mardi 14 juillet 2009

L'autre groupe

Si j’avais un groupe préféré à la Polyvalente Unetelle, j’avais aussi un groupe exécré.

Ironiquement, c’était aussi un groupe de footballeurs, mais de troisième secondaire, cette fois. Plus nombreux (une trentaine) ils étaient aussi en plein dans l’âge où la « crise d’adolescence » atteint son apogée. En plein au moment où on se met à contester l’autorité des adultes à tout bout de champ. Juste parce qu’on se rend compte qu’on peut. Et pour impressionner les autres. Et évidemment, tous étaient plus grands et beaucoup plus costauds que moi!

Donc, à priori, ce groupe était considéré comme difficile.

La première fois que je suis allée dans leur classe, leur titulaire a dû intervenir pour qu’ils se calment. Mais les choses s’étaient relativement bien passées. Quelques envois à la salle de réflexion, mais rien de plus grave.

La deuxième fois, qui s’est avérée être la dernière, ça ne s’est pas aussi bien déroulé…

Je n’ai jamais vraiment compris pourquoi. Je n’avais rien de bien terrible à leur faire faire, c’était un film. Mais, pour une raison ou une autre, le climat de classe est devenu explosif. Au point où des objets se lançaient d’un bord à l’autre, où les insultes fusaient et où on m’a littéralement envoyée chier. (Désolée, je sais que c’est cru comme langage, mais je ne vois pas comment refléter autrement la réalité.)

J’en ai bien sorti quelques-uns alors que d’autres ont tout simplement décidé de sacrer leur camp de leur propre chef. Comme ça. Bref, en jargon scolaire, la classe a « sauté ».

C’était la première fois que ça m’arrivait. Et pour dire vrai – heureusement! – ça ne m’est plus jamais arrivé par la suite. (Touchons du bois!) Mais ça m’a vraiment laissé un arrière-goût dans la bouche… Sur le coup, j’étais surtout en colère. Mais par la suite, je me suis sentie tellement incompétente!

Après cette période, je n’ai plus jamais accepté de remplacer dans ce groupe. Peut-être que je n’aurais pas dû les « renier » comme ça. Sûrement que ces garçons ont simplement besoin d’amour, un peu comme ceux de secondaire 2 que j’aime tant. Mais c’était plus fort que moi. Je ne voulais pas les revoir, point. Je n’avais pas envie de revivre une telle expérience.

Je ne sais pas quoi penser de ma réaction… suis-je une mauvaise suppléante, une mauvaise personne? Ai-je baissé les bras trop rapidement? Ou suis-je tout simplement normale?

3 commentaires:

Dobby a dit…

On l'a toutes frappée cette classe où on ne veut pas retourner dans nos premières journées.

Moi c'était une 3e année primaire, en plein retour de pédago plus deux journées de grève. La prof partait en maladie, une connaissance en plus, qui s'était brûlée déjà d'avance en travaillant tout l'été. Classe ultra difficile déjà d'avance, j'avais eu un comité d'accueil de profs sympathisants m'offrant tout leur support. Je me rappelle de tout; je suis juste heureuse qu'ils soient restés en vie et avec tous leurs morceaux.

Est-ce qu'il faut retourner dans ue classe où ça s'est mal passé? Ça dépend. Parfois on y a "brûlé" notre réputation, notre autorité. Il faut savoir se retirer, et on se retire c'est tout. Puis on réfléchit. Parfois, on réfléchit et on ne voit pas tout de suite le pourquoi du comment. On finit souvent par réaliser plus tard, et sans trop savoir comment, ce qu'on aurait dû faire.

Bref, c'est une belle occasion d'apprendre tout en léchant nos blessures, en se disant que houla on n'était pas équipée pour ce genre de situation. Puis, on va aller prendre l'expérience ailleurs.

Et la prochaine fois, quand tu en rencontreras une autre comme celle-là, tu sauras quoi faire :)

L'exploratrice a dit…

Merci pout tes mots d'encouragement! Je pense en effet que ça m'a permis d'apprendre... et que je suis mieux préparée pour ce genre de situation maintenant. Mais, je crois que tu l'as vraiment bien dit, bien expliqué. Me retirer, c'était probablement ce qu'il y avait de mieux à faire... mon autorité était définitivement "brûlée", malheureusement.

Dobby a dit…

De rien! Nous, les plus vieilles, on a du bagage à donner à vous les petites jeunes ;) hihi! Ton billet m'a ramenée 8-9 en arrière :) J'aurais aimé pouvoir bloguer cela dans le temps, et recevoir une réponse. Alors je partage ici maintenant :)