mardi 14 décembre 2010

Un appartement

Quand je disais qu’il m’arrive des choses, je ne plaisantais pas!

En plus d’avoir du travail assuré jusqu’à la fin de l’année scolaire, j’ai aussi enfin trouvé un appartement! Yé!

En rentrant de France, j’avais commencé à chercher. J’avais même trouvé quelque chose de pas trop mal, mais quand je me suis rendue compte que je me réveillais la nuit pour angoisser à propos de mes finances, je me suis dit que ça devrait peut-être attendre un peu, finalement…

Je me suis donc (à moitié) installée chez papa-maman jusqu’à ce que ma situation s’améliore. Dur, dur, à mon âge… Mais bon, il faut ce qu’il faut et après avoir vécu avec tant de personnes l’an dernier, je REFUSE d’avoir des colocs!

Vu que plein de belles choses me sont tombées dessus, côté professionnel, depuis le mois d’octobre, j’ai pu stabiliser mes affaires et arrêter de stresser un peu. Après tout, j’ai remplacé en français de 4e secondaire pendant trois semaines et presque tout de suite après, j’arrivais en CSP. Disons que ça m’a enfin permis de respirer un peu financièrement. Anxieuse, moi? Ben voyons! ;)

Bref, il y a quelques semaines, après avoir fait plein de listes et de calculs, je me suis lancée et j’ai recommencé à visiter des appartements. Le fils d’une collègue devait quitter le sien, fait que c’est par ça que j’ai débuté.

Ouh boy! Ça m’a un peu découragée… C’était minuscule, un sous-sol avec deux mini-fenêtres et une cuisine où deux personnes ne peuvent pas se tenir en même temps. Je me suis dit que si c’était ce que le marché avait à offrir pour le montant que j’étais prête à mettre…

Heureusement, c’est vraiment cet appart là qui est surévalué parce que dans les semaines suivantes, j’en ai visite plusieurs autres et que j’ai fini par en trouver un parfait pour moi :)

Je suis donc à nouveau dans les boîtes! Bientôt, ce sera le ménage, la peinture et le déménagement comme tel. Sans oublier, d’ici là, le magasinage pour trouver ce qu’il me manque.

Disons que les vacances de Noël ne risquent pas d’être très reposantes cette année, mais c’est le prix à payer pour avoir mon petit nid! Et je suis sûre que je ne le regretterai pas! J’ai déjà trop, trop hâte!

dimanche 12 décembre 2010

Ma classe

J’ai dit que je vous parlerais de ma classe… c’est donc ce que je vais faire à l’instant!

Alors, j’ai hérité de ce qu’on appelle une classe de soutien personnalisé (CSP). J’ai peu d’élèves (ils sont huit), mais ils valent facilement une classe de 35 élèves!!! S’ils sont dans ce type de classe, c’est évidemment qu’ils ont des problèmes non seulement au niveau académique, mais aussi au niveau comportemental.

En gros, on parle de jeunes avec un beau mélange de réalités… Troubles d’anxiété, troubles envahissants du développement, troubles d’attachement, syndrôme de la Tourette, hyperactivité, dépression, alouette!

Vous pouvez déjà deviner que chaque journée est totalement différente de celle d’avant. Beaucoup de choses peuvent arriver et dépendent de d’autres éléments. Combien d’élèves sont en classe en même temps, ont-ils pris leur médication (oui, ils sont tous médicamentés), ont-ils mangé, bien dormi, que s’est-il passé à la maison la veille, etc.

Je vous le dis, ça bouge! Un rien peut provoquer des réactions disproportionnées et des crises…

Mon Ti-Pit-à-Casquette ne se rappelait plus qu’il avait une autre étape à faire avant de finir son texte en français? Son anxiété monte d’un coup, il a l’impression d’être en échec constant et ne veut plus rien faire. Du tout. Ou il lance un ballon qui frôle l’enseignante d’éducation physique et celle-ci lui demande de sortir quelques instants? Il se met en colère, sacre comme un bûcheron et doit revenir en classe avec moi en donnant des coups dans tous les murs qui osent croiser son chemin…

Et ça, c’est juste un des huit ;)

En plus, peu de temps après mon arrivée, on a dû accepter un nouvel élève. Pour le moment, il est en période d’intégration graduelle à coup de quelques avant-midi par semaine. Une chance que c’est pas plus que ça, on ne sait pas quoi faire avec, il ne sait pas lire! À 14 ans… C’est triste, hein?

Évidemment, je ne suis pas seule en classe avec ces beaux garçons (ben oui, pas de fille!). La technicienne en éducation spécialisée est toujours présente. Une chance! Parfois, j’aimerais qu’on soit encore plus!

Ce qui est le plus compliqué, je trouve, jusqu’à date, c’est de prendre le temps de répondre et d’expliquer ce qu’ils ne comprennent pas à tous les élèves quand je vois que les autres aussi ont des questions et que de ne pas avoir d’aide immédiatement peut causer des comportements non voulus… Je fais de mon mieux, qu’est-ce que je peux faire d’autre?
Mais, en gros, même si le portrait que je dresse de la classe a l’air assez effrayant, je m’y plais beaucoup! Les élèves sont tous très attachants et je commence à avoir de très beaux liens avec eux. J’exerce ma patience, c’est clair! Mais surtout, j’apprends beaucoup et je suis certaine que tout ça va me servir longtemps.

En tout cas, une chose est sûre, je ne pense plus être en panne d’inspiration pour ce blogue! ;)

samedi 11 décembre 2010

Il m'arrive des choses!

Depuis presqu’un mois maintenant, j’ai ma classe. Ma classe à moi. Oui, oui!

C’est l’fun, hein? Moi qui pensais que ça serait une autre année de suppléance… je me trompais! Comme quoi en travaillant toujours à la même école, on fini pas attirer l’attention…

Ce qui est arrivé, en fait, c’est qu’une des enseignantes en adaptation scolaire de la Polyvalente Unetelle a eu un contrat ailleurs. Elle a donc pris un congé sans solde de la Commission scolaire et la direction a dû trouver quelqu’un pour prendre son groupe jusqu’en juin.

Cette enseignante, appelons-la Miss Drive, je la connais depuis que j’ai commencé à travailler à la Polyvalente Unetelle, en 2008. Dans le temps, elle avait un groupe d’élèves en prolongation. Des vrais de vrais monstres. D’ailleurs, cette année là, elle avait dû prendre quelques semaines de pause…

Toujours est-il que j’étais allée souvent dans sa classe, qu’elle avait l’air d’apprécier ce que j’y faisais et qu’on a établi une belle relation professionnelle.

L’an dernier, Miss Drive a changé de type de clientèle et je suis aussi allée la remplacer à plusieurs reprises. Cette année, je m’attendais à ce que ce soit semblable, mais un moment donné, elle s’est mise à me dire qu’elle travaillait fort pour moi, pour que j’aie un contrat…

Je la trouvais bien gentille, je prenais ça pour un compliment, un genre de « Tu devrais avoir un groupe, tu es bonne. » Mais, finalement, c’était pas mal plus concret que ça! De son côté, Miss Drive passait des entrevues pour un emploi différent et elle avait déjà dans l’idée que ce serait moi qui aurait son poste! Pouvez-vous trouver une plus belle marque de confiance?

La directrice-adjointe responsable du groupe de Miss Drive semblait tout aussi d’accord qu’elle. Semble-t-il que j’étais la candidate idéale ;) Bon, c’est vrai que je connaissais déjà les élèves, ce qui peut faciliter les choses…

Pourtant, d’avoir officiellement le poste a été un peu plus compliqué que ça, vu que je n’ai TOUJOURS PAS mes papiers! (Argh! Je suis toujours en maudit contre la bureaucratie, je ne peux juste pas écrire à ce propos toutes les semaines, ça deviendrait redondant!)

Mme la Directrice a communiqué avec la CS, mais il y avait une fille sur la liste de priorité… tandis que moi, j’y suis pas. Elle a donc proposé le poste à cette fille, mais en bonne ratoureuse qui sait comment obtenir ce qu’elle veut, elle a fait un portrait réaliste de la classe, avec forces détails. Et cette classe, laissez-moi vous dire que c’est quelque chose! Je vous en reparlerai…

La fille, pas nounoune comme moi (hihi!), a dit « Euh, non merci. » La voie était libre! Enfin… pas tout à fait, parce qu’une deuxième fille est apparue sur la liste de priorité, sortie d’on ne sait où. Mme la Directrice s’est fait un plaisir de lui présenter le groupe comme à l’autre candidate. Encore une fois, un refus. Y’avait juste moi d’assez folle (ou d’assez cassée!) pour accepter… ;)

C’est à ce moment là que j’ai su que j’aurai bel et bien un contrat jusqu’à la fin juin et un 100% de tâche, rien de moins! Mme la Directrice a demandé une tolérance d’engagement jusqu’à ce que j’aie mon permis et je devrais aller signer mon contrat très très bientôt. J’attends juste l’appel de la Commission scolaire… On dirait que la bureaucratie a étendu ses griffes partout…

samedi 23 octobre 2010

« … ta première job? »

Ça fait un p'tit bout que c'est arrivé, mais je la raconte tellement à tout le monde que je me suis dit que ça vaudrait la peine de l'écrire ici...

Quand j'ai pris la job de caissière, au mois de septembre (pour un court deux semaines), je me suis ramassée à travailler avec tout plein de petits jeunes. Bon, je ne suis pas tellement plus vieille qu'eux, mais à 27 ans, on ne pense évidemment pas comme quelqu'un de 18 ou 19 ans. Ça m'inquiétait un peu, d'ailleurs. Je me demandais sincèrement si j'arriverais à avoir des affinités avec eux.

Ce qui m'a aidé, c'est que je fais plus jeune que mon âge. En général, on ne me donne pas plus de 23 ou 24 ans. Les p'tits jeunes n'y ont donc vu que du feu, ne pensant absolument pas que j'étais SI vieille ;) Y'en a même qui me pensaient encore plus jeune que ça. Je me faisais demander sans cesse à quelle cégep (!) j'allais. Quand je répondais que j'étais pas au cégep, ils me disaient : « Ah, à quelle université, d'abord? » C'était moins pire... après tout, je viens de graduer de l'Université d'Ottawa! Hehe!

Mais le pire c'est quand un p'tit emballeur est venu à ma caisse et a commencé à me jaser :

- Ah, t'es nouvelle?
- Oui.
- Ça fait combien de temps que t'es là?
- Trois jours.
- Ah. Pis, aimes-tu ça?
- Ben, c'est correct, là.
- En tout cas, t'as l'air d'avoir pogné le tour vite, t'es bonne! C'est tu ta première job?


À ce moment là, j'ai éclaté de rire! Pauvre p'tit, il ne comprenait pas pourquoi, il avait presque l'air insulté. J'ai donc réussi à me maîtriser, et entre deux rires j'ai répondu : « Ma première job? Ha ha! Non... Non, c'est pas ma première job! J'ai 27 ans! »

Vous auriez dû lui voir la face! Les yeux gros comme des trente sous!

- Quoi?!? Ben voyons donc! Ça se peut pas! s'est-il exclamé, confus.

Intérieurement, je me suis dit « exagère pas, mon pit », mais en même temps, c'était assez flatteur. Ça devait être une tentative de cruise et pauvre coco, ça lui a vraiment freiné les élans!

J'espère juste que je vais continuer à avoir l'air plus jeune que mon âge en vieillissant. Ça va être plutôt chouette, à 40 ans! ;)

jeudi 21 octobre 2010

De la chicane

Je pense que j'ai trouvé la réincarnation de Mère Supérieure... à la Polyvalente Unetelle! À mon grand désarroi...

Eh oui, je dois l'avouer, j'ai eu une chicane en bonne et due forme avec une autre suppléante hier. Je vais faire ma méchante et profiter de mon blogue pour casser du sucre sur son dos! Mouhahaha! ;)

Tout a commencé mardi. Mais, avant, petite explication:

Vous voyez, à la polyvalente, il y a plusieurs groupes d'élèves en adaptation scolaire. Et plusieurs de ces groupes commandent le Journal-qu'on-ne-devrait-pas-lire-en-ce-moment tous les jours. Il faut dire que les textes sont généralement courts et faciles à comprendre pour des jeunes qui n'aiment pas la lecture. Aussi, ça les tient au courant de ce qu'il se passe dans le monde. C'est quand même bien.

L'affaire, c'est que souvent, des membres du personnel se servent dans les copies du Journal-dont-il-ne-faut-pas-prononcer-le-nom. Et là, ben, y'en manque rendu en classe, les élèves chialent (ça leur en prend pas gros, c'est vrai) et les enseignants et les éducateurs enragent.

Mardi, donc.

Je suis au salon du personnel et j'attends pour voir si on a besoin de moi à quelque part. Avec moi, Vieille Gribiche, une nouvelle suppléante qui a tout le temps l'air bête, les cheveux grichous et des souliers à bouts pointus qui lui font des pieds de clown.

Entre Éducatrice, qui aperçoit un Journal-qu'il-ne-faut-pas-nommer sur une des tables. Elle nous demande alors si on sait qui l'a pris, vu qu'ils sont réservés et tout. Je n'en ai aucune idée, Vieille Gribiche non plus, mais cette dernière se met quand même à dire qu'il devrait y avoir un journal de plus pour le personnel, qu'elle en parlerait à la direction, bla bla bla. Le tout, avec son traditionnel air bête.

L'éducatrice et moi sommes un peu surprises de voir sa réaction. Après tout, personne ne l'a accusée, mais elle est clairement sur la défensive... Mais bon, la journée passe, je n'y repense plus.

Le lendemain, Vieille Gribiche s'ennuie (encore) au salon du personnel. Elle se lève, va chercher un exemplaire du journal dans la pile et s'exclame : « Ben, aujourd'hui, c'est moi qui le prend! », toute fière d'elle.

Moi, je n'en reviens tout simplement pas. Une éducatrice vient de lui mentionner que les journaux sont pour les élèves, la VEILLE. Elle ne peut pas avoir oublié! Elle ne peut pas ne pas avoir compris non plus, c'était assez clair!

Je décide donc de lui en glisser un mot...

- Euh, c'parce qu'Éducatrice vous a demandé, hier, de ne pas prendre les journaux, lui dis-je.
- J'm'en fiche, me répond Vieille Gribiche en poursuivant sa lecture (c'est vrai que des photos d'un colonel d'armée en soutien-gorge, c'est fascinant).
- Mais... si vous en prenez un, il va en manquer dans les classes, que je poursuis, vaillamment.
- Je t'ai dit que je m'en fiche!
- Non, mais...
- Heille! Veux-tu ben te mêler de tes affaires, toi! dit-elle en levant le ton
- Si ça a rapport à l'école, c'est de mes affaires!
- Ben, t'iras me stooler, crie-t-elle (ben, presque).
- C'est pas une question de stooler, c'est juste une question de respect. Elle vous l'a demandé HIER! réponds-je, en pognant les nerfs un ti peu.

Pis là, des gens sont arrivés alors notre chicane a fini là. Mais Vieille Gribiche a continué de lire et depuis, moi, je l'ignore.

Mais, en fait, je me suis aussi un peu vengée. Elle voulait être stoolée? Je m'en suis occupée!

Pas que je suis généralement un porte-panier, mais je n'ai vraiment pas pris la façon dont elle m'a parlé. J'avais le goût de lui répondre que c'est pas parce que je suis jeune qu'elle peut se permettre de me parler n'importe comment. J'ai ma place, dans cette école là. J'y commence ma troisième année de travail, je suis appréciée du personnel ET des élèves. Je ne me laisserai certainement pas marcher sur les pieds par une femme aigrie comme elle. Et de toute façon, la priorité dans une école, ce doit être les élèves. Si elle veut lire le journal, qu'elle se l'achète, coudonc!

Donc, quand j'ai croisé Éducatrice par hasard, un peu plus tard, je lui ai tout raconté. Et Éducatrice, qui s'en allait justement rencontrer un des directeurs, m'a promis d'en parler. Résultat : Vieille Gribiche a été (ou sera) rencontrée par la direction. Paraît-il que je ne suis pas la première à avoir des problèmes avec elle...

samedi 25 septembre 2010

Petits et plus gros boulots

Quand j'ai atteri à Dorval, le 12 août dernier, je ne me doutais pas à quel point l'argent deviendrait un de mes plus gros soucis.

Je suis tellement cassée! J'ai même dû retarder le projet d'appartement de quelques mois parce que je n'aurais pas assez d'argent pour le payer... Et comme je dois commencer à rembourser mon prêt étudiant bientôt, ça devenait urgent de faire des sous.

Une semaine après être revenue, je me suis donc lancée à la chasse au petit boulot. Il faut ce qu'il faut! Armée d'une pile de CV, je suis allée serrer les mains d'un paquet de gérants d'épicerie, de pharmacie et autres magasins à rayons. Par contre, je ne suis pas allée dans les commerces trop près des écoles secondaires où je travaille, pour être bien sûre de ne pas me ramasser avec des collègues qui sont aussi mes élèves.

Après, j'ai attendu. En stressant un peu, évidemment, parce que l'argent n'entrait pas... Mais qu'est-ce que je pouvais faire d'autre?

Environ une semaine et demi plus tard, le gérant d'un supermarché m'a convoqué en entrevue, qui s'est presque transformée en psychanalyse. Il me trouvait surqualifiée pour être caissière... C'est clair que je suis surqualifiée, j'ai deux diplômes universitaires à mon actif, bonhomme! Mais, quand on a pas le choix, on fait ce qu'on doit faire. J'ai besoin d'argent et mes disponibilités sont le soir et la fin de semaine parce que je dois garder mes jours de semaine libres pour de la suppléance. Les seules véritables possibilités sont de trouver une p'tite job d'étudiant, oui, avec des ti-jeunes. C'est la vie, et j'étais prête à m'y faire.

Mon honnêteté a payé, j'ai été engagée. J'ai été formée et j'ai épaté la galerie par la vitesse à laquelle j'apprenais les codes des bananes et des raisins verts.

Puis, les choses se sont enchaînées.

Au début de la semaine passée, je suis retournée à la Polyvalente Unetelle pour voir si on avait besoin de mes services et j'ai été super bien accueillie. Même si les besoins en suppléants n'étaient pas très grands, début d'année oblige, mes amies les secrétaires m'ont fait travailler. Je crois même qu'elles m'ont fait passer devant d'autres suppléants... des nouveaux. Mais faut pas le dire! J'imagine que c'est l'avantage d'être connue dans une école et d'y avoir une bonne réputation. Yé pour moi ;)

Le deuxième jour, vite de même, on m'offre de remplacer une enseignante de français de quatrième secondaire qui est malade. Elle avait une autre suppléante, mais celle-ci s'est fait offrir un contrat pour l'année, elle ne pouvait pas refuser ça. Alors, l'école avait besoin de quelqu'un pour environ une semaine, à raison d'une à deux périodes par jour, vu que l'enseignante a deux groupes. Je ne sais pas trop pourquoi ils ont tout de suite pensé à moi, mais tant mieux! Bien sûr, j'ai accepté, parce que peu de périodes, c'est mieux que pas de périodes pantoute! Et que ça me permettrait de commencer à rétablir ma situation financière.

Le même soir, croyez-le ou non, la propriétaire de l'école de théâtre où je suis allée pendant toute mon adolescence et que fréquente toujours de temps en temps m'a contacté. Elle voulait savoir si j'étais disponible les lundis soirs et si ça me tenterait d'enseigner le théâtre à un groupe de neuf jeunes de 8-9 ans.

Là, j'étais sur le cul. Ça se passait trop vite. Mais c'était aussi trop beau pour refuser! Quelle merveilleuse expérience! J'ai donc dit oui et après y avoir bien pensé, j'ai donné ma démission à l'épicerie. Histoire d'avoir une vie et de ne pas me brûler en travaillant tout. le. temps. Deux jobs, c't'assez.

Et vous savez quoi? Je suis encore convaincue aujourd'hui que j'ai bien fait. Parce que finalement, l'enseignante malade qui devait revenir avant-hier restera absente une autre semaine, au moins. Je continue donc avec ses groupes. Je vous en reparlerai, parce que je sais que j'ai plein de choses à dire là-dessus! À propos des ti-pets de l'École de théâtre, aussi!

J'ai donc du travail au moins pour une autre semaine à la polyvalente, et jusqu'en juin avec mes jeunes comédiens. Et j'attends avec impatience ma première paye!

vendredi 24 septembre 2010

La bureaucratie

Depuis mon retour, je suis prise dans l'enfer de la bureaucratie. Vous savez, les douzes travaux d'Astérix (ou, référence plus récente, les démarches de Xavier dans l'Auberge espagnole)? C'est ce que j'ai l'impression de vivre.

Avant de partir en France, je m'étais assurée de remplir tous les formulaires et d'envoyer tous les documents nécessaires pour avoir mon autorisation d'enseigner en Ontario lorsque je reviendrais. Je me disais que six semaines, c'était suffisamment long pour que les secrétaires traitent mon dossier. J'étais certaine que tout serait réglé à mon retour, pour que je puisse entreprendre les démarches pour le Québec.

Pourtant, surprise, surprise! Le lendemain de mon arrivée, après avoir défait les valises, fait du lavage et m'être un peu réinstallée dans ma vie, je me rend compte que je n'ai absolument rien reçu de la province voisine. «Hum, me suis-je dit, c'est étrange... ».

J'ai donc consulté mon dossier en ligne pour m'apercevoir que les documents que j'avais envoyés ont été refusés. Notamment le formulaire signé par les services policiers qui certifie que je n'ai pas d'antécédents judiciaires. Parce que je suis une criminelle et que je l'ai caché? Non, évidemment pas. Parce que MON DEUXIÈME PRÉNOM N'APPARAÎT PAS DESSUS! Alors que je ne l'utilise JAMAIS! Bout de viarge! Vous êtes nombreux, vous, à vous faire appeler « Marie » ou « Joseph » machin-chouette?

S'ensuivit un appel plein de frénésie et de frustration en Ontario. Pauvre p'tite madame au bout du fil. Je savais bien que ce n'était pas de sa faute à elle, mais je devais exprimer ma frustration. Elle m'a dit qu'ils ne pouvaient pas avoir la certitude que tous mes prénoms avaient été vérifiés et que j'avais peut-être des antécédents sous l'autre. Franchement! Je lui ai dit que je n'en avais pas contre elle, mais que je trouvais (et que je trouve toujours, d'ailleurs) qu'ils exagéraient. Surtout que c'est pas gratuit, ce petit papier là, hein. Soixante beaux dollars, chez le diable! Je ne comprend toujours pas comment une vérification faites par la police (la police, bordel!) peut ne pas satisfaire des fonctionnaires ontariens... C'pas comme si le policier avait juste regardé ma face et s'était dit : « Ouais, elle a l'air correcte, elle. » Argh!

Chanceuse dans ma malchance, je suis tombée sur une policière aussi outrée que moi du peu de confiance que l'Ontario accorde aux capacités de vérification de notre Sureté. Elle ne m'a pas chargé pour le 2e formulaire.

Mais ça ne s'arrêtait pas là, oh non. J'ai aussi dû refaire envoyer mes relevés de notes (de l'Université de la Montagne et d'Ottawa) parce que ceux que j'ai envoyés, même s'ils étaient scellés, ne convenaient pas. Qui sait, moi et mon deuxième prénom aurions pu décacheter l'enveloppe avec de la vapeur pour mettre des documents falsifiés à l'intérieur. Pas de problème pour que j'envoie moi-même le formulaire d'antécédents judiciaires, lousse de même dans une enveloppe ordinaire. Mais les relevés de notes! Ooooooh! Attention, danger! Possibilité de fraude en vue!

Non, mais QUESSÉ ÇA?!? Il me semble qu'il y a déséquilibre de priorité, ici.

Bref, après avoir bien gueulé (vraiment, pauvre madame!) et raconté mes déboires à ma mère, j'ai été obligée de prendre mon trou. Parce que la bureaucratie, c'est plus fort que tout. On ne peut pas la battre. Elle est comme Superman, sauf que sa kryptonite n'a pas encore été découverte. J'ai donc sagement refait les démarches et depuis cette semaine, j'ai enfin l'autorisation officielle d'enseigner en Ontario. Pas que j'ai vraiment envie d'y retourner, remarquez...

Maintenant que cette partie est réglée, je m'attaque à l'autorisation d'enseigner québécoise. Encore une fois, des papiers, des formulaires, etc. Mais j'ai appris ma leçon et je m'assure de parler à quelqu'un avant de tout envoyer, pour être sûre que tout sera correct du premier coup. À suivre...

dimanche 8 août 2010

C'est « gratuit »

Je devrais savoir, depuis le temps! Et c'est partout pareil, dans le fond! Mais, à chaque fois, je me fais prendre, naïvement. Quand je vois qu'il est écrit « GRATUIT », j'y crois.

Mais, y'a toujours une pogne, n'est-ce pas? Je veux dire, qui, de nos jours, offre encore des choses gratuites?

Cette semaine, je suis à Munich et je me suis encore fait prendre. Deux fois. Je n'apprend pas!

La première fois, j'ai vu que l'auberge de jeunesse où je loge offrait des visites guidées de la ville GRATUITES. C'est écrit en gros, gros, gros sur le dépliant. Alors, yé, je me pointe à l'heure voulue et je commence la visite, sans me douter de rien. Après tout, quand je suis allée à San Francisco, il y avait plein de visites données par les employés. J'en ai fait une sur les murales qui parsèment la ville, c'était super intéressant et ça a pas coûté une cenne.

Bon, revenons à la visite de Munich. C'était aussi super intéressant. Mais tout le long, j'ai eu l'impression que notre guide se pétait les bretelles à nous dire combien il était un bon guide, qu'il connaissait son affaire, etc. Ben oui, chose, t'es pas mauvais. Mais t'es pas le meilleur du monde non plus, fait que calme toi! Et ensuite, de nous dire qu'il ne travaillait pas POUR l'auberge, que c'était une association, qu'il en appelait à notre générosité, mentionnant qu'une visite comme celle qu'on faisait coûtait entre 10 et 20 Euros, généralement, bla, bla, bla...

Ok, j'ai compris, tu veux du tip, bonhomme. Et pas un p'tit. Entre 10 et 20 Euros, si je comprends bien. Ça le vaut sûrement. Mais, ce que je ne comprend pas, c'est pourquoi sur ton dépliant c'est écrit GRATUIT en taille 72. C'est pas vrai!

Ça me choque! Parce que le pire, c'est que si on m'avait dit : « La visite? Oui, c'est 12 Euros. », j'aurais répondu que c'était parfait et j'aurais payé! Mais on m'a fait croire que c'était un avantage de l'auberge! Argh!

Et puis ce matin, encore, je me fais avoir. On indique partout, dans les guides et sur le net, que les musées de Munich sont gratuits le dimanche. Youppi, que je me dis! Après tout, nous aussi, à Montréal, on a des journées où ça coûte rien et plein d'autres villes le font aussi. Génial!

Je me suis rendue au musée de la ville. Là, j'ai appris que c'était l'exposition permanente qui était gratuite et que les trois autres expositions (les plus intéressantes, il va sans dire) étaient payantes. Évidemment. Mais plus que ça, je devais ABSOLUMENT laisser mon mini sac à dos dans un casier, payant.

Bon, ce n'était pas cher, mais je m'insurge pour le principe. Mon petit sac, il n'y avait rien dedans, ou presque. Mon appareil-photo, mon porte-monnaie, un plan de la ville et une petite bouteille dos. En gros, c'est une sacoche, mais qui se porte sur le dos. Ce qui m'a choqué, c'est que je voyais toutes les madames qui pouvaient garder leurs sacs à main avec elles et que moi, parce qu'il se porte au dos, je devais payer pour le laisser dans un casier. Franchement! « Persécution! », comme aurait dit Manolo, dans Ramdam (hihi!). Alors j'ai laissé faire le musée et je suis partie.

Je crois que maintenant, je vais me méfier des choses soit disant gratuites. Enfin, j'espère.

vendredi 6 août 2010

En mode panique

Avec le retour au Québec qui approche à grand pas pour moi (plus qu'une semaine! Ahhhhh! Ça a passé vite!), je commence aussi à penser à ce que l'automne me réserve et le stress a fait son apparition.

Je me suis surprise, l'autre jour, alors que nous étions chez la mamie de Savoyarde pour quelques jours de repos COMPLET, à faire une liste des choses que j'ai à faire en rentrant. Sinon, on dirait que tout se bouscule sans cesse dans ma tête et que j'arrive pas à y mettre de l'ordre.

Sur ma liste, il y a bien évidemment me trouver un appartement, ce qui doit être un des plus gros bouts. Mais je vais aussi devoir monter mon port-folio avec tous les (fabuleux) travaux et plans de leçons que j'ai fait pour mes cours à Ottawa. Et ensuite, aller cogner aux portes des directions en leur montrant ce port-folio et essayer de les convaincre qu'il n'y a pas mieux que moi, une fille qui vient tout juste d'obtenir son diplôme et qui n'a pas vraiment de connaissance du programme québécois, pour prendre la charge d'une classe.

AHHHHHHHHH!!!

J'ai peur. Je suis stressée. J'ai l'impression que j'y arriverai pas. C'est trop. Personne ne voudra m'engager et même s'ils le font, je ne saurai pas quoi faire des élèves.

Où sont passées mes certitudes d'être prête de la fin du printemps??? J'aurais besoin qu'elles reviennent, on dirait qu'elles ont fugué...

jeudi 5 août 2010

L'accent

Vous savez, nos artistes québécois sont de plus en plus présents en France, Garou et Stéphane Rousseau en tête (hum!). Et, je sais pas trop pourquoi, mais malgré la multiplication des Québécois ici, notre accent continue toujours d'être une source de fascination intense.

Depuis que je suis ici, je ne compte plus les émissions de télévision où j'ai vu des Français imiter notre accent. En général, c'est pas fameux... bien qu'il y ait quand même quelques humoristes qui se débrouillent pas trop mal.

Mais, plus que ça, dès que je rencontrais des gens ici, les amis de mes amis, la famille éloignée de Savoyarde, la première chose à propos de laquelle j'avais droit à un commentaire, c'est mon accent. Ça a passé par les imitations plus que boiteuses, les demandes spéciales (« Dis nous une phrase en québécois! »), les comparaisons d'expressions et de termes courants (« Ha! Vous dites des ''lumières'' pour des feux de circulation, ha ha ha! »), etc.

Bon, à première vue, parler d'accents, ça me déplaît pas trop. Mais quand c'est la première chose de laquelle on me parle en me rencontrant, j'avoue que j'aime moins. Déjà, quand on a pris le temps de me jaser un peu et qu'après, on se met à discuter différences culturelles, il me semble que ça passe mieux.

Mais là, je dois avouer que je commence à en avoir un peu (beaucoup, en fait) mon voyage. Je trouve que certaines personnes manquent de délicatesse. Après tout, tout le monde a un accent pour quelqu'un d'autre... Y aller directement en soulignant à quel point l'accent québécois est rigolo, qu'il fait toujours rire, y aller d'un mot ou deux d'une voix nasillarde, et tout... Je veux dire, c'est une façon comme une autre de parler! Elle vaut toutes les autres! J'ai quelques fois eu l'impression que certaines personnes le prenaient de haut, notre accent... Pourtant, c'est pas comme s'il y avait un accent unique en France...

Ah là là! Loin de moi l'idée de me plaindre de mon séjour en France! Je sais à quel point de suis chanceuse de pouvoir m'offrir de si belles vacances et, surtout, d'avoir des gens qui m'accueillent si gentiment. Envers Savoyarde, Bichaillon et Bichaillonne, rien à dire. Que du bien!

Mais, je me serais passée de ces personnes rencontrées un peu partout qui n'avaient rien d'autre à me dire que des banalités du style « Tu vois, parfois, un mec va trouver une fille jolie, et si elle parle et qu'elle a un accent québécois, ça va lui enlever toute envie de la draguer. » J'pense que ces gens là ne se rendent pas compte que s'ils venaient chez nous, ce serait EUX qui auraient l'accent.

jeudi 29 juillet 2010

La via ferrata

Comment ça se passe, des vacances chez Savoyarde? Ben, ça se passe à se reposer un peu beaucoup et à découvrir les environs, aussi!

Donc, en ce moment, je loge chez les parents de Savoyarde, Bichaillon et Bichaillonne. C'est gentil à eux de me recevoir, non? Et en bons savoyards qu'ils sont, Bichaillon et Savoyarde sont fous de la grimpe. Et de l'escalade. Et du ski de rando. Et de tout ce qui leur permet de passer du temps en montagne, bref!

Comme on n'est pas en hiver, ils n'ont pas pu m'initier au « vrai » ski, c'est-à-dire celui qui se fait dans des stations des Alpes à plus de 2000 m d'altitude. (Notre Mont-Tremblant fait un peu dur, à côté...) Mais, ils en ont quand même profité pour m'emmener faire un semblant de grimpe... Pas de la vrai, mais un truc qui demande quand même des efforts physiques, en tout cas pour moi!

La semaine dernière, donc, ils m'ont fait découvrir les joies de la via ferrata! C'est un truc où des barreaux et un câble ont été installés sur des parois. On s'attache au câble avec un baudrier, des longes et des mousquetons. Et on avance, en mettant les pieds et les mains sur les barreaux et les appuis. Et ça ressemble un peu à ça :



Ouais. (Vous êtes chanceux, c'est la première, et probablement seule, photo où je suis réellement qui se retrouvera sur ce blogue! Profitez-en!)

Au début, j'étais pas certaine que ce soit une bonne idée pour moi d'aller faire quelque chose comme ça. Vous voyez, je ne suis pas la plus sportive des exploratrices... Mais, toute la famille a réussi à me convaincre que j'y arriverais sans problème, alors j'y suis allée! De toute façon, la via ferrata qu'on allait faire était, semblait-il, assez facile pour que M. Tumnus (ça vient de Narnia...), le pseudo-chum de Savoyarde qui a peur du vide, puisse la faire. C'est bon, que je me suis dit, je serai capable et ça ne peut qu'être bon pour moi, me faire travailler un peu!

Et vous savez quoi? C'est vrai qu'elle était facile, cette voie! Pas de montées, c'était presque tout à l'horizontal... c'est juste que c'était haut sur une falaise. Mais j'ai fait ça les deux doigts dans le nez! Ha! En fait, ce qui m'a posé le plus de difficulté, c'est la marche d'approche... Il fallait marcher un peu en sentier pour s'y rendre et ça montait pas mal. Et j'étais avec des chamois qui marchaient VITE! Que voulez-vous, ils sont habitués, c'est leur milieu...

Bon, j'ai quand même réussi et j'ai trouvé ça super le fun de me promener, comme ça, à plusieurs centaines de pieds dans les airs. Donc, quand deux jours plus tard, Bichaillon, Savoyarde et Tecktonik, un autre ami de Savoyarde, ont commencé à parler d'aller faire une autre via ferrata dans le coin, j'ai eu envie d'y aller avec eux.

L'affaire, c'est que cette 2e voie était plus difficile que la première... bon, pas des masses, mais assez pour que moi, une apprentie bichaillonne, je remarque la différence! Cette fois-là, la marche d'approche n'était pas trop dure... mais le reste, ayaye! Ça montait pas mal plus, et en dévers souvent! Ça veut dire que la paroi est inclinée vers soi... Comme ça :

(Non, ça c'est pas moi!)

Et c'était dur pour mes pauvres petits bras pas très musclés! Ouille! À un moment donné, Bichaillon a dû me donner un coup de main pour changer mes mousquetons parce que j'avais les bras trop faibles pour me tenir ET les bouger en même temps! Ouf! J'ai dû me « vacher » (j'adore tous les termes liés à la grimpe, hahahaha!), donc m'asseoir dans mon baudrier, à quelques reprises pour me reposer et finalement y arriver, sous les encouragements de Savoyarde et de Tecktonik. Et par bouts, pour me donner la force ou l'élan nécessaire à aller plus haut ou à atteindre un barreau, je lâchais des cris digne de Serena Williams en plein tournoi! ;)

Mais, le principal, c'est que j'ai réussi aussi cette 2e voie et je dois vous dire que je suis très, très fière de moi! En plus, je pense que c'est le genre d'activité que j'aime bien... Si j'habitais ici, je crois que j'aimerais en faire régulièrement, histoire de m'améliorer. Va falloir que je revienne! ;)

mardi 20 juillet 2010

En direct de la France!

Est-ce que j'ai déjà dit que je ne suis pas au Québec, cet été? J'pense que non... De toute façon, ça fait un bout que j'ai écrit, c'est vrai.

Eh bien, oui. Cet été, j'ai décidé de me la couler douce.

Je suis en France depuis la fin juin, peu après la fin des classes (et donc de la suppléance) et je reste ici jusqu'à la mi-août. Pas mal, hein? C'est Savoyarde (et sa famille) qui me reçoit. On est devenues tellement inséparables pendant nos huit mois à Ottawa que ça nous paraissait normal aussi de passer l'été ensemble! C'est trop bien!

Avant de venir la rejoindre dans ses montagnes, je suis d'abord passée par Paris, évidemment, où j'ai retrouvé nos deux autres colocs françaises. (C'est chouette, hein, d'avoir des amis de partout, comme ça? Hihi!)

Toujours est-il que je voyais mes deux copines qui se trimballent d'un bout à l'autre de la France sans cesse depuis qu'elles ont commencé leurs études en commerce. Une session à Reims, puis quelques mois en stage à Paris, puis retour à Reims pour quelques semaines, pour ensuite aller dans leur Alsace natale pour un mois ou deux et revenir à Reims et partir à Ottawa pour six mois et retourner à Reims pour trois semaines et travailler à Paris pour quatre mois, … C'est sans fin, on dirait. Et c'est comme ça pour tous ceux qui sont dans leur programme.

Et, il faut dire que trouver un endroit où loger à Paris, ça peut vraiment être la galère! Choucroute a été plutôt chanceuse en trouvant un 10 m2. C'pas grand, ça, j'vous le dis! (D'ailleurs, comme elle a un « chez elle », elle se ramasse toujours avec des squatteurs... dont moi!)

Cigogne, elle, n'était à Paris que pour deux mois. Alors, elle préférait ne pas louer de logement, histoire d'économiser un peu de sous. Mais ça voulait dire qu'à chaque semaine (ou même deux ou trois jours), elle devait reprendre sa valise et changer d'endroit où vivre. Pas terrible, comme situation...

Et de là, on en est venues à parler. Cigogne me racontait qu'elle en avait vraiment marre de ne pas avoir d'endroit où se poser comme ça. Choucroute m'a dit qu'en un an, elle a déménagé 13 fois. Vous imaginez! Les deux aimeraient bien un peu de stabilité... Ça viendra avec la fin de leur MBA... Patience...

Mais tout ça, ça m'a fait remarquer que moi aussi, en fait, je suis en manque de stabilité. En y pensant bien, ça fait depuis mars 2008 (plus de deux ans!) que je suis en mode « attente », que je ne suis pas chez moi, que je « squatte ». Bon, chez ses parents, c'est pas trop mal, mais quand même. En retournant chez eux, je n'ai pas déballé toutes mes boîtes. J'ai plus de la moitié de mes affaires qui sont encore empaquetées, remisées dans une grande étagère, dans le garage de mes parents. Et puis, en allant à Ottawa, je n'ai apporté avec moi que ce qui était nécessaire (et un peu trop de linge, mais bon, c'est ça être une fille!), en laissant encore plein de trucs chez mes parents. Je pense qu'ils commencent à en avoir assez, d'ailleurs, de servir d'entrepôt... hum.

En voyant Cigogne râler et trimbaler ses affaires d'appartement en appartement, je me suis aperçue que moi aussi, en fait, j'en ai assez. Et que j'ai besoin de me poser un peu. Besoin de ne plus vivre dans mes valises, d'avoir un chez moi.

Mes vacances ici sont super agréables. Je m'amuse, je visite, je me repose. Et j'en profite pour réfléchir à ce que je veux aussi. Et je pense que pour tout de suite, ce que je voudrais, c'est de m'installer quelque part. Je vais donc mettre mes idées d'enseignement à l'étranger sur la glace, pour le moment. Ça ne veut pas dire que je ne regarderai plus jamais pour des opportunités de travailler ailleurs. Mais pas tout de suite, tout de suite.

lundi 14 juin 2010

J'ai la bougeotte-geotte-geotte!

Bon, ça y est, la bougeotte me reprend. Ça m'en prend pas gros, non plus, hi boy! Une simple discussion avec un collègue que je voyais pour la première fois et qui raconte qu'il s'en va enseigner à Kuujjuaq l'an prochain et voilà! La machine est repartie!

Quand j'ai eu ma réponse (négative, faut-il le rappeler?) de l'Angleterre, il y a un mois, j'ai été très, très déçue. Après tout le travail que j'avais mis là-dessus, les efforts, les moments d'angoisse... Et tout ça pour rien, finalement. Ouf, ça m'a découragée complètement.

Je me suis dit que finalement, je m'installerais ici... un peu par dépit. J'veux dire, c'est bien ici, il y a ma famille et mes amis, mais c'est quand même un plan B, disons.

Certaines personnes de mon entourage m'ont demandé pourquoi je n'essayais pas avec une autre agence à Londres, ou même pour aller complètement ailleurs. Mais, pour être honnête, ça ne me tentait pas de devoir me retaper les lettres de motivation, les entrevues, les demandes de lettres de références et tout le tralala. Je l'ai fait une fois, ça a pris du temps et de l'énergie et ça n'a servi à rien. Donc, j'avais pas le goût, mais pas pantoute.

(L'ironie de la chose, vous me direz, c'est que je me tape en ce moment quand même tout un tas de paperasse en voulant rester ici... hum!)

Donc, on revient à ma conversation avec le collègue mentionné plus haut...

Vendredi matin, je suis à la polyvalente et j'attends que la période débute et là, WAZAM, entre dans le salon du personnel ce qu'on appelle communément un MAUDIT beau gars! Il s'assoit près de moi, on commence à jaser... Il me raconte qu'il vient de finir son bacc et qu'il veut un contrat l'an prochain. Mais comme ça risque très peu d'arriver aussi vite, il a décidé de partir un an dans le Nord.

Parle, parle, jase, jase... on se raconte nos vies respectives et à ce rendu à ce point là, il me cruise ouvertement. Il me dit des choses comme : « Ah, mais tu devrais venir, toi aussi, à Kuujjuaq! Ils cherchent tout le temps du monde! Le taux de roulement est fou! Et t'as le profil parfait, en plus, t'es dynamique, je prendrais soin de toi, bla bla bla... »

Bon, la cruise mis à part, ça a remué quelque chose en moi. C'est comme si ça  réveillait l'aventurière en moi, celle qui veut partir, celle qui n'a pas vraiment envie d'être ici l'an prochain. Pas nécessairement pour aller à Kuujjuaq. Mais pourquoi pas, non plus? Juste aller vivre une expérience dépaysante... et enrichissante.

J'pense que je n'ai pas besoin de refaire une liste de pour et de contre, la dernière peut encore servir. Et la grande majorité des gens m'ont dit « VAS-Y!!! » Je me dis que même si c'est pour une autre destination, j'aurais fort probablement les mêmes réactions.

Alors, je vais quand même y penser un peu, mais je crois que j'ai envie de me réessayer ailleurs... Peut-être à quelque part où je pourrais enseigner en français et où les profs sont en demande, contrairement à ici. Kuujjuaq, Vancouver, Victoria, etc. Il y a sûrement beaucoup de possibilités (et plus intéressantes que Toronto!). Et ça me tenterait. Je pense. Je vous reviens là-dessus.

dimanche 13 juin 2010

Ils grandissent!

Ahhhh... il faut que j'avoue que je suis bien heureuse d'être de retour à la Polyvalente Unetelle. Même si je travaille là moins souvent que l'an dernier et que j'avais un peu oublié à quel point faire de la suppléance avec une bande d'ados déchaînés qui ne pensent qu'aux vacances qui approchent peut être éprouvant par moment.

Ce que j'aime le plus, c'est de revoir les élèves. Mais, mon Dieu que ça grandit et que ça CHANGE en un an, à cet âge là!!! C'est incroyable!

J'ai habituellement une excellente mémoire. Je me souviens facilement des noms et des visages (et aussi de tout un tas de trucs vraiment inutiles, comme les noms des personnages dans Virginie (que je n'écoute même pas!), ou d'avec qui j'ai joué deux fois quand j'avais quatre ans et demi...), ce qui est certainement un atout en enseignement. Alors, évidemment, je me souviens de beaucoup d'élèves.

Il faut dire que l'an dernier, il y en a plusieurs que je voyais pas mal souvent, donc leurs p'tites faces et leurs prénoms sont restés bien ancrés dans mon cerveau. Surtout les garçons du groupe de foot et les élèves en français de la fin de l'année.

En revenant à la polyvalente, je me voyais déjà, parcourant les couloirs, les croisant et les saluant... la la la, on est heureux, on sourit...

Mais le problème, c'est que moi, je me souviens d'eux avec leur apparence de l'AN DERNIER. Et une année complète a passé, ils ont grandi, ils ont vieilli, ils deviennent tranquillement des adultes... et souvent, ça les rend méconnaissables! À mon très grand désespoir, je ne les reconnais plus... :(

Au fil des semaines, j'ai réussi à en replacer quelques-uns, surtout quand eux viennent me parler. Mais ça fait que je me questionne. Parce qu'en tant qu'enseignante, j'ai vraiment le goût d'être capable de reconnaître mes élèves, si je les croise par hasard au centre commercial, quelques années plus tard. Mais si je ne suis pas capable de reconnaître ceux que je voyais il y a seulement un an, comment je vais faire quand ça va faire 5 ou 10 ans que je ne les ai pas vus? Mystère...

jeudi 10 juin 2010

« T'as l'air fatigué! »

Je voudrais faire une aparté pour parler de quelque chose qui n'a pas nécessairement à voir avec l'enseignement ou mon cheminement professionnel. Quelque chose qui doit être arrivée à presque tout le monde, à un moment ou un autre. C'est-à-dire, se faire dire par un ami/collègue/voisin/parent : « T'as l'air fatigué, toi! »

Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer quand est-ce que c'est devenu acceptable de saluer un autre être humain de cette façon?

Parce que, même si on veut se faire croire qu'on dit ça a l'autre parce qu'on se soucie de son bonheur et de son bien-être, tout ce que ça veut dire, dans le fond, c'est : « Christie que t'as l'air magané! Ishhh! »

Et comment on est censé répondre à ça? « Heille, merci, ça me fait plaisir que tu me dises que j'ai l'air décrissée » ? Ou peut-être, « Toi aussi, mon chum, check tes cernes, ouch. »? En rire, peut-être? Mais, c'parce que, c'est pas tellement drôle, là...

Sérieusement, QUI aime se faire dire ça, « t'as l'air fatigué » ?

J'pense que ça arrive à tout le monde de réellement ÊTRE fatigué. D'avoir passé une mauvaise nuit, d'avoir eu des trucs stressants à régler... mais dans ce temps-là, j'pense que la majorité des gens se regardent dans le miroir, le matin, et se disent qu'ils ont déjà eu l'air plus frais et dispo que ça. On as-tu vraiment besoin que les autres nous le fassent remarquer EN PLUS?

Pis y'a d'autres journées où on pense qu'on a l'air pas mal en forme. On a bien dormi, nos affaires roulent, y'en a pas d'problème. Et là, tout d'un coup, on croise quelqu'un qui nous sert cette rengaine. Ah, ben là! Alors que ça allait si bien! J'sais pas pour vous, mais moi, ça me dégonfle une balloune assez vite, merci.

Tout ça pour dire que pour ma part, c'est vrai qu'en ce moment, je SUIS fatiguée. J'ai eu une grosse année, j'ai étudié fort et ça a donné de bons résultats mais ça m'a demandé beaucoup, j'ai eu le coeur brisé et je vis un peu dans l'insécurité en ce moment. Ah, et je loge temporairement en bordure d'autoroute et mon sommeil en est affecté.

Je le sais que je suis fatiguée, et j'essaye fort de me reposer, de me coucher tôt, tout le tralala. Mais en attendant, j'ai pas tellement le goût que tout le monde (des fois six personnes par jour!) me le disent. Ça m'aide pas. Ça fait juste m'énerver.

Aussi, je prend cette résolution de ne plus jamais dire à personne (oui, je dois avouer que je suis aussi coupable que les autres... ça m'est arrivé) : « T'as l'air fatigué, aujourd'hui. » Parce que je dois certainement pas être la seule à pas aimer ça.

mercredi 9 juin 2010

La paperasse

Des papiers, donc. De la bonne vieille paperasse.

Beurk.

J'explique : pour avoir mon brevet, le MELS doit reconnaître mon diplôme de l'Ontario. Pour ça, je dois d'abord obtenir ma carte de l'Ordre des enseignants et enseignantes de l'Ontario. (Ben oui, toi! Ils ont un ordre professionnel, eux! Pourquoi pas nous? Il me semble que ça serait logique... mais bon, ma montée de lait à ce sujet sera pour une autre fois.)

Mais, pour avoir cette carte, je dois envoyer mille formulaires ET relevés de notes. Que je n'ai reçus que la semaine dernière. Donc, il faut attendre un peu pour enfin obtenir la carte. Une fois que je l'aurai et que j'aurai aussi mes papiers du Ministère de l'éducation, je pourrai appliquer pour des vrais de vrais postes dans les commissions scolaires.

On résume les étapes :

1. Obtenir le dipļôme officiel et le relevé de notes qui va avec (Ça y est, c'est fait, lors d'une magnifique cérémonie à Ottawa, yé! D'ailleurs, c'est pas pour me vanter, mais j'ai gradué Magna Cum Laude :) Ça veut dire « avec grande distinction ». Tiens, prend ça, peine d'amour! Ha!)

2. Aller porter mon relevé de notes à la Commission scolaire de ma région pour être sur la liste de suppléance pour le primaire (Fait aussi.)

3. Envoyer mes relevés de notes d'Ottawa ET de l'Université de la Montagne, une preuve d'identité, un rapport de police qui prouve que j'ai pas de dossier judiciaire et beaucoup d'argent à l'Ordre. (J'ai juste envoyer les sous pour le moment... je sais, je brette... j'explique pourquoi un peu plus bas.)

4. Attendre que les p'tits fonctionnaires de l'Ordre poussent leurs crayons et émettent ma carte.

5. Une fois le titre de professionnelle obtenu, appeler le MELS pour commencer les démarches pour la reconnaissance de ma formation. Quelles seront ces étapes? C'est pas trop clair encore, sauf que je devrai passer le test de français, le fameux CÉFRAN redouté de tous...

6. Quand tout ça sera réglé, je pourrai ENFIN appliquer officiellement dans les différentes commissions scolaires. Et comme plusieurs demandent aussi le test de français du SEL, je me suis arrangée pour que ça soit déjà fait. Je l'ai passé la semaine dernière et j'ai obtenu un fantasmagorique résultat. Fiou!

Bon, je ne sais pas pour vous, mais moi, je regarde toute cette liste de choses à faire, de papiers à envoyer, de formulaires à remplir et ça me dé-cou-ra-ge, mais totalement. C'est comme si j'avais le Mont Everest à gravir. Je suis fatiguée juste de penser à courir après toute cette paperasse. Voulez-vous ben me dire pourquoi c'est toujours aussi compliqué? Pour me citer moi-même, dans une pièce de théâtre dans laquelle j'ai joué l'an dernier : « Maudite bureaucratie à marde! »

J'avance, lentement, mais sûrement. Je brette parce que je laisse le découragement me gagner par moment. Mais, ça avance quand même. Faut pas que je laisse le système gagner!

mardi 8 juin 2010

Au travail!

Depuis mon retour au Québec, je ne peux pas dire que je chôme, mais je ne suis pas débordée non plus.

Je suis rentrée le 1er mai et dès le lundi matin, j'étais de retour à la Polyvalente Unetelle, pour voir si besoin de suppléants il y avait. J'avais pris soin, quelques semaines plus tôt, lors d'une brève visite dans mon coin, d'aller faire un p'tit tour pour leur rappeler mon existence et leur mentionner que je revenais très bientôt. Tout le monde était content de me voir, et moi aussi! Vraiment, c'est agréable de retrouver des gens avec qui on s'entend bien et qu'on a pas vu depuis presqu'un an :)

Mais, en arrivant à la polyvalente ce fameux lundi matin là, je me suis rendue compte que bien des choses avaient changé depuis l'an dernier. Premièrement, il y avait pas mal plus de monde qui attendait pour voir s'ils pourraient obtenir des périodes. Et du monde avec des pourcentages de tâche, ce qui veut dire qu'ils passent devant les autres. Mais aussi pas mal plus de monde tout court. Et, en plus, moins de profs absents. Bon, me suis-je dit, ça a l'air que je ne travaillerai pas autant que je pensais ou que je voudrais... maudine.

J'ai donc profité d'une des nombreuses journées de congé (non  désirée...) que j'ai eu pour aller (re)porter mon CV dans quelques autres écoles secondaires du coin, histoire de mettre le plus de chances de mon côté. Et ça a aidé.

À partir de la deuxième semaine de mai, je me suis mise à téléphoner tous les matins à l'École-secondaire-de-ma-ville pour savoir s'ils auraient besoin de moi, par hasard, avant de me rendre à la Polyvalente Unetelle.

Eh bien! Je vous dis, une chance que je fais ça! Parce que maintenant, mon temps en vraiment divisé entre les deux places. La moitié du temps, en appelant, ça leur permet de voir à quel point je suis enthousiaste et que je VEUX travailler. Ça a l'air que ça leur plaît, vu que je passe environ deux jours par semaine là.

Bon, ce ne sont pas toujours des journées complètes. Des fois, je fais même les deux écoles dans la même journée. Mais qui se plaindrait de ça? Pas moi, en tout cas! Je suis juste trop contente de pouvoir faire souffler ma marge de crédit un (très petit, mais tout de même) peu.

J'entends certaines personnes se demander : « Mais, L'exploratrice, tu as terminé ton année pour enseigner au PRIMAIRE. Pourquoi tu fais encore de la suppléance au SECONDAIRE? »

Ah, c'est une bonne question, et j'y répondrai par ce magnifique mot : bureaucratie.

Ben oui. J'attend après des papiers... mais ça, c'est pour un autre billet!

dimanche 16 mai 2010

C'est non...

Bon, alors, j'ai eu ma réponse jeudi et ça a tout l'air que l'Angleterre, ce ne sera pas pour cette année pour moi... :(

Je suis pas mal déçue. Après avoir fait toutes ces listes de pour et de contre, je m'étais aperçue que j'avais envie de vivre quelque chose comme ça, mais surtout que je ne me sentais pas prête à m'installer encore. Quand j'ai eu la réponse officielle, je me suis rendue compte que ce projet me tenait encore plus à cœur que ce que je croyais, parce que des petites larmes ont trouvé leur chemin jusque dans mes yeux... et sur mes joues.

Mais, bon, c'est ça la vie hein? Plein de gens me disent que ça devait pas être dû, que d'autre chose doit m'attendre d'encore mieux. J'vais me raccrocher à cette idée, parce que le Destin, en général, a pas mal toujours été de mon bord. Fait que je vais lui faire confiance encore un peu.

L'Agence m'a quand même dit que ma deuxième entrevue a été SUPER bonne. Que j'ai vraiment donné une super impression au patron de l'agence avec qui j'ai discuté. Ils trouvent simplement qu'avec le type de contrat qu'ils offrent, je finirais par m'ennuyer, que je ce ne serait pas assez gratifiant, « that I would 'nt be thriving »... Et qu'ils ont tellement été impressionnés qu'ils vont essayer fort, fort, fort de me trouver un contrat à long terme pour septembre à la place de celui qui offre juste de la suppléance.

Ouan. Est-ce de la bullshit? Est-ce vrai? Je le sais pas vraiment, mais dans tous les cas, il reste que je ne peux pas attendre après eux indéfiniment non plus. Déjà que j'étais en stand-by depuis le mois de mars, un moment donné, il faut que je sache où je vais être et ce que je vais faire l'an prochain.

J'ai déjà commencé à me réconcilier avec l'idée de m'installer finalement... je me dis que ça peut être chouette de trouver un petit chez moi, de le décorer à mon goût, et tout, et tout. Et de voir plus souvent mes moineaux, avec qui j'ai bien du plaisir, faut se l'avouer.

Mais surtout, je me dis que peu importe où je serai, que ce soit dans un autre pays ou au Québec, l'important c'est que je vais être avec les enfants, dans une classe et que c'est ce qui me fait vraiment tripper. Je voulais enseigner et c'est ce que je vais faire. Et ça, ça me fait très plaisir.

mardi 4 mai 2010

Le vide

Je devrais être folle de joie et péter le feu. Après tout, ça y est, j'ai fini! Terminée, l'année d'exil en terre ontarienne. Fini les cours, fini le stage, je suis enfin enseignante. Pour de vrai.

Mais, bizarrement, même si je suis contente de tout ça, je ressens surtout un grand vide.

Ça me fait tout bizarre d'être installée dans l'appart d'une amie qui a accepté de m'héberger pour les deux prochains mois, mais d'y être souvent toute seule. Après avoir passé huit mois à vivre avec de 5 à huit personnes, tout dépendant des mois. Hier, ça a été plus fort que moi, j'ai même versé quelques (plusieurs) larmes...

C'est sûr que ce n'est pas de tout repos d'habiter dans une « auberge espagnole » et je ne m'ennuie pas du tout de Maladie-de-l'oeil, mais des autres, oui. Énormément. Ça me manque d'avoir la possibilité d'aller cogner à une porte si j'ai envie de jaser quelques minutes. Ça me manque les plaisanteries de cuisine, sur l'heure du souper. Et ça me manque les p'tites soirées improvisées bien sympa entre colocs.

Je m'ennuie aussi déjà beaucoup de mon groupe d'université. On a fini le tout en beauté lors du bal de finissants, vendredi dernier. Mais, je sens que je vais continuer de penser à eux souvent... comme je pense aussi énormément aux élèves et à Mme Pomme.

C'est très étrange d'avoir passé tous ces mois avec autant de personnes et d'être maintenant toute seule une bonne partie du temps. Je n'aime pas ça... j'imagine que c'est aussi une question d'habitude et que le temps va aider à combler ce vide que je ressens en ce moment. Espérons-le.

mardi 27 avril 2010

Décidément...

J’ai déjà dit, n’est-ce pas, que la classe de Mme Pomme est remplie de garçons qui en font voir de toutes les couleurs? Et j’ai aussi dit, il me semble, que j’étais prête à les prendre, que j’en avais vu d’autre?

Bon, c’est toujours vrai. Mais, quand même, ils s’assurent d’ajouter à mon bagage d’expérience. À chaque jour, ils se passent le relais pour faire du trouble… Remarquez, au moins, en général, c’est un à la fois. C’est déjà pas si mal. Et en fait, ils font sûrement ça pour que j’apprenne, en tant que stagiaire… Je devrais peut-être les remercier dans le fond!

Vendredi passé, après la journée de l’enfer de Dark Evil Ti-Gars, c’était le tour d’Effronté de s’en donner à cœur joie.

Effronté, c’est une sorte de paradoxe. C’est le petit garçon le plus poli que j’ai rencontré de ma vie. Quand il veut. Par exemple, il va TOUJOURS nous souhaiter un bon appétit, quand sonne l’heure du dîner, à Mme Pomme et moi. C’est le seul à nous le dire, comme ça, tous les jours, sans que quelqu’un lui ait rappelé que c’était gentil de le faire.

Mais en même temps, c’est aussi le p’tit gars le plus effronté que j’ai jamais rencontré. Il répond tout le temps, il se mêle de ce qui ne le regarde pas, il fait des commentaires désagréables à tout bout de champs et il s’adresse souvent aux autres élèves (et aux adultes!) de façon très bête. Je vous dis, c’est à n’y rien comprendre.

Et comme il parle souvent quand c’est pas le temps, on lui demande souvent de se taire. Et généralement, il passe un commentaire avec un petit ton bien baveux. Alors, on l’avertit encore. Jusqu’à ce qu’il ait une conséquence X. Mme Pomme fait ça, et depuis que j’ai la responsabilité entière de la classe, (en sa présence, tout de même) je dois le faire aussi.

Toujours est-il qu’Effronté était assis à côté de son « BFF ». Vendredi, je me suis aperçue qu’ils s’écrivaient des messages dans un petit cahier pendant que j’enseignais, alors je l’ai confisqué. Et là, en le lisant (il y avait juste deux pages, je les ai pognés assez vite!) j’ai lu la phrase suivante :

« J’ai hâte que Mme L’exploratrice parte, elle m’énerve. »

Ouch.

Honnêtement, je sais que ce n’est pas moi qui suis dans mon tort. Je sais que c’est son attitude qui doit être améliorée. Mais pareil. C’est pas facile à lire. J’avais le goût de brailler… un peu. Heureusement que Mme Pomme était là pour me dire de pas m’en faire. Elle le dit, et je sais bien que c’est vrai : les enfants, ça peut être tellement méchant et ingrat. Et surtout, dès que tu avertis un élève pour quoique ce soit, c’est certain que tu vas l’énerver. Tant pis.

J’essaie d’être philosophe. Je sais qu’on est pas là pour devenir l’ami de nos élèves, mais j’aimerais quand même qu’ils m’apprécient…

dimanche 25 avril 2010

Dark Evil Ti-Gars

Jeudi dernier, dans la classe de Mme Pomme, on faisait un travail sur le Saint Esprit. (Oui, c'est très catholique, en Ontario, on s'en rappelle...).

Dans la mise en situation, une enseignante constatait qu'un dollar avait disparu de son bureau. Elle voyait tout de suite quel élève avait l'air coupable, mais il n'avouait pas alors elle laissait les choses comme ça. Puis, le lendemain, le petit voleur, ayant très mal dormi à cause de sa conscience, venait tout déballer et demandait pardon, guidé par l'Esprit de Dieu.

Après leur avoir raconté tout ça, j'ai dit aux élèves qu'ils devaient à leur tour écrire un récit où le Saint Esprit guidait quelqu'un à agir correctement. Ils pouvaient inventer ou puiser dans leur vécu, à leur choix.

Du coin de l'oeil, je vois que ça commence à se tortiller dans tous les sens en me lançant des « Madame L'exploratrice! Madame L'exploratrice! »

- Oui, Hermione?
- Est-ce que ça peut comme être comme quand comme ma soeur s'est fait chicanée à ma place, pis que là comme j'ai rien dit, mais que là comme après, je suis allée comme dire la vérité à ma mère comme? (Comme elle parle bien, notre jeunesse, n'est-ce pas? Et encore, je vous épargne les « Yo! » lancés à tout bout de champ...)
- Oui, ça serait parfait Hermione.

D'autres élèves ont levé la main pour me demander si leur idée était correcte et ça l'était tout le temps. Des histoires de chicanes avec des amis et on s'excuse après. Des petits mensonges qu'on va confesser le lendemain, etc.

Bref, le Saint Esprit semble être bien présent dans tous les élèves de la classe.

Sauf un.

Avez-vous déjà rencontré quelqu'un, dans votre vie, qui semble dénué de tout sens moral? Qui ne sait pas faire la différence entre ce qui est bien et ce qui est mal? Ben, dans la classe de Mme Pomme, y'en a un qui a des petites tendances comme ça.

Dark Evil Ti-Gars a aussi levé la main pour me demander de venir le voir et là, tout bas, il me dit: « Madame, c'est parce que je sais vraiment pas quoi écrire... »

- Ben là, Dark Evil Ti-Gars, tu peux t'inspirer de la mise en situation si tu veux, ça peut être inventé. Ou sinon, tu peux t'inspirer de quelque chose qui t'est arrivé. Je sais qu'il y en a.

Effectivement, il y en a. Parce que Dark Evil Ti-Gars, dans sa qualité d'être avec morale défaillante, fait TOUT LE TEMPS des mauvais coups et des choses vraiment méchantes (genre, donner un coup de dictionnaire sur la tête d'un élève de 2e année). En lui parlant, je pensais particulièrement à ce qu'il avait fait la veille. Voyez-vous, après l'école, il est allé à l'aide aux devoirs et là, il a trouvé un lip gloss. L'a-t-il rendu à sa propriétaire? Ben voyons! C'est ben mieux d'aller en étaler partout dans les fontaines et sur les murs des toilettes!!! Pas mal plus le fun!

Quand les adultes (dont Mme Pomme) se sont aperçus de ce qui s'était passé (et qui a demandé 3 heures supplémentaires de travail au pauvre concierge), ils ont cherché un coupable. Dark Evil Ti-Gars a fait comme d'habitude, il a menti et il est très bon, alors on l'a cru. Le hic, c'est que d'autres élèves l'ont vu faire dans la fontaine. On ne pouvait pas prouver que c'était lui aussi pour les toilettes, mais y'avait de grosses chances, mettons... S'est donc ensuivi l'envoi au bureau de la direction, l'appel des parents et finalement, une punition consistant à suivre le concierge pendant une heure pour l'aider à ramasser après les classes.

Donc, moi je me disais dans ma tête que c'est à propos de ça que Dark Evil Ti-Gars écrirait pour son histoire de Saint Esprit. Surtout que quand je lui ai dit de s'inspirer de son vécu, il a eu un « Ah! » genre « Je viens d'avoir un éclair de génie! » Je me suis remise à circuler et à répondre aux questions des autres.

Puis, il a levé la main à nouveau, pour que je vérifie si son remue-méninges avait de l'allure. J'arrive à sa place et je vois qu'il a écrit quelque chose à propos d'un lave-auto. Ok...

- C'est quoi, que tu veux relier au Saint Esprit, Dark Evil Ti-Gars, avec ton histoire de lave-auto?
- Ben, je suis resté pris dedans.
- Ok, mais c'est quoi dans ton anecdote qui dit que Dieu est dans ton coeur?
- Ben, la porte est restée coincée.
- …

Oh, boy. Rien, mais rien compris, hein? J'ai essayé de lui expliquer encore, c'était quoi, le Saint Esprit. La notion du pardon, de s'excuser. Mais honnêtement, je ne sais pas s'il peut saisir. Je vous dis, c'est décourageant à dire, mais on dirait vraiment que la morale fait défaut. Ce n'est malheureusement pas le seul exemple...

***

P.S.: Le compteur de visiteurs de mon blogue explose!! :) Chers lecteurs, je ne sais pas qui vous êtes, mais j'espère que vous avez du plaisir à lire ce que j'écris pour vous! N'hésitez pas à laisser des commentaires, ça fait toujours plaisir!

samedi 17 avril 2010

Marcher sur des oeufs

Pour le moment, je n’ai pas vraiment eu de classe bien à moi. Pas de groupe à qui j’enseigne pendant des mois et des mois. Pas de local où je suis installée depuis des années. Pas de méthode de travail que je suis depuis longtemps, longtemps. Pas un niveau que j’enseigne année après année. Pour le moment, moi, tout ce que j’ai fait, c’est d’aller dans les classes d’autres personnes. Des personnes qui ont vécu tout ça.

Donc, pour le moment, je suis dans une phase « Adaptons-nous! ». En stage ou en suppléance, c’est pareil. Je regarde comment l’enseignant fonctionne et j’essaie de rentrer dans ses traces le plus possible, du mieux que je peux.

Mais, honnêtement, je ne trouve pas toujours ça facile. Parce que des fois (souvent) les méthodes de ces enseignants ne ressemblent pas aux miennes du tout. Mais il faut quand même que je suive les leurs. Je le comprends, je l’accepte, c’est normal. Je commence dans le métier, il faut passer par là.

Par contre, je ne sais si vous vous rappelez, mais selon M. L’orienteur, je suis jaune-rouge. Ça n’a pas tellement changé depuis que je suis allée le visiter. Et ça veut dire que je n’aime toujours pas me conformer et avoir quelqu’un qui regarde par-dessus mon épaule. Ou faire les choses comme les autres veulent qu’elles soient faites. En même temps, j’aime être en contrôle, mais en stage, je ne le suis pas tout à fait parce que je dois tout faire approuver par Mme Pomme (ou Mme Lune avant elle). En suppléance, je trouve que j'ai déjà un peu plus de lattitude.

Bref, je me demande si tous les enseignants sont un peu comme ça. S’ils aiment tous que ça marche à leur manière. Parce que mes deux stages ont tous les deux super bien commencé (pas que ça va mal maintenant, loin de là!). Mais quand on arrive vers la fin, on dirait toujours que je dois marcher sur des œufs.

C’est moi qui doit prendre la classe en charge pour la semaine complète, mais je dois le faire de façon à ne pas faire sentir à l’enseignante-associée que je lui « pique » sa classe. Et fonctionner comme elle fonctionne depuis le début de l’année (depuis qu’elle enseigne, en fait) et que des fois, moi, je ferais les choses différemment. Mais si je les fais différemment, va-t-elle être contente ou sentir que je ne fais pas ça « comme il faut »?

Comprenez-vous ce que je veux dire? C’est dur à expliquer… Mais en gros, j’ai toujours un peu l’impression de déranger quand les derniers moments du stage arrivent, vu que je dois prendre plus de place. Pourtant, ce n’est pas parce que JE veux. Ben, oui là, je veux, mais j’y suis aussi obligée pour être évaluée.

Qu’est-ce que je peux y faire? Je comprends que les enseignants ont un genre de sentiment de protectionnisme envers leur groupe et leurs élèves. Mais, moi là dedans? Comment est-ce que je peux agir pour que tout le monde soit content? Et est-ce que tous les enseignants qui acceptent d’avoir un stagiaire deviennent tannés d’en avoir un après quelques semaines???

dimanche 11 avril 2010

Un drame scolaire

On dirait que y'a des choses que je ne comprends pas... et je me rends comptes à quel point, des fois, la vie dans une école n'a rien à envier aux conflits internationaux (hum!).

Vous voyez, l'école où je fais mon 2e stage est située dans un quartier en développement. Les maisons poussent comme des petits champignons. Et l'école est pleine, archi-pleine. Elle déborde tellement que toutes les classes de 4e, 5e et 6e années sont dans des portatives. Y'en a neuf. Et il y a tout le temps, ou presque, deux cours d'éducation physique en même temps, dans le gymnase. Bref, y'a du monde!

Alors, voyant la situation et surtout s'assurant que la population continue bel et bien de grimper année après année dans ce secteur, le ministère de l'éducation a enfin donné les sous pour la construction d'une nouvelle école. Elle ouvrira ses portes en septembre prochain.

Mais qui dit nouvelle école dit aussi transfert de profs. Ouh la la! C'est là que les drames commencent.

La direction a demandé aux profs actuels leurs préférences. Genre: « Aimeriez-vous mieux rester ici ou aller dans la nouvelle école, l'année prochaine? » Mme Pomme, elle, a dit qu'elle aimerait mieux rester à la même place, mais comme elle est basse sur la liste d'ancienneté... tout pouvait arriver.

Finalement, ils ont affiché la liste des profs qui restent et des profs qui partent et que Mme Pomme est sur la deuxième. Malheur de malheur!

Mais là, checkez ben ça. Y'a une autre enseignante à l'école (appellons la Stalker Girl...) qui est très amie avec un autre prof. Genre, elle est amoureuse de lui. Même si lui (appelons le Ziggy) est clairement, totalement gai. Mais la fille est tellement amoureuse que sur sa feuille à elle, quand est venu le temps d'écrire ses préférences, elle a écrit « Moi, je veux aller à la même place que Ziggy. » Non, mais, quessé ça?!?!?

Qui, (qui?) base sa carrière sur où son ami enseigne??? Je veux dire, ok, tant mieux si t'es à la même école que tes chums, c'est cool. Mais de là à mettre ça comme CRITÈRE? Surtout quand c'est pour suivre quelqu'un qui ne veut même pas tant que ça que tu le suives parce que lui est amoureux d'un autre garçon! Je ne comprends tellement pas. De toute façon, si c'est tellement ton ami, tu vas continuer de le voir en dehors de l'école, non? T'as pas BESOIN de travailler avec, me semble! De toute façon, y'est pas dans ta classe avec toi! Niaisage...

Tout ça pour dire que Ziggy sera envoyé à la nouvelle école alors que Stalker Girl, selon la liste, resterait à celle-ci. Le DRAME!!! Nooooon!!! Ce n'est pas possible!!! Ahhhhh! Que va-t-elle faire?!?!?

Sachant que Mme Pomme, elle aussi, a été envoyée à l'autre école alors que c'était pas son premier choix, Stalker Girl est venue la voir pour proposer un échange. « C'parce que moi, je veux être avec Ziggy! » a-t-elle dit, d'un ton suppliant. Ok, là, j'pense que t'as un p'tit problème, ma fille. C'est vraiment exagéré, ton affaire. Je sens un léger (tout léger) manque de maturité, ici...

Le pire dans tout ça, c'est que Mme Pomme en a parlé un peu avec Ziggy. Et celui-ci semble HYPER gêné du comportement de Stalker Girl. Oui, c'est son amie, mais on sent le malaise, là. Il nous a même déclaré « Ouin, elle est un peu spéciale... », et on sentait que le « spécial » avait pas tellement une connotation positive...

L'échange aura-t-il lieu? On verra bien, mais de toute façon, Mme Pomme a décidé de se battre pour rester. Pour de vraies raisons, elle. Par exemple: distance de la maison, nécessité de changer ses enfants d'école, niveau qu'elle aimerait enseigner... Va-t-elle réussir? Et si oui, est-ce que ça va permettre à Stalker Girl d'aller stalker Ziggy à l'autre école? À suivre...
 
Mais l'autre question que je me pose c'est: « C'est tu comme ça dans toutes les écoles??? »