lundi 14 juin 2010

J'ai la bougeotte-geotte-geotte!

Bon, ça y est, la bougeotte me reprend. Ça m'en prend pas gros, non plus, hi boy! Une simple discussion avec un collègue que je voyais pour la première fois et qui raconte qu'il s'en va enseigner à Kuujjuaq l'an prochain et voilà! La machine est repartie!

Quand j'ai eu ma réponse (négative, faut-il le rappeler?) de l'Angleterre, il y a un mois, j'ai été très, très déçue. Après tout le travail que j'avais mis là-dessus, les efforts, les moments d'angoisse... Et tout ça pour rien, finalement. Ouf, ça m'a découragée complètement.

Je me suis dit que finalement, je m'installerais ici... un peu par dépit. J'veux dire, c'est bien ici, il y a ma famille et mes amis, mais c'est quand même un plan B, disons.

Certaines personnes de mon entourage m'ont demandé pourquoi je n'essayais pas avec une autre agence à Londres, ou même pour aller complètement ailleurs. Mais, pour être honnête, ça ne me tentait pas de devoir me retaper les lettres de motivation, les entrevues, les demandes de lettres de références et tout le tralala. Je l'ai fait une fois, ça a pris du temps et de l'énergie et ça n'a servi à rien. Donc, j'avais pas le goût, mais pas pantoute.

(L'ironie de la chose, vous me direz, c'est que je me tape en ce moment quand même tout un tas de paperasse en voulant rester ici... hum!)

Donc, on revient à ma conversation avec le collègue mentionné plus haut...

Vendredi matin, je suis à la polyvalente et j'attends que la période débute et là, WAZAM, entre dans le salon du personnel ce qu'on appelle communément un MAUDIT beau gars! Il s'assoit près de moi, on commence à jaser... Il me raconte qu'il vient de finir son bacc et qu'il veut un contrat l'an prochain. Mais comme ça risque très peu d'arriver aussi vite, il a décidé de partir un an dans le Nord.

Parle, parle, jase, jase... on se raconte nos vies respectives et à ce rendu à ce point là, il me cruise ouvertement. Il me dit des choses comme : « Ah, mais tu devrais venir, toi aussi, à Kuujjuaq! Ils cherchent tout le temps du monde! Le taux de roulement est fou! Et t'as le profil parfait, en plus, t'es dynamique, je prendrais soin de toi, bla bla bla... »

Bon, la cruise mis à part, ça a remué quelque chose en moi. C'est comme si ça  réveillait l'aventurière en moi, celle qui veut partir, celle qui n'a pas vraiment envie d'être ici l'an prochain. Pas nécessairement pour aller à Kuujjuaq. Mais pourquoi pas, non plus? Juste aller vivre une expérience dépaysante... et enrichissante.

J'pense que je n'ai pas besoin de refaire une liste de pour et de contre, la dernière peut encore servir. Et la grande majorité des gens m'ont dit « VAS-Y!!! » Je me dis que même si c'est pour une autre destination, j'aurais fort probablement les mêmes réactions.

Alors, je vais quand même y penser un peu, mais je crois que j'ai envie de me réessayer ailleurs... Peut-être à quelque part où je pourrais enseigner en français et où les profs sont en demande, contrairement à ici. Kuujjuaq, Vancouver, Victoria, etc. Il y a sûrement beaucoup de possibilités (et plus intéressantes que Toronto!). Et ça me tenterait. Je pense. Je vous reviens là-dessus.

dimanche 13 juin 2010

Ils grandissent!

Ahhhh... il faut que j'avoue que je suis bien heureuse d'être de retour à la Polyvalente Unetelle. Même si je travaille là moins souvent que l'an dernier et que j'avais un peu oublié à quel point faire de la suppléance avec une bande d'ados déchaînés qui ne pensent qu'aux vacances qui approchent peut être éprouvant par moment.

Ce que j'aime le plus, c'est de revoir les élèves. Mais, mon Dieu que ça grandit et que ça CHANGE en un an, à cet âge là!!! C'est incroyable!

J'ai habituellement une excellente mémoire. Je me souviens facilement des noms et des visages (et aussi de tout un tas de trucs vraiment inutiles, comme les noms des personnages dans Virginie (que je n'écoute même pas!), ou d'avec qui j'ai joué deux fois quand j'avais quatre ans et demi...), ce qui est certainement un atout en enseignement. Alors, évidemment, je me souviens de beaucoup d'élèves.

Il faut dire que l'an dernier, il y en a plusieurs que je voyais pas mal souvent, donc leurs p'tites faces et leurs prénoms sont restés bien ancrés dans mon cerveau. Surtout les garçons du groupe de foot et les élèves en français de la fin de l'année.

En revenant à la polyvalente, je me voyais déjà, parcourant les couloirs, les croisant et les saluant... la la la, on est heureux, on sourit...

Mais le problème, c'est que moi, je me souviens d'eux avec leur apparence de l'AN DERNIER. Et une année complète a passé, ils ont grandi, ils ont vieilli, ils deviennent tranquillement des adultes... et souvent, ça les rend méconnaissables! À mon très grand désespoir, je ne les reconnais plus... :(

Au fil des semaines, j'ai réussi à en replacer quelques-uns, surtout quand eux viennent me parler. Mais ça fait que je me questionne. Parce qu'en tant qu'enseignante, j'ai vraiment le goût d'être capable de reconnaître mes élèves, si je les croise par hasard au centre commercial, quelques années plus tard. Mais si je ne suis pas capable de reconnaître ceux que je voyais il y a seulement un an, comment je vais faire quand ça va faire 5 ou 10 ans que je ne les ai pas vus? Mystère...

jeudi 10 juin 2010

« T'as l'air fatigué! »

Je voudrais faire une aparté pour parler de quelque chose qui n'a pas nécessairement à voir avec l'enseignement ou mon cheminement professionnel. Quelque chose qui doit être arrivée à presque tout le monde, à un moment ou un autre. C'est-à-dire, se faire dire par un ami/collègue/voisin/parent : « T'as l'air fatigué, toi! »

Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer quand est-ce que c'est devenu acceptable de saluer un autre être humain de cette façon?

Parce que, même si on veut se faire croire qu'on dit ça a l'autre parce qu'on se soucie de son bonheur et de son bien-être, tout ce que ça veut dire, dans le fond, c'est : « Christie que t'as l'air magané! Ishhh! »

Et comment on est censé répondre à ça? « Heille, merci, ça me fait plaisir que tu me dises que j'ai l'air décrissée » ? Ou peut-être, « Toi aussi, mon chum, check tes cernes, ouch. »? En rire, peut-être? Mais, c'parce que, c'est pas tellement drôle, là...

Sérieusement, QUI aime se faire dire ça, « t'as l'air fatigué » ?

J'pense que ça arrive à tout le monde de réellement ÊTRE fatigué. D'avoir passé une mauvaise nuit, d'avoir eu des trucs stressants à régler... mais dans ce temps-là, j'pense que la majorité des gens se regardent dans le miroir, le matin, et se disent qu'ils ont déjà eu l'air plus frais et dispo que ça. On as-tu vraiment besoin que les autres nous le fassent remarquer EN PLUS?

Pis y'a d'autres journées où on pense qu'on a l'air pas mal en forme. On a bien dormi, nos affaires roulent, y'en a pas d'problème. Et là, tout d'un coup, on croise quelqu'un qui nous sert cette rengaine. Ah, ben là! Alors que ça allait si bien! J'sais pas pour vous, mais moi, ça me dégonfle une balloune assez vite, merci.

Tout ça pour dire que pour ma part, c'est vrai qu'en ce moment, je SUIS fatiguée. J'ai eu une grosse année, j'ai étudié fort et ça a donné de bons résultats mais ça m'a demandé beaucoup, j'ai eu le coeur brisé et je vis un peu dans l'insécurité en ce moment. Ah, et je loge temporairement en bordure d'autoroute et mon sommeil en est affecté.

Je le sais que je suis fatiguée, et j'essaye fort de me reposer, de me coucher tôt, tout le tralala. Mais en attendant, j'ai pas tellement le goût que tout le monde (des fois six personnes par jour!) me le disent. Ça m'aide pas. Ça fait juste m'énerver.

Aussi, je prend cette résolution de ne plus jamais dire à personne (oui, je dois avouer que je suis aussi coupable que les autres... ça m'est arrivé) : « T'as l'air fatigué, aujourd'hui. » Parce que je dois certainement pas être la seule à pas aimer ça.

mercredi 9 juin 2010

La paperasse

Des papiers, donc. De la bonne vieille paperasse.

Beurk.

J'explique : pour avoir mon brevet, le MELS doit reconnaître mon diplôme de l'Ontario. Pour ça, je dois d'abord obtenir ma carte de l'Ordre des enseignants et enseignantes de l'Ontario. (Ben oui, toi! Ils ont un ordre professionnel, eux! Pourquoi pas nous? Il me semble que ça serait logique... mais bon, ma montée de lait à ce sujet sera pour une autre fois.)

Mais, pour avoir cette carte, je dois envoyer mille formulaires ET relevés de notes. Que je n'ai reçus que la semaine dernière. Donc, il faut attendre un peu pour enfin obtenir la carte. Une fois que je l'aurai et que j'aurai aussi mes papiers du Ministère de l'éducation, je pourrai appliquer pour des vrais de vrais postes dans les commissions scolaires.

On résume les étapes :

1. Obtenir le dipļôme officiel et le relevé de notes qui va avec (Ça y est, c'est fait, lors d'une magnifique cérémonie à Ottawa, yé! D'ailleurs, c'est pas pour me vanter, mais j'ai gradué Magna Cum Laude :) Ça veut dire « avec grande distinction ». Tiens, prend ça, peine d'amour! Ha!)

2. Aller porter mon relevé de notes à la Commission scolaire de ma région pour être sur la liste de suppléance pour le primaire (Fait aussi.)

3. Envoyer mes relevés de notes d'Ottawa ET de l'Université de la Montagne, une preuve d'identité, un rapport de police qui prouve que j'ai pas de dossier judiciaire et beaucoup d'argent à l'Ordre. (J'ai juste envoyer les sous pour le moment... je sais, je brette... j'explique pourquoi un peu plus bas.)

4. Attendre que les p'tits fonctionnaires de l'Ordre poussent leurs crayons et émettent ma carte.

5. Une fois le titre de professionnelle obtenu, appeler le MELS pour commencer les démarches pour la reconnaissance de ma formation. Quelles seront ces étapes? C'est pas trop clair encore, sauf que je devrai passer le test de français, le fameux CÉFRAN redouté de tous...

6. Quand tout ça sera réglé, je pourrai ENFIN appliquer officiellement dans les différentes commissions scolaires. Et comme plusieurs demandent aussi le test de français du SEL, je me suis arrangée pour que ça soit déjà fait. Je l'ai passé la semaine dernière et j'ai obtenu un fantasmagorique résultat. Fiou!

Bon, je ne sais pas pour vous, mais moi, je regarde toute cette liste de choses à faire, de papiers à envoyer, de formulaires à remplir et ça me dé-cou-ra-ge, mais totalement. C'est comme si j'avais le Mont Everest à gravir. Je suis fatiguée juste de penser à courir après toute cette paperasse. Voulez-vous ben me dire pourquoi c'est toujours aussi compliqué? Pour me citer moi-même, dans une pièce de théâtre dans laquelle j'ai joué l'an dernier : « Maudite bureaucratie à marde! »

J'avance, lentement, mais sûrement. Je brette parce que je laisse le découragement me gagner par moment. Mais, ça avance quand même. Faut pas que je laisse le système gagner!

mardi 8 juin 2010

Au travail!

Depuis mon retour au Québec, je ne peux pas dire que je chôme, mais je ne suis pas débordée non plus.

Je suis rentrée le 1er mai et dès le lundi matin, j'étais de retour à la Polyvalente Unetelle, pour voir si besoin de suppléants il y avait. J'avais pris soin, quelques semaines plus tôt, lors d'une brève visite dans mon coin, d'aller faire un p'tit tour pour leur rappeler mon existence et leur mentionner que je revenais très bientôt. Tout le monde était content de me voir, et moi aussi! Vraiment, c'est agréable de retrouver des gens avec qui on s'entend bien et qu'on a pas vu depuis presqu'un an :)

Mais, en arrivant à la polyvalente ce fameux lundi matin là, je me suis rendue compte que bien des choses avaient changé depuis l'an dernier. Premièrement, il y avait pas mal plus de monde qui attendait pour voir s'ils pourraient obtenir des périodes. Et du monde avec des pourcentages de tâche, ce qui veut dire qu'ils passent devant les autres. Mais aussi pas mal plus de monde tout court. Et, en plus, moins de profs absents. Bon, me suis-je dit, ça a l'air que je ne travaillerai pas autant que je pensais ou que je voudrais... maudine.

J'ai donc profité d'une des nombreuses journées de congé (non  désirée...) que j'ai eu pour aller (re)porter mon CV dans quelques autres écoles secondaires du coin, histoire de mettre le plus de chances de mon côté. Et ça a aidé.

À partir de la deuxième semaine de mai, je me suis mise à téléphoner tous les matins à l'École-secondaire-de-ma-ville pour savoir s'ils auraient besoin de moi, par hasard, avant de me rendre à la Polyvalente Unetelle.

Eh bien! Je vous dis, une chance que je fais ça! Parce que maintenant, mon temps en vraiment divisé entre les deux places. La moitié du temps, en appelant, ça leur permet de voir à quel point je suis enthousiaste et que je VEUX travailler. Ça a l'air que ça leur plaît, vu que je passe environ deux jours par semaine là.

Bon, ce ne sont pas toujours des journées complètes. Des fois, je fais même les deux écoles dans la même journée. Mais qui se plaindrait de ça? Pas moi, en tout cas! Je suis juste trop contente de pouvoir faire souffler ma marge de crédit un (très petit, mais tout de même) peu.

J'entends certaines personnes se demander : « Mais, L'exploratrice, tu as terminé ton année pour enseigner au PRIMAIRE. Pourquoi tu fais encore de la suppléance au SECONDAIRE? »

Ah, c'est une bonne question, et j'y répondrai par ce magnifique mot : bureaucratie.

Ben oui. J'attend après des papiers... mais ça, c'est pour un autre billet!