le fond, fallait juste que je les garde en classe, que ça serait déjà beau...

En tant que prof, je suis assez axée sur la discipline. Et je le leur ai fait savoir dès la première fois. Gentiment, quand même! Mais mes limites ont été clairement établies dès le début.

Je ne sais pas si c’est à cause de ça, ou tout simplement parce que je les trouvais charmants et que le hasard a fait que je remplaçais souvent dans leur classe, mais j’ai développé une très belle relation avec eux. J’aimais leur parler, les écouter, discuter avec eux. Et j’arrivais à les faire travailler, un miracle pour une suppléante. Leurs propres mots.

J’ai appris tous leurs prénoms très rapidement. Je m’arrêtais pour placoter avec eux quand je les croisais dans le corridor entre deux cours. Je prenais de leurs nouvelles. Et eux faisaient pareil avec moi. Je n’hésitais pas à échanger des périodes avec d’autres suppléants qui ne les voulaient pas. Et ça faisait vraiment ma journée.

Je pense qu’ils le sentaient que je les aimais et que c’est ce qui rendait les choses plus faciles. Même quand une bataille en règle (à coups de poings!!!) a éclatée pendant que je les avais, j’ai continué de les aimer. Le lendemain de cet incident, qui m’a mise tout à l’envers, il faut bien le dire, je les ai revus. Dès le son de la cloche, je leur ai dit qu’on passerait notre plus belle période ensemble à vie pour compenser celle de la veille. Et c’est vraiment ça qui s’est passé.

Bref, quand l’année a tiré à sa fin, j’avais mes groupes de français. Donc, je ne les voyais plus, mes p’tits footballeurs. Alors, pendant une de mes périodes libres, je suis allée les voir dans leur cours de maths (avec l’accord du prof, évidemment). Je les ai remerciés pour les périodes passées avec eux. Je leur ai dit qu’ils étaient des garçons foncièrement gentils et que j’avais apprécié leur respect et leur politesse constante. Il y en qui ont ricané. J’ai dû préciser « avec moi, en tout cas » en leur faisant un clin d'oeil. Je leur ai souhaité la meilleure des chances dans leurs examens de fin d’année, un bel été et un peut-être à l’année prochaine.

En quittant la classe, j’ai été récompensée par un « On vous aime, Madame L’exploratrice! » crié bien fort pendant que je refermais la porte. Oui, j’étais bien près de pleurer.

Je sais qu’il ne faut pas avoir de chouchous. Mais, c’est plus fort que moi. Dieu que je les aime, ces vingt ados! Et j’espère que mon amour et ma confiance en eux leur aura donné ce serait-ce qu’une toute petite poussée pour qu’ils continuent de croire en eux.

dimanche 5 juillet 2009

Revenons sur cette tâche...

Mais avec tout ça, comment il s’est passé, justement, ce contrat?

Vraiment bien :o) … en général!

J’ai hérité de trois groupes avec des enfants très sympathiques. Certains m’en ont fait baver par contre et il doit certainement y’en avoir une couple qui ne me portent pas dans leur cœur en ce moment.

Évidemment qu’ils m’ont testée. Pas la première semaine, parce que j’évaluais leurs exposés oraux. Fallait tout de même pas se mettre la prof à dos! Mais la deuxième semaine… aye-aye! Un des groupes en particulier…

D’ailleurs, on m’avait « avertie » qu’un des groupes était quelque chose. Mais, à ma grande surprise, je n’ai eu aucune difficulté avec ce groupe là, moi. Zéro. Oui, d’accord, ils étaient un peu bavards. Mais tous tellement pleins de vie, curieux et surtout, gentils!

Non, moi c’est un autre des trois groupes qui m’a donné du fil à retordre. Deux p’tits criss (scusez, mais c’est mérité) qui venaient chambouler le climat de tout le groupe. Et qui ont aboutis en suspension à l’interne. Moche, n’est-ce pas? Je voulais pas vraiment leur laisser ce souvenir de moi. Mais un moment donné, ça fait.

C’est le métier qui rentre, qu’on me dit. Peut-être qu’avec quelques années d’expérience de plus, les choses auraient été différentes… ça m’attriste un peu, tout de même.

Dommage, parce qu’avec un peu plus de temps, je crois sincèrement que j’aurais réussi à établir une belle relation avec eux. J’étais leur troisième prof de français de l’année et dans les autres matières, ça a bougé aussi un peu, beaucoup. Je les comprends d’être déstabilisés. J’aurais juste voulu avoir quelques semaines de plus avec eux. Je le sais que les choses se seraient calmées. Mais la fin de l’année est arrivée, et c’est ça qui est ça.

Heureusement, mes deux autres groupes compensaient en m’offrant des moments de pur bonheur. Et j’ai pu terminer l’année avec eux par une belle sortie à La Ronde où mes oreilles étaient toutes ravies d’entendre des « Madame, venez jouez pour gagner un toutou avec nous! » ou des « On va faire le Dragon, venez-vous avec nous, madame L’exploratrice? » Comme quoi je les ai pas tous traumatisés. ;o)

samedi 4 juillet 2009

Pour l'été

Qu’est-ce qu’une exploratrice fait, une fois l’année scolaire terminée? Eh oui, elle se cherche une job d’été. Pas trop le choix, avec l’année à Ottawa qui s’en vient, les réserves financières se doivent d’augmenter!

Je me considère plutôt chanceuse. Comme je l’avais écrit il y a quelques temps, j’ai eu un (très court) contrat – mais contrat pareil! – à la toute fin de l’année. Plus besoin de me demander si j’allais travailler en me levant le matin, adieu l’insécurité et la course à la période de suppléance! J’avais du travail assuré! Et la paye s’en est ressentie, croyez-moi :o)

Mais, après avoir entré toutes les notes de mes élèves pour le bulletin final et avoir ramassé tout ce qui s’était accumulé comme traîneries dans la classe depuis septembre, je me retrouvais sans boulot.

Bah, j’ai bien tenté ma chance à la commission scolaire, pour être surveillante de chez-pas-quoi ou travailler dans les bibliothèques à couvrir des manuels pour l’an prochain. Mais l’accueil à cet endroit a été fidèle à sa réputation et je suis revenue bredouille.

Ensuite, ça a été l’envoi de CV en masse. Et rien. Pourtant, je suis passée à deux doigts d’obtenir des emplois super intéressants à deux reprises. Mais ça n’a pas marché parce que je ne suis pas considérée comme une RÉELLE étudiante, vu que j’étais seulement à temps partiel à l’Université du Peuple… Mocheté de critères gouvernementaux! Et ça n’a pas marché non plus parce que d’autres endroits voulaient m’avoir avant la fin de l’année scolaire. Malheureusement impossible.

Alors, le 23 juin, j’ai rouvert mon dossier dans une agence de placement de personnel avec qui j’avais déjà fait affaire il y a quelques années. Dans le temps, ça avait super bien marché. Ils m’avaient trouvé un contrat dans l’après-midi même. Comme j’avais déjà un dossier, j’ai même pas eu besoin de me présenter. Mes tests de Word et d’Excel était déjà impressionnants à cette lointaine époque, haha.

Je m’attendais à avoir quelques jours de lousse… voire quelques semaines. Ou à faire des contrats un peu éparpillés, style deux semaines en juillet par-ci, une semaine en août par-là.

Mais non. Après avoir profité de ma Saint-Jean (non, mais faisais-tu BEAU rien qu’un peu?!), dès le 25 juin mon téléphone sonnait. Je dois mener une bonne vie. On m’offrait un contrat pour tout l’été dans les bureaux d’une résidence pour personnes âgées, et pas mal bien payée à part de ça. On me voulait le lendemain. C’est vrai que j’aurais pas dit non à quelques journées de congé supplémentaires, mais il faut ce qu’il faut, alors j’ai sauté sur l’opportunité!

Donc, depuis le 26 juin, L’exploratrice travaille. Dans un bureau. Ou-ache. Et depuis une semaine, ça me revient. Le pourquoi j’ai changé de domaine. Après avoir passé une année vraiment merveilleuse dans les écoles, c’est dur de revenir devant l’ordinateur, le téléphone et les filières.

Soyons courageuse! Ce n’est que pour l’été et ça va me permettre d’aller vers l’enseignement pour de bon!

mercredi 27 mai 2009

Une tâche

À force de faire de la suppléance à la même polyvalente, on s’y fait des amis. Non seulement on développe de belles relations avec des élèves, mais on en crée aussi avec des collègues. Et des fois, ça amène à de belles, belles choses.

Une des premières personnes avec qui je me suis liée d’amitié, c’est Jeune Philosophe. Peut-être parce qu’on est à peu près du même âge, mais surtout, je crois, parce qu’on est tout les deux des gens positifs.

Jeune Philosophe avait déjà fait de la suppléance l’an dernier à la Polyvalente Unetelle, mais il avait pris une petite pause à l’automne. C’est donc seulement après les Fêtes que j’ai fait sa connaissance. Et pas très longtemps après, il s’est fait offrir une tâche en français, avec des élèves de secondaire 1, au programme international. Pas plus fou qu’un autre, Jeune Philosophe a accepté, évidemment.

Mais voilà, Madame Philosophe attend un bébé-philosophe. Et elle doit donner naissance vers le 8 juin. Jeune Philosophe a donc besoin que quelqu’un prennent la relève dans ses groupes, lorsque la cigogne passera, jusqu’à la fin de l’année. Et à qui il a demandé de le faire? Eh oui, à L’exploratrice!

Joie!

Bon, c’est sûr… ça va seulement être pour une ou deux semaines, au maximum. Mais quand même, je suis super contente. Premièrement, contente de savoir que mon ami et collègue me considère comme assez compétente pour vouloir me confier ses jeunes. Mais aussi contente parce que peu importe la durée, c’est une belle expérience. Et c’est du travail assuré.

Il a quand même fallu que la direction annonce l’ouverture de poste à la Commission scolaire. Mais, sérieusement, à part moi, qui voudrait d’une tâche d’une semaine à la toute fin des classes? C’est ça, personne! Alors, à moi ces beaux groupes pleins de beaux enfants avec qui je vais pouvoir m’amuser (et travailler un tout petit peu, quand même)!

Et le plus beau, c’est que je crois que Jeune Philosophe est aussi heureux que moi que ça ait fonctionné. Il tenait à ce que ça soit moi qui prenne la relève. Et ça, ça fait chaud au cœur.

jeudi 21 mai 2009

Acceptée!

Un profil d’expérience? Eh oui. Avant de m’accepter, la faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa voulait s’assurer que j’avais une petite idée d’en quoi je m’embarquais et que mon envie de devenir enseignante ne m’était pas venue, pouf, du jour au lendemain.

Je me suis donc creusé la tête afin de leur démontrer hors de tout doute que je savais bel et bien ce que je faisais. J’ai donné des références, parlé de l’expérience de suppléante au secondaire que j’accumulais depuis le mois d’octobre, mentionné mes cours en tant qu’étudiante libre à l’Université du Peuple, etc. J’ai aussi parlé de la journée d’observation que j’ai fait avec Belle-Cousine, de la formation que je donnais en milieu de travail dans mon ancienne vie et de mon implication dans la vie étudiante de l’Université de la Montagne. Et, cerise sur le sundae, j’ai décrit mon expérience qui se rapprochait le plus de l’enseignement, c’est-à-dire de l’enseignement! Tout ça dans le but d’épater la galerie et d’être enfin acceptée dans ce programme/raccourci d’un an.

Et devinez quoi? Ça a marché! Yé!!! J’ai été officiellement acceptée à la formation en enseignement pour le primaire et si tout va bien, je sauverai 3 ans d’études. Double yé!

Dès que je l’ai su, folle comme de la marde, je l’ai annoncé à la planète entière et j’ai reçu mille félicitations et des centaines de « je l’savais, voyons donc, que t’allais être acceptée ».

J’ai aussi décidé d’aller visiter cette fameuse université où je vais passer la prochaine année. Ils donnaient justement des tours guidés gratuits. Un samedi matin d’avril, j’ai donc pris l’autobus jusqu’à Ottawa.

Une fois la visite terminée, je me disais que j’aurais vraiment dû faire toutes mes études là. Wow. Vraiment. Le campus est vraiment beau. C’est un quadrilatère et tout peut se faire à pieds, on a vraiment l’impression d’être dans une petite ville à l’intérieur de la ville. J’ai franchement été impressionnée et la fierté ressentie par ma guide envers cette école qu’elle fréquentait depuis maintenant quatre ans m’a touché. J’avais presque des regrets de ne pas pouvoir y passer plus qu’un an. Mais, bon, à 6 000$ la session, ça reste moins abordable que chez nous… Mais, ça m’a rendu d’autant plus heureuse d’avoir été acceptée. J’envisage maintenant mon année « à l’étranger » avec encore plus d’enthousiasme! ;o)

Avec cette visite, je voulais aussi vérifier l’état des résidences car j’envisageais y prendre une chambre. Pas d’appartement pour moi. Pour seulement huit mois, je ne voulais pas m’embarrasser d’un bail et en plus, je prévois revenir chez moi les fins de semaine…

Mais rendue sur place, oh! Surprise! Je ne PEUX pas être en résidence. Je n’y ai pas accès. Du tout. Pourquoi? Eh bien, parce que je suis trop vieille!

Évidemment, ce n’est pas comme ça qu’on m’a présenté la chose, mais on m’a expliqué que les résidences sont réservées aux étudiants qui sortent tout juste des écoles secondaires ontariennes ou des cégeps et qui nécessitent plus d’encadrement. Et ils veulent garder une certaine hégémonie dans l’âge des résidents pour ne pas se retrouver avec un homme de 47 ans sur le même plancher que des jeunes de 19 ans… Mmm… Ouin, ok, je peux comprendre. Mais, malgré le prix plutôt exorbitant de ce type de logement (700$/mois pour une chambre simple), j’étais quand même un peu déçue de ne pas pouvoir loger directement sur le campus…

Qu’à cela ne tienne! Dès que j’ai appris ça, j’ai commencé les recherches et j’ai déniché une chambre parfaite. À une quinzaine de minutes de l’université, j’aurai un lit double, le câble et Internet pour 550$ par mois. Mon portefeuille est content!

Maintenant, je n’attends plus que le 1er septembre et la semaine d’orientation… J’ai hâte!

mardi 12 mai 2009

Encore des procédures...

Le programme qui s’est mis à retenir mon attention s’appelle « Baccalauréat en éducation » (dans la formation à l’enseignement) et il présente 3 profils différents. Il faut garder en tête qu’en Ontario, l’école se termine en 12e année… Il faut se spécialiser dans l’un ou l’autre de ces cycles : primaire/moyen (1re à 6e année), moyen/intermédiaire (4e à 10e année) et intermédiaire/supérieur (7e à 12e année). Moi, puisque je veux enseigner au primaire, il faudrait que je m’inscrive au cycle primaire/moyen.

Mais, pour être bien bien sûre de mon affaire, pour être certaine que c’était vraiment une vraie possibilité vraie, j’ai vérifié partout où je pouvais… MELS, Ordre des enseignants de l’Ontario, Université d’Ottawa elle-même, etc. Et toutes les personnes avec qui j’ai jasé m’ont confirmé que c’était un détour qui serait « legit », comme diraient les Chinois.

J’ai donc commencé à remplir plein de papiers, à faire venir mes relevés de notes de l’Université de la Montagne, mes certificats de naissance du gouvernement et tout le tralala. Maudit que ça en prend, pareil, des papiers! Tout le temps!

La date limite d’inscription était le 1er mars 2009, mais on m’a vivement conseillé d’envoyer mon dossier le plus rapidement possible, avant Noël si possible. Parce qu’en plus de vérifier si ma moyenne était assez forte (il fallait 66%... pfff, y’a rien là, j’avais 82% de moyenne!), je devrais aussi passer un examen de français. Eh oui! Un texte d’opinion de 400 mots (c’est pas beaucoup!!!), une dictée trouée et une présentation orale. Et plus on passe l’examen de bonne heure, plus on a de chance d’être accepté! Si on attend en mars, il risque de ne plus rester beaucoup de places disponibles dans le programme…

Comme j’ai été disciplinée et que j’ai envoyé tout ce qu’il fallait avant le 23 décembre, j’ai rapidement reçu ma convocation pour passer l’examen de français, le 7 février. Je m’y suis préparé du mieux que j’ai pu, en révisant mes règles de grammaire (surtout celles qui me posent toujours problème, comme l’accord des participes passés avec des verbes pronominaux, argh!).

Entre temps, j’ai aussi appris que Grande Frisée, une collègue de la polyvalente, a elle-même fait ce programme à Ottawa et avait donc elle aussi passé cet examen. Miracle! Elle m’a donné tous les trucs possibles et inimaginables, surtout pour la rédaction du texte qui se voulait le plus structuré et condensé possible. Pas de place pour la fioriture ou les opinions nuancées là-dedans. Et je me suis rendue compte, le 7 février, que j’avais vraiment bien fait de suivre ses conseils parce que j’ai tapé le 400 mots pile, haha, et que j’ai fini alors qu’il restait une bonne dizaine de minutes encore, tandis que je voyais mes voisins qui commençait à peine à écrire leur propre. ;o)

La dictée et l’examen oral, quant à eux, ça a été les doigts dans le nez! Il ne restait qu’à attendre les résultats en achalant Grande Frisée à toutes les semaines avec mes « Ah, mais tout à coup que je ne passe pas et qu’ils m’acceptent pas?!?!? » et à me faire rassurer avec ses « Non, mais t’inquiète, c’est sûr que t’es acceptée, je le sais, y’a aucune raison de t’inquiéter va! »

Finalement, vers la mi-mars, j’ai reçu les résultats. Ils ne donnaient pas de note, mais on pouvait avoir un a) succès complet, b) succès avec cours d’appoint nécessaires, ou c) échec. Et évidemment, Grande Frisée avait raison, je m’inquiétais pour rien car j’ai eu un succès complet sur toute la ligne, pour les trois volets de l’examen. Yé!!!

Il ne restait aux grands décideurs de la Faculté d’éducation qu’à réviser mon profil d’expérience, que j’avais envoyé avec tous les autres papiers et ma demande d’admission, en décembre…

jeudi 23 avril 2009

Un détour?

En novembre dernier, cet article de Marie Allard a paru dans La Presse et a suscité de l’intérêt dans mon entourage.

Pour les paresseux qui n’ont pas envie de le lire (mais, vous devriez vraiment, ça vaut la peine!), je résume très sommairement : en Ontario, pour obtenir un permis d’enseigner, on peut faire une année de pédagogie suite à un baccalauréat de trois ans (peu importe la matière), et ce permis ontarien est reconnu et valable au Québec. Alors, de plus en plus de québécois qui ont déjà un bacc font un détour d’un an par des universités ontariennes (francophones et anglophones) pour se sauver des quatre années d’études supplémentaires obligatoires ici.

Eh ben!

Ma mère, dès qu’elle a lu l’article, m’a interpellé : « Mon exploratrice, t’en as un toi, un bacc déjà. Tu pourrais le faire, ce détour. Ça te sauverait pas mal de temps, non? »

Ma réaction a d’abord été de refuser net fret sec. Moi, aller en Ontario? J’en avais des frissons juste à y penser… ;o)

C’est alors que la mère de Meilleure Amie, qui enseigne depuis plus de 30 ans, m’a aussi parlé de cet article et de ce que ça pouvait m’offrir comme possibilités. Encore une fois, j’ai manifesté mes réticences. Mais à elle, qui a tant d’expérience, j’ai pu ajouter que ça m’inquiétais aussi, de faire une formation de pédagogie d’un an seulement. Est-ce que je serais assez formée? Est-ce que je serais aussi qualifiée après deux petites sessions que les étudiants qui font quatre ans d’études pour enseigner? Est-ce que j’aurais les bases nécessaires en didactiques?

La maman de Meilleure Amie a réussi à me voir les choses sous un autre angle. Elle m’a fait remarquer que je suis une fille intelligente, débrouillarde et que j’ai déjà beaucoup de connaissances. J’ai appris déjà tout un tas de choses pendant mes études, mais aussi simplement en vivant. Elle m’a affirmé qu’elle était convaincue que je n’avais pas besoin d’une formation de quatre ans avec le bagage que j’ai déjà et m’a conseillé d’au moins vérifier quels sont les cours compris dans cette formation d’un an. Je l’ai fait et j’ai réalisé que ce sont presqu’exclusivement des cours de didactique. Ça m’a rassuré.

Ensuite, j’ai discuté avec Belle-Cousine, celle qui a suivi la même formation que je visais à l’Université du Peuple. Elle m’a dit qu’elle avait trouvé que peu de ses cours l’avaient vraiment préparée à l’enseignement sur le terrain et que plusieurs sont carrément superflus. Que c’était surtout ses collègues qui lui donnent des conseils et ses propres recherches dans des guides qui lui servent en classe. D’ailleurs, maintenant que mes cours étaient commencés, j’ai pu constater que plusieurs d’entre eux rejoignaient ceux que j’ai pu faire en communications ou en littérature.

J’ai commencé à trouver que toutes ces personnes n’avaient pas tort… Je suis d’accord que pour un étudiant qui arrive tout juste du cégep, à 20 ans, quatre ans de formation, ce n’est pas de trop. Il a ainsi le temps d’acquérir la maturité nécessaire pour travailler avec des enfants ou des adolescents. Mais à 26 ans, je crois qu’on peut dire que cette maturité, je l’ai.

Et puis… ça serait juste un an, après tout… Tout d’un coup, cette possibilité semblait drôlement alléchante. Imaginez! Tout ce temps sauvé! Au lieu de graduer à 31 ans, je pourrais enseigner à 28 ans! D’accord, les frais universitaires sont plus chers en Ontario, mais quatre ans ici reviendrait au même, sans compter les années sans salaire en manque à gagner.

Au début décembre 2008, ma décision était prise. Je voulais tenter ma chance en soumettant ma candidature à la Faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa…

mercredi 22 avril 2009

L'exploratrice suppléante

Le lundi suivant ma première visite à la Polyvalente Unetelle, j’y étais tôt le matin. On m’avait dit de me présenter vers 8h30 pour avoir plus de chance d’obtenir des périodes; à 8h10, j’étais déjà là. J’voulais être sûre de mon affaire. Mais… les secrétaires étaient même pas arrivées! L’école était comme toute endormie encore…

Je ne savais pas trop où me mettre… On m’avait dit que d’autres suppléants seraient sûrement là, mais j’étais tellement de bonne heure qu’évidemment il n’y avait personne d’autre. Mais, les gens ont commencé à arriver. Et, pour la première fois de ma vie, on m’a demandé « Es-tu libre à la première? »

Cette phrase là, depuis, je l’ai entendu des dizaines de fois. Et on peut augmenter le compte si on remplace le mot « première » par « deuxième », « troisième » ou « quatrième ». C’est devenu un appel auquel je réponds presque aussi rapidement qu’à mon nom. Parfois avidement, en me garrochant pour cette promesse de travail (et donc de sous!), parfois avec regret en annonçant que malheureusement (mais heureusement pour moi), je suis déjà prise… Avec le temps, en faisant souvent de la suppléance à cette polyvalente, en devenant plus connue, la phrase magique s’est même souvent transformée en « Es-tu libre telle date? ». Eh oui, moi, L’exploratrice, je suis une suppléante en demande, on me réserve d’avance! hehehe ;o)

Mais bref, en ce lundi matin d’octobre dernier, j’ai obtenu ma première période de suppléance.

D’abord, je dois vous dire, à la Polyvalente Unetelle, il y a des classes qui font le programme d’éducation internationale. Ces groupes, tous les suppléants se les arrachent parce que les élèves y sont généralement calmes et travaillants. Et c’est avec un de ces groupes que j’ai fait ma première suppléance.

Peinarde, j’ai simplement écrit quels étaient les exercices à faire au tableau et tout ce beau petit monde s’est mis au travail. Pas de rouspétage, pas de chialage. Une chance parce que j’étais passablement nerveuse. Mais finalement, je suis restée assise à les regarder travailler en silence pendant 1h15, morte de rire. C’est ça, la suppléance? Pouah! Facile!!!

Dès le lendemain, j’ai réalisé que non, ce n’était pas ça la suppléance. J’ai eu deux périodes avec des groupes de secondaire 3, au régulier. J’en suis ressortie toute secouée. Difficulté à avoir le silence, même pour les présences, élèves qui ne travaillaient pas, assez réfractaires et bruyants, opposition constante… Je crois qu’encore à ce jour, ces deux périodes ont été parmi les plus difficiles que j’ai eu à faire. J’étais toute neuve, que voulez-vous… Une des enseignantes que j’ai croisées en sortant de la classe m’a demandé comment ça s’était passé. Devant mon air dépité, elle m’a demandé si les élèves étaient restés en classe. Oui, évidemment. « Bon, qu’elle m’a dit, ben t’as pas à t’inquiéter, ça s’est bien passé d’abord! »

Ça a été tout pour cette première semaine… mais c’était bien assez pour moi! Quand j’ai dis à Meilleure Amie et à ma mère que ça y était, j’étais officiellement suppléante, elles m’ont toutes les deux demandé : « Pis, c’est tu l’fun? Aimes-tu ça? » Je ne savais pas quoi répondre, parce que « le fun » était pas vraiment le qualificatif qui me venait en tête. Ces trois périodes m’ont apporté beaucoup de choses que je recherchais, comme de devoir être alerte, de faire face à du neuf à tout bout de champ, de beaux défis. Mais du plaisir? Hum, franchement, non. Et pour l’amour, on verrait… pas à ce moment là, en tout cas!

Maintenant, plus de six mois plus tard, je crois que j’ai pris de l’expérience. Et le « fun » est venu avec. J’ai appris à mieux saisir l’énergie d’un groupe dès que les élèves arrivent en classe. J’ai appris à être stricte mais à ne pas exagérer pour ne pas me mettre une horde d’ados à dos (quel jeu de mots!). Je suis plus capable de relativiser. Et surtout, je me suis fait connaître de tout un tas de groupes, qui se sont habitués à me voir et qui, me connaissant, sont souvent contents de me voir arriver. Ça change un climat de classe, ça!

Maintenant, je peux affirmer que j’aime vraiment faire de la suppléance. J’ai même des groupes chouchous, dont je vous parlerai plus tard, c’est sûr. Il continue de m’arriver des mésaventures, dont je vous parlerai aussi et qui me font rager ou qui m’épuisent. Mais oui, j’aime faire de la suppléance à la Polyvalente Unetelle, l’école la moins bien classée de la région.

dimanche 19 avril 2009

De retour à l'université

Pendant ce temps là, j’ai commencé mes cours à l’Université du Peuple. Tel que prévu, j’avais deux cours le vendredi, un le matin et un le soir. Et mon troisième cours se donnait un samedi sur deux, toute la journée. Pas l’horaire du siècle, mais quand même très supportable.

Plusieurs choses m’ont frappé une fois retournée sur les bancs d’école…

Premièrement, je suis maintenant pas mal plus vieille que lorsque j’ai fait mon premier séjour dans une université. Ça change une perspective, ça! Quand j’ai fait mon bacc en communications, il y avait des étudiants « adultes » qui étaient dans mes cours. Je me rappelle encore les trouver tellement insignifiants, à toujours raconter des tranches de vie inutiles et à faire des interventions qui me faisaient rouler des yeux ou pouffer de rire (en riant d’eux, bien sûr).

Je me suis rapidement rendue compte que 6 ou 7 ans de différence d’âge, à cette période de la vie, ça fait vraiment toute une différence. Pendant mon premier bacc, j’étais jeune, excitée, énervée, je voulais avoir du fun, l’université c’était une « expérience à vivre » et je voulais en profiter à fond. Et c’est normal, à 20 ans, de penser comme ça. Et c’est comme ça que les étudiants assis autour de moi pensent. Et, surprise surprise, ça me tape royalement sur les nerfs!

Voyez-vous, si je suis de retour à l’école, moi, c’est parce que je veux apprendre. Je suis maintenant plus sérieuse à propos de mes études. Je paye, moi là, pour ça! Je ne veux pas perdre mon temps. Bref, je crois que je suis plus mature et plus sage… plus plate, diront certains! ;o)

Remarquez, c’est correct que les plus jeunes étudiants veuillent vivre leur expérience universitaire. Ça les regarde s’ils n’écoutent pas en classe ou s’ils n’y vont pas du tout. Ce qui a commencé à m’agacer, c’est qu’ils passent leur temps à placoter pendant que le prof parle, rendant ma concentration difficile. J’ai fini par réussir à prendre sur moi et j’ai compris pourquoi les « adultes » s’assoient généralement à l’avant!

J’avais déjà une crainte face à la différence d’âge… elle a plutôt été confirmée. Mais j’ai découvert une autre chose qui a contrebalancé tout ça : des « adultes », en éducation, il y en a PLEIN!!!

Dans mes cours, nous étions plusieurs étudiants libres, tous âgés de plus de 25 ans. Tous à faire un retour aux études après avoir travaillé dans d’autres domaines, interrompu un premier diplôme, avoir fait des enfants, etc. Une dizaine d’anciens perdus, comme moi, qui ont fait des détours avant de trouver le bon chemin, celui de l’enseignement! Ah, je me suis tellement sentie soulagée! J’ai réalisé que je n’étais pas l’unique « vieille » à explorer et que je ne serais pas la seule à graduer à près de 30 ans. Ouf!

Définitivement, être entourée d’étudiants plus âgés, qui comme moi avaient leurs études très à cœur a facilité ma session, en venant faire contre poids aux p’tits jeunots énervés! ;o)

samedi 18 avril 2009

Première visite à la polyvalente

La dame, tel que promis, a faxé mon CV à la Polyvalente Unetelle. Et je suis allée me présenter à la direction dès que j’ai pu, soit deux jours plus tard. Un jeudi après-midi.

J’avais des p’tits papillons dans le ventre en entrant dans cette école… C’est qu’elle est immense! J’ai appris, plus tard, que la Polyvalente Unetelle « contient » (à défaut d’un autre mot…) près de 2000 élèves et plus de 200 enseignants, en plus du personnel de soutien de toutes sortes (concierges, bibliothécaires, informaticiens, secrétaires, cuisinières, etc.) Une mini-ville, quoi!

En plus, on m’avait dit que ce n’était pas une école facile… mais bon, l’état de mes finances commençait à devenir problématique, alors j’ai foncé.

L’accueil qu’on m’a réservé était tout aussi enthousiaste qu’à la petite école secondaire de ma ville. La dame avec qui j’ai jasé m’a tout de suite prise sous son aile et m’a présentée aux différentes secrétaires de niveaux.

En chemin, nous sommes passées devant la cafétéria. Et la dame de me dire :

- Mais, est-ce que tu serais prête à commencer maintenant?
- Euh… hein?
- Oui, ben tu vois, quand on a pas de suppléants, on envoie les groupes à la cafétéria pour la période. En ce moment, il y a trois groupes qui y sont parce qu’on a pas réussi à remplacer leurs profs.
- AH OUIN?!?!?!? (Mon Dieu, me suis-je dit, c’est vrai qu’ils sont besoin de monde ici!!!)

En effet, je voyais, dans la dite cafétéria, une soixantaine d’ados qui placotaient, jouaient aux cartes, se maquillaient… Hum. Édifiant, pour le moins.

J’étais par contre un peu trop nerveuse pour accepter. J’ai refusé en donnant excuse bidon. Eh oui, j’ai fait ça. Mais, c’est que je m’étais préparée psychologiquement à commencer le lundi suivant… c’était trop rapide pour moi, je n’étais décidemment pas prête.

En rencontrant les quatre secrétaires de niveaux (que vous apprendrez sûrement à connaître dans de futurs billets), j’ai aussi été mise au courant d’un autre système de suppléance.

Oui, c’est vrai, les secrétaires appellent lorsqu’elles ont des périodes à combler. Mais, une façon quasi-assurée de travailler consiste à se présenter le matin, vers 8h30, pour voir si des profs manquent à l’appel. Ces dames font passer en priorité les suppléants qui sont déjà sur place. Elles appellent seulement lorsqu’il y a trop de périodes à combler pour le nombre de suppléants sur place.

En allant porter mon CV dans d’autres écoles secondaires et polyvalentes de ma région, je me suis rendue compte que ce système parallèle n’est pas commun. C’est vraiment seulement à la Polyvalente Unetelle qu’il existe. Probablement en raison de la taille de l’établissement et du nombre élevé d’enseignants… chaque jour, il y en a toujours au moins un d’absent, c’est automatique.

C’était donc décidé, lundi matin, 8h30, je serais là, en espérant faire ma première suppléance officielle!

lundi 13 avril 2009

L'attente et le Messie

J’ai attendu. Et attendu. Et attendu encore… Le téléphone a jamais sonné. Jamais. Pas même un quart de dring.

Début septembre, je me disais que c’était normal. Mi-septembre, je me disais que ça se pouvait encore. Fin septembre, j’ai commencé à avoir des doutes. Début octobre, là j’ai commencé à m’inquiéter.

Oui, ok, une petite somme rondelette, économisée pendant l’été, sommeillait dans mon compte de banque et me permettait de ne pas trop m’en faire pour le moment. Mais je ne pouvais pas vivre sur mon coussin indéfiniment! Il faudrait, à un moment ou à un autre (et le plus rapidement possible, c’est clair) que l’argent se remette à entrer…

Qu’est-ce que j’ai fais? Ben, j’ai appelé la commission scolaire, quoi d’autre? Toujours aussi avenantes, les dames qui y travaillent d’ailleurs… Je ne sais pas si c’est juste dans mon coin, mais dès que j’ose les appeler, même si j’ai une excellente raison, j’ai l’impression de les déranger. J’entends les soupirs dans la voix constamment. Est-ce que je me trompe ou sans écoles et sans enseignants, elles n’auraient même pas de job, ces dames des ressources humaines???

Bref, j’ai appelé et en soupirant, évidemment, la madame m’a confirmé que j’étais bel et bien sur la liste de suppléants. « Pourquoi vous ne m’appelez pas, d’abord? » lui ai-je demandé. « Ah, il peut y avoir plusieurs raisons… peut-être qu’il n’y a pas de besoins en ce moment, ou peut-être que vous être trop loin sur la liste. » m’a-t-on répondu.

- Aucun besoin? Dans les dizaines d’écoles secondaires du coin? Et, justement, je suis où, sur la liste? Vingtième ou 245e?
- Je ne pourrais pas vous dire, ça change à chaque jour, selon les disponibilités des autres.
- Vous ne pouvez pas me donner une approximation?
- Non.
- Qu’est-ce que je peux faire, alors?
- Attendez qu’on vous appelle.

Avenante, c’est ce que je disais. Ça c’est de l’aide. Non, mais…

Heureusement pour moi, le Destin est intervenu. Comme pour me dire « Oui, oui, L’exploratrice, t’as fait le bon choix, ne te décourage pas. » Le Destin s’est manifesté sous la forme d’élections fédérales.

Le 14 octobre 2008, je suis allée faire mon devoir de citoyenne. Mais où est-ce qu’on vote? Dans les écoles! En sortant du gymnase de celle où j’étais, j’ai eu un flash. Je me suis dirigée directement vers le secrétariat et j’ai laissé mes coordonnées à la gentille secrétaire qui y était. Elle a tout pris en note, mais m’a quand même avertie que les écoles primaires se devaient de passer par la centrale, i.e. cette chère commission scolaire.

Soudainement inspirée, je suis retournée chez moi, j’ai imprimé rapidement une dizaine de CV et je suis partie faire le tour des écoles secondaires des alentours.

À la première, celle de ma ville, j’ai été accueillie comme le Messie! Rien de moins!!! Vous auriez dû voir les yeux de la secrétaire quand je lui ai dit que j’étais disponible trois jours par semaine! Je n’oublierai jamais cette expression, j’ai eu l’impression de combler tous ses rêves d’un seul coup!

Elle s’est garrochée sur mon CV en m’expliquant que les écoles secondaires ne passent jamais par la commission scolaire, parce que c’est ben trop compliqué pour rien. Ce sont les secrétaires qui appellent directement quand elles ont besoin de suppléants. Ça pouvait bien pas sonner fort, ce téléphone là! « Est-ce que tu serais prête à aller à la Polyvalente Unetelle aussi? Parce qu’ils ont toujours besoin de monde, là-bas. Je pourrais faxer ton CV tout de suite même. Ils vont t’attendre, tu vas pouvoir aller les rencontrer. » m’a dit la dame, le regard avide.

Wow! C’est du service, ça! Faxez, faxez, ma chère, moi je veux travailler!

Avoir su, je serais allée directement dans les écoles bien avant…

dimanche 12 avril 2009

À la commission scolaire

Vers la mi-août 2008, j’ai commencé à faire les démarches pour faire de la suppléance. C’est-à-dire ouvrir un dossier à la commission scolaire de mon coin. Ma voisine, qui y travaille, m’avait affirmé que la demande en suppléants était énorme. J’étais donc pleine de confiance. En plus, j’avais un contact dans une école primaire… je me disais que c’était dans la poche.

Erreur. Grossière erreur. Là, j’ai appris une couple d’affaires.

Premièrement, j’ai appris que je ne pouvais pas faire de suppléance au primaire. Pour pouvoir en faire, dans ma commission scolaire, il faut avoir déjà obtenu 30 crédits au baccalauréat en éducation préscolaire/enseignement primaire. Donc, avoir fait sa première année, ce qui n’est pas mon cas. Bon… c’est correct, je comprends, ça demande un minimum d’expérience, des p’tits…

Ensuite, j’ai appris que pour le secondaire, y’en a pas de problème. T’as 30 crédits universitaires en n’importe quoi? Viens t’en ma belle! Excellent, j’en ai 90, des crédits, je suis donc votre femme! J’étais pas super enchantée d’aller travailler avec des ados, mais de l’expérience, c’est de l’expérience et on la prend où on peut!

J’ai aussi appris que les papiers et les formulaires et les fiches et les relevés, ils aiment beaucoup beaucoup ça à ma commission scolaire. Après avoir couru d’un bord pis de l’autre et fait des photocopies de tous les papiers qui confirment mon existence sur cette Terre et qui prouvent que j’ai bel et bien étudié sur la Montagne, mon dossier a été ouvert. Yé!

Là, il restait juste à indiquer mes disponibilités, ce que je me suis empressée de faire. Et à attendre qu’on m’appelle. Au début septembre, j’étais officiellement sur la liste de suppléants de la Commission scolaire! J’étais préparée à ce que ce soit tranquille les premières semaines… c’est la rentrée après tout, les profs sont pas encore morts d’épuisement. Alors, je me suis mise à attendre…

vendredi 3 avril 2009

L'inscription

De retour en ville après mes deux (trop courtes mais tellement appréciées) semaines de vacances, il était temps de faire bouger les choses un peu… Plus concrètement, je veux dire. Parce que jusqu'à date, j'ai bien réfléchi et pris ma décision, mais rien n'a vraiment changé dans ma vie (à part que mes collègues savent maintenant que mes jours avec eux sont comptés).

La période d’inscription pour l'automne 2008 pour les étudiants libre à l’Université du Peuple a eu lieu pendant la première semaine de juillet 2008. Et comme je n'avais jamais fréquenté cette institution (eh non, j'étais sur la montagne, moi, avant...) y'a fallu que j'aille en personne faire ma demande d'inscription.

Quel cours choisir? Hum...

En fait, en tant qu'étudiant libre, on n'a pas une tonne de choix. On prend ce qu'il y a. J'ai donc consulté le guide qui indiquait tous les cours auxquels j'avais le droit de m'inscrire.

Auparavant, j'ai fait mes recherches! Oh que oui! Après tout, fallait bien meubler les longues heures au bureau alors que j'avais pas toujours grand-chose à faire... (voir tout premier billet). J'étais donc plus que préparée. Je savais exactement quels cours se donnaient dans le bacc en éducation préscolaire/enseignement primaire, en quelle année, quels étaient les préalables de quoi, etc. De toute façon, c'est quelque chose que j'aime, moi, la préparation. Je suis du genre à chercher toutes les informations possibles et inimaginables sur un futur projet et à être prête mille ans à l'avance. Après, je suis prise à attendre pendant des semaines avant de pouvoir mettre tous les plans que j'ai concoctés à exécution... Typique.

Mais finalement, le bon moment est arrivé et j'étais au bon endroit. Dans la liste de cours ouverts aux étudiants libres, il y en avait trois qui se donnaient en éducation, alors je n'ai fait ni une, ni deux, et je me suis inscrite au trois. Un d'entre-eux se donnait le samedi, mais « Pis, après? C’est rien qu’aux deux semaines! » me suis-je dit. Et les deux autres tombaient le vendredi. Autrement dit, les étudiants libres sont pognés avec les restants.

Mais, toujours optimiste, c'est pas à ça que j'ai pensé. Après tout, je réalise ici mon rêve, je me lance, je me réoriente, je prends la route du bonheur. C'est pas un horaire imparfait qui va me démotiver. « C'est parfait ça! », me suis-je d'ailleurs exclamée (intérieurement, y'avait quand même du monde autour, t'sais...). « J'vais pouvoir faire de la suppléance quatre jours par semaine! À moi le porte-feuille bien rempli! »

Arrivée au comptoir de la dame qui entrait nos demandes dans le système, j'ai appris que j'étais acceptée dans les trois cours demandés. « Oui, d'accord, c'est pas normal? » Eh bien, croyez-le ou non, il paraît que non. En éducation, les cours pour étudiants libres sont très en demande et je suis chanceuse d'avoir pu obtenir une place dans les trois.

Yes! Je le prend comme un signe du destin. La vie me fait signe, je suis dans le bon chemin! Début septembre, je serai en classe!

lundi 30 mars 2009

L'annonce à Patronne

Quel est le meilleur moment pour donner sa démission?

Dans mon cas, vu que je voulais continuer à travailler pendant l’été, j’aurais pu attendre au début août pour annoncer mon départ pour la fin du mois. Mais, comme j’essaie d’amasser du bon karma, je me suis dit que ça serait chien de faire ça. Le but, ce n’était pas de faire suer Patronne et de la laisser dans la schnoute sans adjointe. J’veux pas me faire haïr.

Je me suis donc dis que je ferais mon annonce pas mal à l’avance, ce qui laisserait le temps au service des RH d’afficher le poste, à Patronne de faire des entrevues, de trouver la perle rare, que j’aurais aussi le temps de former adéquatement.

Mais quand même, je suis pas maso. J’avais des vacances prévues à la fin juin. Deux belles semaines au soleil, sur le bord de la mer, dans un condo avec Amie d’Enfance. La paix! J’ai décidé d’avoir la fameuse discussion avec Patronne juste avant de partir pour ces vacances. Comme ça, si elle le prenait mal, elle aurait deux semaines pour se calmer avant que je revienne et je n’aurais pas à subir sa colère/déception/baboune… Et aussi, ça permet de partir en vacances l’esprit tranquille!

Le vendredi avant mon départ, après avoir fait mon compte-rendu de ce que j’avais fait de ma semaine et de ce qu’il y aurait à faire pendant mon absence, j’ai finalement lâché le morceau. J’ai simplement dit à Patronne que je réorientais ma carrière vers l’enseignement. Et que je quitterais à la fin août, juste avant que les cours commencent à l'université. Et que je ferais de la suppléance.

Sa réaction? Elle était contente pour moi, tout sourire et surtout soulagée. Wow! Je m’attendais pas tout à fait à ça, mais tant mieux!!! Elle m’a dit avoir remarqué que je n’étais pas dans mon assiette depuis plusieurs semaines et elle est heureuse de voir que j’ai trouvé une voie qui m’allume autant. Elle est aussi reconnaissante que je lui dise aussi tôt que je m’en vais pour lui laisser le temps de trouver ma remplaçante.

Je peux donc profiter de chaque moment de mes vacances et mes dernières semaines de travail devraient être supportables ;o)

vendredi 27 mars 2009

Le plan prend forme

J’ai donc officiellement décidé de retourner à l’école pour devenir enseignante. Même les blogues d’enseignants que je me suis mise à lire religieusement et qui prouvent que c’est pas un métier de tout repos ont pas réussi à me décourager!

J’ai annoncé ça à M. L’Orienteur et je devais avoir vraiment l’air sûre de moi parce qu’il a simplement dit « Ok ». Pas de mise point de mes attentes ou de questionnaires à n’en pu finir ce coup-ci. Il était content que je sois allée faire une journée d’observation en classe et en voyant ma détermination, il a dû comprendre que les défis que mon retour aux études poserait (car il y en aura, c’est clair) ne m’empêcheraient pas de suivre ma voie. Ain’t no mountain high enough, comme ils disent.

Mais là, c’est quoi le plan, une fois la décision prise? Parce que rappelez-vous, on est rendus en juin et les admissions, c’est f-i, fi, n-i, ni...

J’ai quand même réussi à apprendre qu’il était possible de m’inscrire comme étudiante libre à l’Université du Peuple et de prendre plusieurs cours dans le programme d’enseignement au primaire. Enfin une bonne nouvelle. Et que je pourrais ensuite les faire créditer une fois admise pour de bon, en septembre 2009. Bon, c’est mieux que rien… Ça reste qu’il faut quand même faire le quatre ans de bacc à cause des stages, mais c’est déjà beaucoup mieux qu’à l’Université de la Montagne où la flexibilité est nulle pour les pauvres personnes qui ont des épiphanies passé le mois de mars. J’ai quasiment honte de mon alma-mater…

Mais, bon, l’Université du Peuple m’offre une alternative acceptable. Je serai donc une étudiante libre!

Mais, mais, mais… que faire pour les sous?

Je me suis mise à jaser de ça avec mes copains et copines. Après moult discussions, je me suis finalement dit que ça serait pas une mauvaise idée de faire de la suppléance. Non seulement les rumeurs disent que c’est payant, mais ça me permettrait aussi de prendre de l’expérience dans mon futur domaine. En plus, Copine Bouclée m’a dit qu’elle avait donné son nom à la Commission scolaire un moment donné et que son téléphone n’avait pas dérougit pendant des SEMAINES. Les écoles sont en manque de monde, c’est effrayant! (paraît-il…) La solution idéale, quoi!

C’est décidé, c’est ça que je vais faire. Je vous le dit, un coup que j’ai pris une décision moi, ça déboule! Tout le reste suit dans le temps de le dire! ;o)

Je me suis aussi dit qu’il faudrait que je parle de tous mes grands projets à Patronne éventuellement… J’avoue que le quand et le comment en faire l’annonce me chicotte pas mal… Est-ce que je vais avoir droit à une face de bœuf? À une offre d’augmentation de salaire? À un désintérêt total?

En tout cas, quoiqu’il arrive, ils peuvent ben m’offrir la job du président avec 400 000$ par année, j’en veux pas! Aucune question monétaire n’arrivera à me faire changer d’avis.

lundi 23 mars 2009

Une exploratrice à la maternelle

« Belle-Cousine, je suis en gros questionnement… j’pense que je veux tout sacrer là pour devenir enseignante… mais, avant, j’veux être plus sûre de moi. J’pourrais-ti venir passer une journée dans ta classe? » Elle a accepté sans hésitation. Après, on a parlé un peu des hauts et des bas de la profession. Mais rendue là, j’pense que j’avais vraiment besoin d’une expérience concrète. Ma décision était pas mal prise, j’voulais juste être certaine que je me planterais pas royalement.

Un vendredi matin de juin 2008, je me suis donc levée tôt et j’ai accompagné Belle-Cousine dans sa classe de maternelle. Les enfants avaient été avertis de ma visite et leur accueil a été formidablement chaleureux. Ça avait pas pris 5 minutes que j’avais un paquet de nouveaux amis. :o)

La journée a passé à la vitesse de l’éclair. Belle-Cousine avait une quinzaine d’élèves seulement dans son groupe. J’ai passé la journée à la seconder lors d’animation d’ateliers ou à assister les petits dans leurs activités. Belle-Cousine m’a laissé une belle latitude, qui a été fort appréciée. D’ailleurs, elle était bien contente que je sois là puisque ça lui permettait d’accorder plus de temps à chacun et je faisais la même chose de mon côté.

La journée a été ponctuée de toutes sortes de petits événements. Au retour des récréations et à la pause pipi, on se battait littéralement pour me tenir la main. Petite Perle était toujours la première rendue. P’tit Haïssable avait apporté ses nouveaux souliers de soccer et ses protège-tibias et voulait absolument les mettre quand il allait dehors, ce qui le mettait toujours en retard, m’a demandé de l’aide. Pas Vite-Vite, une fillette qui est habituellement réfractaire aux étrangers m’a fait un gros câlin à la fin de la journée. Déjà Blasé, qui trouve la vie bien longue du haut de ses presque six ans, m’a écrit une lettre : « Je t’aime L’esploratrisse ». J’avais le cœur tout fondu quand la dernière cloche a sonné.

Mais mon moment préféré reste encore l’histoire que je leur ai lue, assise sur une chaise miniature, alors qu’ils étaient tous devant moi, tellement attentifs. Et tout à coup, je sens quelque chose contre ma jambe droite (j’étais en capri). Je regarde, c’est Coco qui se frotte le dessus de la tête sur mon tibia! Comme un chat!

- Qu’est-ce tu fais là?!?
- Ma mère vient de me raser les cheveux. C’est doux, hein?
- … (face perplexe de L’exploratrice qui retient un fou rire en regardant Belle-Cousine qui se retient aussi) … Euh… Ben, fais pas ça, Coco.

Ça m’a permis de voir que oui, je suis capable de prendre ma place devant une classe et d’aider les enfants. Et que j’aime vraiment ça. À la fin de la journée, j’étais épuisée. C’est que ça grouille, une classe de maternelle! Épuisée, donc, mais tellement heureuse. J’avais donc hâte te raconter ma journée à Meilleure Amie!

Dans l’auto, en revenant chez moi, j’ai pensé « Ok, je me lance. C’est ce que je veux. C’est ce qu’il me faut. » J’enseignerai peut-être pas en maternelle, c’est peut-être pas le niveau idéal pour moi. Mais encore là, je préfèrerais, et de LOIN, la maternelle au cubicule, à Mère Supérieure et à Patronne.

dimanche 22 mars 2009

Mes raisons

Bon, bon, bon, réfléchissons à tout ça…

Oui, c’est vrai, si je décide de me réorienter vers l’enseignement, ma vie va être chamboulée et je vais devoir faire avec les heures de cours (avec des collègues pas mal plus jeunes que moi…), les lectures/travaux/examens et je devrai trouver un moyen de gagner quand même assez de sous pour vivre. Mais, j’y ai pensé longuement et je crois encore que c’est la meilleure chose à faire. Quitte à prendre un vieux cliché, je me sens « appelée » vers l’enseignement, comme si c’était ma mission. Je sonne comme une nonne qui a entendu l’appel de Dieu, mais que voulez-vous, c’est quand même comme ça que je me sens.

Et mes raisons sont pas toutes niaiseuses, faut le dire. Enseigner va certainement me permettre de mettre sur pieds tout un paquet de projets. C’est une profession plutôt noble (et pleine de défis) qui va me donner le sentiment d’aider la société. En plus, je n’aurai pas à passer mes journées devant un ordinateur. Bien sûr, je suis consciente que je devrai quand même l’utiliser souvent, mais au moins la plus grande partie de mes journées se passera avec des personnes en chair et en os.

Autre point important : dans ma classe, ce sera moi le boss. Pas de Patronne qui lit par-dessus mon épaule à tout bout de champ. Encore une fois, je sais bien qu’il y a des directions d’école, des commissions scolaires et un programme à suivre. Mais les enseignants ont tout de même une certaine latitude, ce dont j’ai bien besoin. Et surtout, même si les écoles ont une certaine routine, je serai dans un environnement qui bouge beaucoup, où le changement est roi et où il faut être capable de réagir à une grande variété de situations. Parfait pour mon côté jaune!

Sans oublier les points bonus : des écoles, il y en a PARTOUT et on va toujours avoir besoin de profs. Je pourrai donc rester dans ma région, pas obligée de travailler en ville et de se taper le trafic ou des heures de transport en commun. Deuxième bonus : les enseignants, même s’ils en voient de toutes les couleurs et qu’ils travaillent très forts, je le sais, ont de bonne conditions de travail… Fond de pension, longues vacances, salaire raisonnable…

Mais plus que ça, c’est vraiment cet appel. Mon instinct me dit que je prends la bonne décision en retournant à l’université.

Mais, pour être bien bien sûre, ça prend un véritable test. J’ai donc appelé une amie à moi pour lui demander si elle accepterait de m’accueillir dans sa classe de maternelle pour une journée. Question de voir si mon désir d’enseigner sera toujours aussi vif après avoir expérimenté le terrain…

jeudi 19 mars 2009

Ça demande réflexion...

Après avoir entendus les durs commentaires de M. l’Orienteur, je me suis réfugiée chez ma maman, les yeux encore pleins d’eau. Ne venait-on pas de me dire que l’idée qui me trottait derrière la tête n’était pas la bonne? Moi qui voulais justement qu’on me conforte dans mon choix d’aller vers l’enseignement…

Regardons les faits en face. Pour pouvoir enseigner, au Québec, il faut obtenir son permis, puis son brevet d’enseignement. Et la façon d’y arriver est de faire un baccalauréat de quatre ans. Oui, quatre longues années. Alors que j’ai déjà fait trois ans d’université. Jadis, avant 1997, il était possible de faire un baccalauréat dans un domaine X pour ensuite faire un an de pédagogie et TADA! Diplôme qui permet d’enseigner! Mais ça ne marche plus comme ça… Et, en plus, le programme ne peut se faire qu’à temps plein, de jour. Impossible donc de conserver un emploi « sérieux », une carrière, en parallèle. Ça veut donc dire que si je veux me réorienter, il me faudra absolument quitter mon emploi et assumer une certaine précarité financière… et que je graduerais à 30 ans! Ouf!

Mais, ce n’est pas tout. Le destin est un fieffé coquin et je vis ma remise en question en plein mois de mai. Ça aurait pas pu être en janvier? Parce que les demandes d’admission pour l’automne 2008, fallait les envoyer en mars… j’ai donc manqué mon coup pour la rentrée. Et pas moyen d’être admise, même sur une liste d’attente, j’ai essayé. Après avoir parlé avec tout plein de secrétaires de départements, de facultés, de registrariats et de bureaux d’admission, alouette, j’ai lâché prise. Pas moyen de moyenner. On dit donc 31 ans pour l’âge de graduation…

Qu’est-ce que je fais, d’abord? Est-ce que j’attends une autre année en continuant de travailler avec Mère Supérieure (« Noooooon! », me crie mon âme), est-ce que je cherche un nouvel emploi en communications (mon cœur saigne à l’idée…)?

Le fait est que depuis que j’ai 6 ans, je me vois enseignante, devant une classe de p’tits mousses du primaire. J’ai toujours aimé l’école, j’adorais être « l’assistante-prof » en 3e année… Chaque fois que quelqu’un que je connaissais me disait se diriger vers l’enseignement, j’avais un petit pincement au cœur parce que ce n’était pas moi.

C’est mon indécision chronique, ainsi que mon désir de ne pas perdre de temps, qui m’a mené en communications. Jusqu’à mon avant-dernière session de Cégep, je me dirigeais vers l’enseignement au primaire. Mais un cours de littérature m’a fait tripper, je me suis inscrite là-dedans à l’université pour réaliser après une session que ce n’était pas si trippant, finalement. Mais, au lieu de me rediriger vers l’enseignement, avec un quatre ans à faire, j’ai décidé d’y aller vers le plus rapide, c’est-à-dire un majeur de deux ans en communications qui me permettrait de graduer « dans les temps » (je déteste tellement cette expression, maintenant!) avec un bacc par cumul.

Je voulais sauver du temps. Ah! Est bien pris qui croyait prendre! C’est drôle comme la vie nous rattrape toujours, quand même…

Mais bon, oui, l’enseignement m’a toujours attiré. J’ai toujours fait des plans de classe imaginaires, j’ai des tonnes d’idées d’activités, l’idée d’aider les enfants à grandir, se développer et faire des apprentissages me rend toute excitée, hehehe.

Mais, est-ce que je suis prête à faire les sacrifices financiers et à assumer le fait que je serais de retour sur les bancs d’écoles avec des p’tites jeunesses fraîchement sortie du Cégep jusqu’à la trentaine? Est-ce que mon envie d’enseigner est assez forte pour faire un tel saut? La réflexion est entamée…

mercredi 18 mars 2009

ENFP

Maintenant que je sais que je suis une Rouge-Jaune (ou Orange, finalement), qu’est-ce que je fais? « On fait d’autres tests! » me dit M. l’Orienteur. Encore? Ben oui. Tu croyais pas que ton problème serait réglé aussi rapidement, quand même, L’exploratrice!

Bon, bon, bon… après avoir rempli 2 ou 3 petits cahiers avec plein de questions de toutes sortes (Aimez-vous danser? Euh... oui... Faites-vous un budget? hum...), je reçois un nouveau résultat. Je suis ENFP. Ce qui veut dire Intuitive extravertie avec Sentiment. Mais encore?

En clair, les résultats de mes tests démontrent que je suis une innovatrice enthousiaste stimulée par les difficultés et qui aime mettre en œuvre des projets. Je me lie aussi facilement aux gens, je veux les comprendre et les aider. Je suis perspicace, toujours à la recherche du changement et je me tanne rapidement si une routine s’installe. J'aime démarrer des choses, mais je me lasse vite... (tiens, tiens, ça expliquerait pourquoi j'ai délaissé ce blogue pendant presqu'un an après un début si prometteur, haha!) Le moins chouette, c’est que j’ai TELLEMENT de talent (c’est écrit, c’pas moi qui le dit!) que je peux réussir dans n’importe quel domaine. Bah, en tout cas, ça colle assez bien avec mon portrait de couleurs!

Les mots clés à retenir sont : créer, innover, inventer, aider, assister, s’exprimer, s’amuser, plaisirs, projets, problèmes. Bref, M. l’Orienteur m’a dit qu’il me fallait un petit milieu où j’ai une grande marge de manœuvre… Donc, tout emploi dans une grosse boîte serait à proscrire. La job idéale, ça peut être en communication, en ressources humaines, en art, en entreprenariat et… et… et… en enseignement.

Alors là, j’ai tout avoué à mon cher Orienteur. C’est cette dernière option que je veux, c’est ça qui m’allume! C’est avec cette idée derrière la tête que j’ai entamé tout ce long processus. Et tous les tests que j’ai faits jusqu’à présent confirment que ça serait un bon, même un EXCELLENT choix pour moi! N’est-ce pas M. l’Orienteur? Dites-moi que c’est une bonne idée… hein, hein?

En fait, M. l’Orienteur m’a plutôt fait l’effet d’une douche froide. Comment a-t-il dit, déjà? « Mais, tu as déjà un bacc, ma jolie. Pour enseigner, il te faudrait retourner à l’université, pour QUATRE ans. Et tu ne pourras pas travailler en même temps. Penses-y. Moi, je pense que tu devrais plutôt chercher une nouvelle job, qui correspondrait plus à ta personnalité, au lieu de recommencer AU COMPLET ta formation. »

Bouhouhouuuuuuuu!!! Que me dites-vous là, monsieur?!? Non! ne jetez pas mon rêve à la poubelle si vite et si cavalièrement!!! Attendez, je n’ai pas dit mon dernier mot…