lundi 23 mars 2009

Une exploratrice à la maternelle

« Belle-Cousine, je suis en gros questionnement… j’pense que je veux tout sacrer là pour devenir enseignante… mais, avant, j’veux être plus sûre de moi. J’pourrais-ti venir passer une journée dans ta classe? » Elle a accepté sans hésitation. Après, on a parlé un peu des hauts et des bas de la profession. Mais rendue là, j’pense que j’avais vraiment besoin d’une expérience concrète. Ma décision était pas mal prise, j’voulais juste être certaine que je me planterais pas royalement.

Un vendredi matin de juin 2008, je me suis donc levée tôt et j’ai accompagné Belle-Cousine dans sa classe de maternelle. Les enfants avaient été avertis de ma visite et leur accueil a été formidablement chaleureux. Ça avait pas pris 5 minutes que j’avais un paquet de nouveaux amis. :o)

La journée a passé à la vitesse de l’éclair. Belle-Cousine avait une quinzaine d’élèves seulement dans son groupe. J’ai passé la journée à la seconder lors d’animation d’ateliers ou à assister les petits dans leurs activités. Belle-Cousine m’a laissé une belle latitude, qui a été fort appréciée. D’ailleurs, elle était bien contente que je sois là puisque ça lui permettait d’accorder plus de temps à chacun et je faisais la même chose de mon côté.

La journée a été ponctuée de toutes sortes de petits événements. Au retour des récréations et à la pause pipi, on se battait littéralement pour me tenir la main. Petite Perle était toujours la première rendue. P’tit Haïssable avait apporté ses nouveaux souliers de soccer et ses protège-tibias et voulait absolument les mettre quand il allait dehors, ce qui le mettait toujours en retard, m’a demandé de l’aide. Pas Vite-Vite, une fillette qui est habituellement réfractaire aux étrangers m’a fait un gros câlin à la fin de la journée. Déjà Blasé, qui trouve la vie bien longue du haut de ses presque six ans, m’a écrit une lettre : « Je t’aime L’esploratrisse ». J’avais le cœur tout fondu quand la dernière cloche a sonné.

Mais mon moment préféré reste encore l’histoire que je leur ai lue, assise sur une chaise miniature, alors qu’ils étaient tous devant moi, tellement attentifs. Et tout à coup, je sens quelque chose contre ma jambe droite (j’étais en capri). Je regarde, c’est Coco qui se frotte le dessus de la tête sur mon tibia! Comme un chat!

- Qu’est-ce tu fais là?!?
- Ma mère vient de me raser les cheveux. C’est doux, hein?
- … (face perplexe de L’exploratrice qui retient un fou rire en regardant Belle-Cousine qui se retient aussi) … Euh… Ben, fais pas ça, Coco.

Ça m’a permis de voir que oui, je suis capable de prendre ma place devant une classe et d’aider les enfants. Et que j’aime vraiment ça. À la fin de la journée, j’étais épuisée. C’est que ça grouille, une classe de maternelle! Épuisée, donc, mais tellement heureuse. J’avais donc hâte te raconter ma journée à Meilleure Amie!

Dans l’auto, en revenant chez moi, j’ai pensé « Ok, je me lance. C’est ce que je veux. C’est ce qu’il me faut. » J’enseignerai peut-être pas en maternelle, c’est peut-être pas le niveau idéal pour moi. Mais encore là, je préfèrerais, et de LOIN, la maternelle au cubicule, à Mère Supérieure et à Patronne.

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