lundi 30 mars 2009

L'annonce à Patronne

Quel est le meilleur moment pour donner sa démission?

Dans mon cas, vu que je voulais continuer à travailler pendant l’été, j’aurais pu attendre au début août pour annoncer mon départ pour la fin du mois. Mais, comme j’essaie d’amasser du bon karma, je me suis dit que ça serait chien de faire ça. Le but, ce n’était pas de faire suer Patronne et de la laisser dans la schnoute sans adjointe. J’veux pas me faire haïr.

Je me suis donc dis que je ferais mon annonce pas mal à l’avance, ce qui laisserait le temps au service des RH d’afficher le poste, à Patronne de faire des entrevues, de trouver la perle rare, que j’aurais aussi le temps de former adéquatement.

Mais quand même, je suis pas maso. J’avais des vacances prévues à la fin juin. Deux belles semaines au soleil, sur le bord de la mer, dans un condo avec Amie d’Enfance. La paix! J’ai décidé d’avoir la fameuse discussion avec Patronne juste avant de partir pour ces vacances. Comme ça, si elle le prenait mal, elle aurait deux semaines pour se calmer avant que je revienne et je n’aurais pas à subir sa colère/déception/baboune… Et aussi, ça permet de partir en vacances l’esprit tranquille!

Le vendredi avant mon départ, après avoir fait mon compte-rendu de ce que j’avais fait de ma semaine et de ce qu’il y aurait à faire pendant mon absence, j’ai finalement lâché le morceau. J’ai simplement dit à Patronne que je réorientais ma carrière vers l’enseignement. Et que je quitterais à la fin août, juste avant que les cours commencent à l'université. Et que je ferais de la suppléance.

Sa réaction? Elle était contente pour moi, tout sourire et surtout soulagée. Wow! Je m’attendais pas tout à fait à ça, mais tant mieux!!! Elle m’a dit avoir remarqué que je n’étais pas dans mon assiette depuis plusieurs semaines et elle est heureuse de voir que j’ai trouvé une voie qui m’allume autant. Elle est aussi reconnaissante que je lui dise aussi tôt que je m’en vais pour lui laisser le temps de trouver ma remplaçante.

Je peux donc profiter de chaque moment de mes vacances et mes dernières semaines de travail devraient être supportables ;o)

vendredi 27 mars 2009

Le plan prend forme

J’ai donc officiellement décidé de retourner à l’école pour devenir enseignante. Même les blogues d’enseignants que je me suis mise à lire religieusement et qui prouvent que c’est pas un métier de tout repos ont pas réussi à me décourager!

J’ai annoncé ça à M. L’Orienteur et je devais avoir vraiment l’air sûre de moi parce qu’il a simplement dit « Ok ». Pas de mise point de mes attentes ou de questionnaires à n’en pu finir ce coup-ci. Il était content que je sois allée faire une journée d’observation en classe et en voyant ma détermination, il a dû comprendre que les défis que mon retour aux études poserait (car il y en aura, c’est clair) ne m’empêcheraient pas de suivre ma voie. Ain’t no mountain high enough, comme ils disent.

Mais là, c’est quoi le plan, une fois la décision prise? Parce que rappelez-vous, on est rendus en juin et les admissions, c’est f-i, fi, n-i, ni...

J’ai quand même réussi à apprendre qu’il était possible de m’inscrire comme étudiante libre à l’Université du Peuple et de prendre plusieurs cours dans le programme d’enseignement au primaire. Enfin une bonne nouvelle. Et que je pourrais ensuite les faire créditer une fois admise pour de bon, en septembre 2009. Bon, c’est mieux que rien… Ça reste qu’il faut quand même faire le quatre ans de bacc à cause des stages, mais c’est déjà beaucoup mieux qu’à l’Université de la Montagne où la flexibilité est nulle pour les pauvres personnes qui ont des épiphanies passé le mois de mars. J’ai quasiment honte de mon alma-mater…

Mais, bon, l’Université du Peuple m’offre une alternative acceptable. Je serai donc une étudiante libre!

Mais, mais, mais… que faire pour les sous?

Je me suis mise à jaser de ça avec mes copains et copines. Après moult discussions, je me suis finalement dit que ça serait pas une mauvaise idée de faire de la suppléance. Non seulement les rumeurs disent que c’est payant, mais ça me permettrait aussi de prendre de l’expérience dans mon futur domaine. En plus, Copine Bouclée m’a dit qu’elle avait donné son nom à la Commission scolaire un moment donné et que son téléphone n’avait pas dérougit pendant des SEMAINES. Les écoles sont en manque de monde, c’est effrayant! (paraît-il…) La solution idéale, quoi!

C’est décidé, c’est ça que je vais faire. Je vous le dit, un coup que j’ai pris une décision moi, ça déboule! Tout le reste suit dans le temps de le dire! ;o)

Je me suis aussi dit qu’il faudrait que je parle de tous mes grands projets à Patronne éventuellement… J’avoue que le quand et le comment en faire l’annonce me chicotte pas mal… Est-ce que je vais avoir droit à une face de bœuf? À une offre d’augmentation de salaire? À un désintérêt total?

En tout cas, quoiqu’il arrive, ils peuvent ben m’offrir la job du président avec 400 000$ par année, j’en veux pas! Aucune question monétaire n’arrivera à me faire changer d’avis.

lundi 23 mars 2009

Une exploratrice à la maternelle

« Belle-Cousine, je suis en gros questionnement… j’pense que je veux tout sacrer là pour devenir enseignante… mais, avant, j’veux être plus sûre de moi. J’pourrais-ti venir passer une journée dans ta classe? » Elle a accepté sans hésitation. Après, on a parlé un peu des hauts et des bas de la profession. Mais rendue là, j’pense que j’avais vraiment besoin d’une expérience concrète. Ma décision était pas mal prise, j’voulais juste être certaine que je me planterais pas royalement.

Un vendredi matin de juin 2008, je me suis donc levée tôt et j’ai accompagné Belle-Cousine dans sa classe de maternelle. Les enfants avaient été avertis de ma visite et leur accueil a été formidablement chaleureux. Ça avait pas pris 5 minutes que j’avais un paquet de nouveaux amis. :o)

La journée a passé à la vitesse de l’éclair. Belle-Cousine avait une quinzaine d’élèves seulement dans son groupe. J’ai passé la journée à la seconder lors d’animation d’ateliers ou à assister les petits dans leurs activités. Belle-Cousine m’a laissé une belle latitude, qui a été fort appréciée. D’ailleurs, elle était bien contente que je sois là puisque ça lui permettait d’accorder plus de temps à chacun et je faisais la même chose de mon côté.

La journée a été ponctuée de toutes sortes de petits événements. Au retour des récréations et à la pause pipi, on se battait littéralement pour me tenir la main. Petite Perle était toujours la première rendue. P’tit Haïssable avait apporté ses nouveaux souliers de soccer et ses protège-tibias et voulait absolument les mettre quand il allait dehors, ce qui le mettait toujours en retard, m’a demandé de l’aide. Pas Vite-Vite, une fillette qui est habituellement réfractaire aux étrangers m’a fait un gros câlin à la fin de la journée. Déjà Blasé, qui trouve la vie bien longue du haut de ses presque six ans, m’a écrit une lettre : « Je t’aime L’esploratrisse ». J’avais le cœur tout fondu quand la dernière cloche a sonné.

Mais mon moment préféré reste encore l’histoire que je leur ai lue, assise sur une chaise miniature, alors qu’ils étaient tous devant moi, tellement attentifs. Et tout à coup, je sens quelque chose contre ma jambe droite (j’étais en capri). Je regarde, c’est Coco qui se frotte le dessus de la tête sur mon tibia! Comme un chat!

- Qu’est-ce tu fais là?!?
- Ma mère vient de me raser les cheveux. C’est doux, hein?
- … (face perplexe de L’exploratrice qui retient un fou rire en regardant Belle-Cousine qui se retient aussi) … Euh… Ben, fais pas ça, Coco.

Ça m’a permis de voir que oui, je suis capable de prendre ma place devant une classe et d’aider les enfants. Et que j’aime vraiment ça. À la fin de la journée, j’étais épuisée. C’est que ça grouille, une classe de maternelle! Épuisée, donc, mais tellement heureuse. J’avais donc hâte te raconter ma journée à Meilleure Amie!

Dans l’auto, en revenant chez moi, j’ai pensé « Ok, je me lance. C’est ce que je veux. C’est ce qu’il me faut. » J’enseignerai peut-être pas en maternelle, c’est peut-être pas le niveau idéal pour moi. Mais encore là, je préfèrerais, et de LOIN, la maternelle au cubicule, à Mère Supérieure et à Patronne.

dimanche 22 mars 2009

Mes raisons

Bon, bon, bon, réfléchissons à tout ça…

Oui, c’est vrai, si je décide de me réorienter vers l’enseignement, ma vie va être chamboulée et je vais devoir faire avec les heures de cours (avec des collègues pas mal plus jeunes que moi…), les lectures/travaux/examens et je devrai trouver un moyen de gagner quand même assez de sous pour vivre. Mais, j’y ai pensé longuement et je crois encore que c’est la meilleure chose à faire. Quitte à prendre un vieux cliché, je me sens « appelée » vers l’enseignement, comme si c’était ma mission. Je sonne comme une nonne qui a entendu l’appel de Dieu, mais que voulez-vous, c’est quand même comme ça que je me sens.

Et mes raisons sont pas toutes niaiseuses, faut le dire. Enseigner va certainement me permettre de mettre sur pieds tout un paquet de projets. C’est une profession plutôt noble (et pleine de défis) qui va me donner le sentiment d’aider la société. En plus, je n’aurai pas à passer mes journées devant un ordinateur. Bien sûr, je suis consciente que je devrai quand même l’utiliser souvent, mais au moins la plus grande partie de mes journées se passera avec des personnes en chair et en os.

Autre point important : dans ma classe, ce sera moi le boss. Pas de Patronne qui lit par-dessus mon épaule à tout bout de champ. Encore une fois, je sais bien qu’il y a des directions d’école, des commissions scolaires et un programme à suivre. Mais les enseignants ont tout de même une certaine latitude, ce dont j’ai bien besoin. Et surtout, même si les écoles ont une certaine routine, je serai dans un environnement qui bouge beaucoup, où le changement est roi et où il faut être capable de réagir à une grande variété de situations. Parfait pour mon côté jaune!

Sans oublier les points bonus : des écoles, il y en a PARTOUT et on va toujours avoir besoin de profs. Je pourrai donc rester dans ma région, pas obligée de travailler en ville et de se taper le trafic ou des heures de transport en commun. Deuxième bonus : les enseignants, même s’ils en voient de toutes les couleurs et qu’ils travaillent très forts, je le sais, ont de bonne conditions de travail… Fond de pension, longues vacances, salaire raisonnable…

Mais plus que ça, c’est vraiment cet appel. Mon instinct me dit que je prends la bonne décision en retournant à l’université.

Mais, pour être bien bien sûre, ça prend un véritable test. J’ai donc appelé une amie à moi pour lui demander si elle accepterait de m’accueillir dans sa classe de maternelle pour une journée. Question de voir si mon désir d’enseigner sera toujours aussi vif après avoir expérimenté le terrain…

jeudi 19 mars 2009

Ça demande réflexion...

Après avoir entendus les durs commentaires de M. l’Orienteur, je me suis réfugiée chez ma maman, les yeux encore pleins d’eau. Ne venait-on pas de me dire que l’idée qui me trottait derrière la tête n’était pas la bonne? Moi qui voulais justement qu’on me conforte dans mon choix d’aller vers l’enseignement…

Regardons les faits en face. Pour pouvoir enseigner, au Québec, il faut obtenir son permis, puis son brevet d’enseignement. Et la façon d’y arriver est de faire un baccalauréat de quatre ans. Oui, quatre longues années. Alors que j’ai déjà fait trois ans d’université. Jadis, avant 1997, il était possible de faire un baccalauréat dans un domaine X pour ensuite faire un an de pédagogie et TADA! Diplôme qui permet d’enseigner! Mais ça ne marche plus comme ça… Et, en plus, le programme ne peut se faire qu’à temps plein, de jour. Impossible donc de conserver un emploi « sérieux », une carrière, en parallèle. Ça veut donc dire que si je veux me réorienter, il me faudra absolument quitter mon emploi et assumer une certaine précarité financière… et que je graduerais à 30 ans! Ouf!

Mais, ce n’est pas tout. Le destin est un fieffé coquin et je vis ma remise en question en plein mois de mai. Ça aurait pas pu être en janvier? Parce que les demandes d’admission pour l’automne 2008, fallait les envoyer en mars… j’ai donc manqué mon coup pour la rentrée. Et pas moyen d’être admise, même sur une liste d’attente, j’ai essayé. Après avoir parlé avec tout plein de secrétaires de départements, de facultés, de registrariats et de bureaux d’admission, alouette, j’ai lâché prise. Pas moyen de moyenner. On dit donc 31 ans pour l’âge de graduation…

Qu’est-ce que je fais, d’abord? Est-ce que j’attends une autre année en continuant de travailler avec Mère Supérieure (« Noooooon! », me crie mon âme), est-ce que je cherche un nouvel emploi en communications (mon cœur saigne à l’idée…)?

Le fait est que depuis que j’ai 6 ans, je me vois enseignante, devant une classe de p’tits mousses du primaire. J’ai toujours aimé l’école, j’adorais être « l’assistante-prof » en 3e année… Chaque fois que quelqu’un que je connaissais me disait se diriger vers l’enseignement, j’avais un petit pincement au cœur parce que ce n’était pas moi.

C’est mon indécision chronique, ainsi que mon désir de ne pas perdre de temps, qui m’a mené en communications. Jusqu’à mon avant-dernière session de Cégep, je me dirigeais vers l’enseignement au primaire. Mais un cours de littérature m’a fait tripper, je me suis inscrite là-dedans à l’université pour réaliser après une session que ce n’était pas si trippant, finalement. Mais, au lieu de me rediriger vers l’enseignement, avec un quatre ans à faire, j’ai décidé d’y aller vers le plus rapide, c’est-à-dire un majeur de deux ans en communications qui me permettrait de graduer « dans les temps » (je déteste tellement cette expression, maintenant!) avec un bacc par cumul.

Je voulais sauver du temps. Ah! Est bien pris qui croyait prendre! C’est drôle comme la vie nous rattrape toujours, quand même…

Mais bon, oui, l’enseignement m’a toujours attiré. J’ai toujours fait des plans de classe imaginaires, j’ai des tonnes d’idées d’activités, l’idée d’aider les enfants à grandir, se développer et faire des apprentissages me rend toute excitée, hehehe.

Mais, est-ce que je suis prête à faire les sacrifices financiers et à assumer le fait que je serais de retour sur les bancs d’écoles avec des p’tites jeunesses fraîchement sortie du Cégep jusqu’à la trentaine? Est-ce que mon envie d’enseigner est assez forte pour faire un tel saut? La réflexion est entamée…

mercredi 18 mars 2009

ENFP

Maintenant que je sais que je suis une Rouge-Jaune (ou Orange, finalement), qu’est-ce que je fais? « On fait d’autres tests! » me dit M. l’Orienteur. Encore? Ben oui. Tu croyais pas que ton problème serait réglé aussi rapidement, quand même, L’exploratrice!

Bon, bon, bon… après avoir rempli 2 ou 3 petits cahiers avec plein de questions de toutes sortes (Aimez-vous danser? Euh... oui... Faites-vous un budget? hum...), je reçois un nouveau résultat. Je suis ENFP. Ce qui veut dire Intuitive extravertie avec Sentiment. Mais encore?

En clair, les résultats de mes tests démontrent que je suis une innovatrice enthousiaste stimulée par les difficultés et qui aime mettre en œuvre des projets. Je me lie aussi facilement aux gens, je veux les comprendre et les aider. Je suis perspicace, toujours à la recherche du changement et je me tanne rapidement si une routine s’installe. J'aime démarrer des choses, mais je me lasse vite... (tiens, tiens, ça expliquerait pourquoi j'ai délaissé ce blogue pendant presqu'un an après un début si prometteur, haha!) Le moins chouette, c’est que j’ai TELLEMENT de talent (c’est écrit, c’pas moi qui le dit!) que je peux réussir dans n’importe quel domaine. Bah, en tout cas, ça colle assez bien avec mon portrait de couleurs!

Les mots clés à retenir sont : créer, innover, inventer, aider, assister, s’exprimer, s’amuser, plaisirs, projets, problèmes. Bref, M. l’Orienteur m’a dit qu’il me fallait un petit milieu où j’ai une grande marge de manœuvre… Donc, tout emploi dans une grosse boîte serait à proscrire. La job idéale, ça peut être en communication, en ressources humaines, en art, en entreprenariat et… et… et… en enseignement.

Alors là, j’ai tout avoué à mon cher Orienteur. C’est cette dernière option que je veux, c’est ça qui m’allume! C’est avec cette idée derrière la tête que j’ai entamé tout ce long processus. Et tous les tests que j’ai faits jusqu’à présent confirment que ça serait un bon, même un EXCELLENT choix pour moi! N’est-ce pas M. l’Orienteur? Dites-moi que c’est une bonne idée… hein, hein?

En fait, M. l’Orienteur m’a plutôt fait l’effet d’une douche froide. Comment a-t-il dit, déjà? « Mais, tu as déjà un bacc, ma jolie. Pour enseigner, il te faudrait retourner à l’université, pour QUATRE ans. Et tu ne pourras pas travailler en même temps. Penses-y. Moi, je pense que tu devrais plutôt chercher une nouvelle job, qui correspondrait plus à ta personnalité, au lieu de recommencer AU COMPLET ta formation. »

Bouhouhouuuuuuuu!!! Que me dites-vous là, monsieur?!? Non! ne jetez pas mon rêve à la poubelle si vite et si cavalièrement!!! Attendez, je n’ai pas dit mon dernier mot…