mercredi 22 juillet 2009

La question financière

Bien que mon porte-feuille soit content parce que j'ai trouvé une chambre qui va me coûter beaucoup moins cher qu'une résidence, à Ottawa, il reste que la question des sous me tracasse un peu.

Toute l'année, j'ai mis de l'argent de côté en prévision de mon année d'étude. C'est quand même pas donné, 6 000$ de frais de scolarité. Et il faut y ajouter les 4 500$ de loyer. Et le paiement de la voiture qui doit se poursuivre. Et il faudra bien la remplir d'essence. Ah, et c'est vrai, il va bien falloir que je mange aussi! Et que je m'habille un peu, que je me lave, que je vive, quoi!

Alors, vous voyez, j'ai des soucis. Malgré le petit magot qui dort dans mon compte de banque, la montagne de dépenses qui m'attend me fait un tout petit peu stresser. Juste une p'tite affaire...

Pour la première fois de ma vie, je vais devoir m'endetter. J'ai été plutôt chanceuse jusqu'à maintenant, c'est vrai. Mais c'est fini ce temps-là! À moi les demandes de prêts et bourses de notre bon gouvernement ainsi que les marges de crédit étudiantes...

Je me dis que bien d'autres sont passés par là avant moi... Le bonheur de faire un métier que j'aime vraiment, ça vaut quelques années de simplicité volontaire, non?

samedi 18 juillet 2009

Top 10 des choses un peu troublantes entendues (ou lues) cette année

10. La prof gosse, a lé tout le temps su mon dos, a m’enarve

9. C’est un des gars de secondaire 3 qui m’a frappé parce que je protégeais mon ami.

8. Ah, madame, s’il vous plait, laissez-moi entrer dans votre classe, j’ai pas le goût d’aller en arts plastiques!

7. Tu couches avec ta cousine!

6. Madame, vous êtes-vous fait un chum là? Non? Ben, vous devriez aller au Bar X, ma sœur travaille là et elle dit qu’il y a toujours plein de célibataires, des vieux.

5. J’pense que ma blonde (de 14 ans) est enceinte…

4. Moi, plus tard, je veux être trafiquant de narcotiques.

3. Madame, on fait un party en fin de semaine, voulez-vous venir? On le dira pas!

2. Madame, vous, est-ce que vous aimez ça, vous, le poil?

1. Madame, faites-vous de la suppléance à domicile?

mardi 14 juillet 2009

L'autre groupe

Si j’avais un groupe préféré à la Polyvalente Unetelle, j’avais aussi un groupe exécré.

Ironiquement, c’était aussi un groupe de footballeurs, mais de troisième secondaire, cette fois. Plus nombreux (une trentaine) ils étaient aussi en plein dans l’âge où la « crise d’adolescence » atteint son apogée. En plein au moment où on se met à contester l’autorité des adultes à tout bout de champ. Juste parce qu’on se rend compte qu’on peut. Et pour impressionner les autres. Et évidemment, tous étaient plus grands et beaucoup plus costauds que moi!

Donc, à priori, ce groupe était considéré comme difficile.

La première fois que je suis allée dans leur classe, leur titulaire a dû intervenir pour qu’ils se calment. Mais les choses s’étaient relativement bien passées. Quelques envois à la salle de réflexion, mais rien de plus grave.

La deuxième fois, qui s’est avérée être la dernière, ça ne s’est pas aussi bien déroulé…

Je n’ai jamais vraiment compris pourquoi. Je n’avais rien de bien terrible à leur faire faire, c’était un film. Mais, pour une raison ou une autre, le climat de classe est devenu explosif. Au point où des objets se lançaient d’un bord à l’autre, où les insultes fusaient et où on m’a littéralement envoyée chier. (Désolée, je sais que c’est cru comme langage, mais je ne vois pas comment refléter autrement la réalité.)

J’en ai bien sorti quelques-uns alors que d’autres ont tout simplement décidé de sacrer leur camp de leur propre chef. Comme ça. Bref, en jargon scolaire, la classe a « sauté ».

C’était la première fois que ça m’arrivait. Et pour dire vrai – heureusement! – ça ne m’est plus jamais arrivé par la suite. (Touchons du bois!) Mais ça m’a vraiment laissé un arrière-goût dans la bouche… Sur le coup, j’étais surtout en colère. Mais par la suite, je me suis sentie tellement incompétente!

Après cette période, je n’ai plus jamais accepté de remplacer dans ce groupe. Peut-être que je n’aurais pas dû les « renier » comme ça. Sûrement que ces garçons ont simplement besoin d’amour, un peu comme ceux de secondaire 2 que j’aime tant. Mais c’était plus fort que moi. Je ne voulais pas les revoir, point. Je n’avais pas envie de revivre une telle expérience.

Je ne sais pas quoi penser de ma réaction… suis-je une mauvaise suppléante, une mauvaise personne? Ai-je baissé les bras trop rapidement? Ou suis-je tout simplement normale?

mercredi 8 juillet 2009

Dire aurevoir

Le 19 juin dernier, j’ai vécu ma première fin d’année scolaire en tant que pseudo-enseignante/suppléante. Ouf. Je n’ai pas pleuré, mais j’aurais certainement pu. J’ai dû passer proche à plusieurs reprises.

Le plus dur, ça n’aura pas été de dire au revoir aux élèves de secondaire 1 que j’ai eu pour les deux dernières semaines en français.

Non. Le plus dur, ça aura été de souhaiter un bel été à mon groupe préféré, un groupe que j’ai eu souvent en suppléance. Un groupe de deuxième secondaire, rien que des gars. Vingt p’tits joueurs de football de 14-15 ans qui en ont dedans et qui seraient des candidats parfaits pour le décrochage s’il n’y avait pas ce programme sportif, justement.

La première fois que je les ai vus, en octobre, c’était ma 2e semaine de suppléance à vie. Et c’était en arts plastiques. Zéro intérêt de leur part, c’est clair. On m’avait dit que dans le fond, fallait juste que je les garde en classe, que ça serait déjà beau...

En tant que prof, je suis assez axée sur la discipline. Et je le leur ai fait savoir dès la première fois. Gentiment, quand même! Mais mes limites ont été clairement établies dès le début.

Je ne sais pas si c’est à cause de ça, ou tout simplement parce que je les trouvais charmants et que le hasard a fait que je remplaçais souvent dans leur classe, mais j’ai développé une très belle relation avec eux. J’aimais leur parler, les écouter, discuter avec eux. Et j’arrivais à les faire travailler, un miracle pour une suppléante. Leurs propres mots.

J’ai appris tous leurs prénoms très rapidement. Je m’arrêtais pour placoter avec eux quand je les croisais dans le corridor entre deux cours. Je prenais de leurs nouvelles. Et eux faisaient pareil avec moi. Je n’hésitais pas à échanger des périodes avec d’autres suppléants qui ne les voulaient pas. Et ça faisait vraiment ma journée.

Je pense qu’ils le sentaient que je les aimais et que c’est ce qui rendait les choses plus faciles. Même quand une bataille en règle (à coups de poings!!!) a éclatée pendant que je les avais, j’ai continué de les aimer. Le lendemain de cet incident, qui m’a mise tout à l’envers, il faut bien le dire, je les ai revus. Dès le son de la cloche, je leur ai dit qu’on passerait notre plus belle période ensemble à vie pour compenser celle de la veille. Et c’est vraiment ça qui s’est passé.

Bref, quand l’année a tiré à sa fin, j’avais mes groupes de français. Donc, je ne les voyais plus, mes p’tits footballeurs. Alors, pendant une de mes périodes libres, je suis allée les voir dans leur cours de maths (avec l’accord du prof, évidemment). Je les ai remerciés pour les périodes passées avec eux. Je leur ai dit qu’ils étaient des garçons foncièrement gentils et que j’avais apprécié leur respect et leur politesse constante. Il y en qui ont ricané. J’ai dû préciser « avec moi, en tout cas » en leur faisant un clin d'oeil. Je leur ai souhaité la meilleure des chances dans leurs examens de fin d’année, un bel été et un peut-être à l’année prochaine.

En quittant la classe, j’ai été récompensée par un « On vous aime, Madame L’exploratrice! » crié bien fort pendant que je refermais la porte. Oui, j’étais bien près de pleurer.

Je sais qu’il ne faut pas avoir de chouchous. Mais, c’est plus fort que moi. Dieu que je les aime, ces vingt ados! Et j’espère que mon amour et ma confiance en eux leur aura donné ce serait-ce qu’une toute petite poussée pour qu’ils continuent de croire en eux.

dimanche 5 juillet 2009

Revenons sur cette tâche...

Mais avec tout ça, comment il s’est passé, justement, ce contrat?

Vraiment bien :o) … en général!

J’ai hérité de trois groupes avec des enfants très sympathiques. Certains m’en ont fait baver par contre et il doit certainement y’en avoir une couple qui ne me portent pas dans leur cœur en ce moment.

Évidemment qu’ils m’ont testée. Pas la première semaine, parce que j’évaluais leurs exposés oraux. Fallait tout de même pas se mettre la prof à dos! Mais la deuxième semaine… aye-aye! Un des groupes en particulier…

D’ailleurs, on m’avait « avertie » qu’un des groupes était quelque chose. Mais, à ma grande surprise, je n’ai eu aucune difficulté avec ce groupe là, moi. Zéro. Oui, d’accord, ils étaient un peu bavards. Mais tous tellement pleins de vie, curieux et surtout, gentils!

Non, moi c’est un autre des trois groupes qui m’a donné du fil à retordre. Deux p’tits criss (scusez, mais c’est mérité) qui venaient chambouler le climat de tout le groupe. Et qui ont aboutis en suspension à l’interne. Moche, n’est-ce pas? Je voulais pas vraiment leur laisser ce souvenir de moi. Mais un moment donné, ça fait.

C’est le métier qui rentre, qu’on me dit. Peut-être qu’avec quelques années d’expérience de plus, les choses auraient été différentes… ça m’attriste un peu, tout de même.

Dommage, parce qu’avec un peu plus de temps, je crois sincèrement que j’aurais réussi à établir une belle relation avec eux. J’étais leur troisième prof de français de l’année et dans les autres matières, ça a bougé aussi un peu, beaucoup. Je les comprends d’être déstabilisés. J’aurais juste voulu avoir quelques semaines de plus avec eux. Je le sais que les choses se seraient calmées. Mais la fin de l’année est arrivée, et c’est ça qui est ça.

Heureusement, mes deux autres groupes compensaient en m’offrant des moments de pur bonheur. Et j’ai pu terminer l’année avec eux par une belle sortie à La Ronde où mes oreilles étaient toutes ravies d’entendre des « Madame, venez jouez pour gagner un toutou avec nous! » ou des « On va faire le Dragon, venez-vous avec nous, madame L’exploratrice? » Comme quoi je les ai pas tous traumatisés. ;o)

samedi 4 juillet 2009

Pour l'été

Qu’est-ce qu’une exploratrice fait, une fois l’année scolaire terminée? Eh oui, elle se cherche une job d’été. Pas trop le choix, avec l’année à Ottawa qui s’en vient, les réserves financières se doivent d’augmenter!

Je me considère plutôt chanceuse. Comme je l’avais écrit il y a quelques temps, j’ai eu un (très court) contrat – mais contrat pareil! – à la toute fin de l’année. Plus besoin de me demander si j’allais travailler en me levant le matin, adieu l’insécurité et la course à la période de suppléance! J’avais du travail assuré! Et la paye s’en est ressentie, croyez-moi :o)

Mais, après avoir entré toutes les notes de mes élèves pour le bulletin final et avoir ramassé tout ce qui s’était accumulé comme traîneries dans la classe depuis septembre, je me retrouvais sans boulot.

Bah, j’ai bien tenté ma chance à la commission scolaire, pour être surveillante de chez-pas-quoi ou travailler dans les bibliothèques à couvrir des manuels pour l’an prochain. Mais l’accueil à cet endroit a été fidèle à sa réputation et je suis revenue bredouille.

Ensuite, ça a été l’envoi de CV en masse. Et rien. Pourtant, je suis passée à deux doigts d’obtenir des emplois super intéressants à deux reprises. Mais ça n’a pas marché parce que je ne suis pas considérée comme une RÉELLE étudiante, vu que j’étais seulement à temps partiel à l’Université du Peuple… Mocheté de critères gouvernementaux! Et ça n’a pas marché non plus parce que d’autres endroits voulaient m’avoir avant la fin de l’année scolaire. Malheureusement impossible.

Alors, le 23 juin, j’ai rouvert mon dossier dans une agence de placement de personnel avec qui j’avais déjà fait affaire il y a quelques années. Dans le temps, ça avait super bien marché. Ils m’avaient trouvé un contrat dans l’après-midi même. Comme j’avais déjà un dossier, j’ai même pas eu besoin de me présenter. Mes tests de Word et d’Excel était déjà impressionnants à cette lointaine époque, haha.

Je m’attendais à avoir quelques jours de lousse… voire quelques semaines. Ou à faire des contrats un peu éparpillés, style deux semaines en juillet par-ci, une semaine en août par-là.

Mais non. Après avoir profité de ma Saint-Jean (non, mais faisais-tu BEAU rien qu’un peu?!), dès le 25 juin mon téléphone sonnait. Je dois mener une bonne vie. On m’offrait un contrat pour tout l’été dans les bureaux d’une résidence pour personnes âgées, et pas mal bien payée à part de ça. On me voulait le lendemain. C’est vrai que j’aurais pas dit non à quelques journées de congé supplémentaires, mais il faut ce qu’il faut, alors j’ai sauté sur l’opportunité!

Donc, depuis le 26 juin, L’exploratrice travaille. Dans un bureau. Ou-ache. Et depuis une semaine, ça me revient. Le pourquoi j’ai changé de domaine. Après avoir passé une année vraiment merveilleuse dans les écoles, c’est dur de revenir devant l’ordinateur, le téléphone et les filières.

Soyons courageuse! Ce n’est que pour l’été et ça va me permettre d’aller vers l’enseignement pour de bon!