samedi 23 octobre 2010

« … ta première job? »

Ça fait un p'tit bout que c'est arrivé, mais je la raconte tellement à tout le monde que je me suis dit que ça vaudrait la peine de l'écrire ici...

Quand j'ai pris la job de caissière, au mois de septembre (pour un court deux semaines), je me suis ramassée à travailler avec tout plein de petits jeunes. Bon, je ne suis pas tellement plus vieille qu'eux, mais à 27 ans, on ne pense évidemment pas comme quelqu'un de 18 ou 19 ans. Ça m'inquiétait un peu, d'ailleurs. Je me demandais sincèrement si j'arriverais à avoir des affinités avec eux.

Ce qui m'a aidé, c'est que je fais plus jeune que mon âge. En général, on ne me donne pas plus de 23 ou 24 ans. Les p'tits jeunes n'y ont donc vu que du feu, ne pensant absolument pas que j'étais SI vieille ;) Y'en a même qui me pensaient encore plus jeune que ça. Je me faisais demander sans cesse à quelle cégep (!) j'allais. Quand je répondais que j'étais pas au cégep, ils me disaient : « Ah, à quelle université, d'abord? » C'était moins pire... après tout, je viens de graduer de l'Université d'Ottawa! Hehe!

Mais le pire c'est quand un p'tit emballeur est venu à ma caisse et a commencé à me jaser :

- Ah, t'es nouvelle?
- Oui.
- Ça fait combien de temps que t'es là?
- Trois jours.
- Ah. Pis, aimes-tu ça?
- Ben, c'est correct, là.
- En tout cas, t'as l'air d'avoir pogné le tour vite, t'es bonne! C'est tu ta première job?


À ce moment là, j'ai éclaté de rire! Pauvre p'tit, il ne comprenait pas pourquoi, il avait presque l'air insulté. J'ai donc réussi à me maîtriser, et entre deux rires j'ai répondu : « Ma première job? Ha ha! Non... Non, c'est pas ma première job! J'ai 27 ans! »

Vous auriez dû lui voir la face! Les yeux gros comme des trente sous!

- Quoi?!? Ben voyons donc! Ça se peut pas! s'est-il exclamé, confus.

Intérieurement, je me suis dit « exagère pas, mon pit », mais en même temps, c'était assez flatteur. Ça devait être une tentative de cruise et pauvre coco, ça lui a vraiment freiné les élans!

J'espère juste que je vais continuer à avoir l'air plus jeune que mon âge en vieillissant. Ça va être plutôt chouette, à 40 ans! ;)

jeudi 21 octobre 2010

De la chicane

Je pense que j'ai trouvé la réincarnation de Mère Supérieure... à la Polyvalente Unetelle! À mon grand désarroi...

Eh oui, je dois l'avouer, j'ai eu une chicane en bonne et due forme avec une autre suppléante hier. Je vais faire ma méchante et profiter de mon blogue pour casser du sucre sur son dos! Mouhahaha! ;)

Tout a commencé mardi. Mais, avant, petite explication:

Vous voyez, à la polyvalente, il y a plusieurs groupes d'élèves en adaptation scolaire. Et plusieurs de ces groupes commandent le Journal-qu'on-ne-devrait-pas-lire-en-ce-moment tous les jours. Il faut dire que les textes sont généralement courts et faciles à comprendre pour des jeunes qui n'aiment pas la lecture. Aussi, ça les tient au courant de ce qu'il se passe dans le monde. C'est quand même bien.

L'affaire, c'est que souvent, des membres du personnel se servent dans les copies du Journal-dont-il-ne-faut-pas-prononcer-le-nom. Et là, ben, y'en manque rendu en classe, les élèves chialent (ça leur en prend pas gros, c'est vrai) et les enseignants et les éducateurs enragent.

Mardi, donc.

Je suis au salon du personnel et j'attends pour voir si on a besoin de moi à quelque part. Avec moi, Vieille Gribiche, une nouvelle suppléante qui a tout le temps l'air bête, les cheveux grichous et des souliers à bouts pointus qui lui font des pieds de clown.

Entre Éducatrice, qui aperçoit un Journal-qu'il-ne-faut-pas-nommer sur une des tables. Elle nous demande alors si on sait qui l'a pris, vu qu'ils sont réservés et tout. Je n'en ai aucune idée, Vieille Gribiche non plus, mais cette dernière se met quand même à dire qu'il devrait y avoir un journal de plus pour le personnel, qu'elle en parlerait à la direction, bla bla bla. Le tout, avec son traditionnel air bête.

L'éducatrice et moi sommes un peu surprises de voir sa réaction. Après tout, personne ne l'a accusée, mais elle est clairement sur la défensive... Mais bon, la journée passe, je n'y repense plus.

Le lendemain, Vieille Gribiche s'ennuie (encore) au salon du personnel. Elle se lève, va chercher un exemplaire du journal dans la pile et s'exclame : « Ben, aujourd'hui, c'est moi qui le prend! », toute fière d'elle.

Moi, je n'en reviens tout simplement pas. Une éducatrice vient de lui mentionner que les journaux sont pour les élèves, la VEILLE. Elle ne peut pas avoir oublié! Elle ne peut pas ne pas avoir compris non plus, c'était assez clair!

Je décide donc de lui en glisser un mot...

- Euh, c'parce qu'Éducatrice vous a demandé, hier, de ne pas prendre les journaux, lui dis-je.
- J'm'en fiche, me répond Vieille Gribiche en poursuivant sa lecture (c'est vrai que des photos d'un colonel d'armée en soutien-gorge, c'est fascinant).
- Mais... si vous en prenez un, il va en manquer dans les classes, que je poursuis, vaillamment.
- Je t'ai dit que je m'en fiche!
- Non, mais...
- Heille! Veux-tu ben te mêler de tes affaires, toi! dit-elle en levant le ton
- Si ça a rapport à l'école, c'est de mes affaires!
- Ben, t'iras me stooler, crie-t-elle (ben, presque).
- C'est pas une question de stooler, c'est juste une question de respect. Elle vous l'a demandé HIER! réponds-je, en pognant les nerfs un ti peu.

Pis là, des gens sont arrivés alors notre chicane a fini là. Mais Vieille Gribiche a continué de lire et depuis, moi, je l'ignore.

Mais, en fait, je me suis aussi un peu vengée. Elle voulait être stoolée? Je m'en suis occupée!

Pas que je suis généralement un porte-panier, mais je n'ai vraiment pas pris la façon dont elle m'a parlé. J'avais le goût de lui répondre que c'est pas parce que je suis jeune qu'elle peut se permettre de me parler n'importe comment. J'ai ma place, dans cette école là. J'y commence ma troisième année de travail, je suis appréciée du personnel ET des élèves. Je ne me laisserai certainement pas marcher sur les pieds par une femme aigrie comme elle. Et de toute façon, la priorité dans une école, ce doit être les élèves. Si elle veut lire le journal, qu'elle se l'achète, coudonc!

Donc, quand j'ai croisé Éducatrice par hasard, un peu plus tard, je lui ai tout raconté. Et Éducatrice, qui s'en allait justement rencontrer un des directeurs, m'a promis d'en parler. Résultat : Vieille Gribiche a été (ou sera) rencontrée par la direction. Paraît-il que je ne suis pas la première à avoir des problèmes avec elle...