jeudi 23 avril 2009

Un détour?

En novembre dernier, cet article de Marie Allard a paru dans La Presse et a suscité de l’intérêt dans mon entourage.

Pour les paresseux qui n’ont pas envie de le lire (mais, vous devriez vraiment, ça vaut la peine!), je résume très sommairement : en Ontario, pour obtenir un permis d’enseigner, on peut faire une année de pédagogie suite à un baccalauréat de trois ans (peu importe la matière), et ce permis ontarien est reconnu et valable au Québec. Alors, de plus en plus de québécois qui ont déjà un bacc font un détour d’un an par des universités ontariennes (francophones et anglophones) pour se sauver des quatre années d’études supplémentaires obligatoires ici.

Eh ben!

Ma mère, dès qu’elle a lu l’article, m’a interpellé : « Mon exploratrice, t’en as un toi, un bacc déjà. Tu pourrais le faire, ce détour. Ça te sauverait pas mal de temps, non? »

Ma réaction a d’abord été de refuser net fret sec. Moi, aller en Ontario? J’en avais des frissons juste à y penser… ;o)

C’est alors que la mère de Meilleure Amie, qui enseigne depuis plus de 30 ans, m’a aussi parlé de cet article et de ce que ça pouvait m’offrir comme possibilités. Encore une fois, j’ai manifesté mes réticences. Mais à elle, qui a tant d’expérience, j’ai pu ajouter que ça m’inquiétais aussi, de faire une formation de pédagogie d’un an seulement. Est-ce que je serais assez formée? Est-ce que je serais aussi qualifiée après deux petites sessions que les étudiants qui font quatre ans d’études pour enseigner? Est-ce que j’aurais les bases nécessaires en didactiques?

La maman de Meilleure Amie a réussi à me voir les choses sous un autre angle. Elle m’a fait remarquer que je suis une fille intelligente, débrouillarde et que j’ai déjà beaucoup de connaissances. J’ai appris déjà tout un tas de choses pendant mes études, mais aussi simplement en vivant. Elle m’a affirmé qu’elle était convaincue que je n’avais pas besoin d’une formation de quatre ans avec le bagage que j’ai déjà et m’a conseillé d’au moins vérifier quels sont les cours compris dans cette formation d’un an. Je l’ai fait et j’ai réalisé que ce sont presqu’exclusivement des cours de didactique. Ça m’a rassuré.

Ensuite, j’ai discuté avec Belle-Cousine, celle qui a suivi la même formation que je visais à l’Université du Peuple. Elle m’a dit qu’elle avait trouvé que peu de ses cours l’avaient vraiment préparée à l’enseignement sur le terrain et que plusieurs sont carrément superflus. Que c’était surtout ses collègues qui lui donnent des conseils et ses propres recherches dans des guides qui lui servent en classe. D’ailleurs, maintenant que mes cours étaient commencés, j’ai pu constater que plusieurs d’entre eux rejoignaient ceux que j’ai pu faire en communications ou en littérature.

J’ai commencé à trouver que toutes ces personnes n’avaient pas tort… Je suis d’accord que pour un étudiant qui arrive tout juste du cégep, à 20 ans, quatre ans de formation, ce n’est pas de trop. Il a ainsi le temps d’acquérir la maturité nécessaire pour travailler avec des enfants ou des adolescents. Mais à 26 ans, je crois qu’on peut dire que cette maturité, je l’ai.

Et puis… ça serait juste un an, après tout… Tout d’un coup, cette possibilité semblait drôlement alléchante. Imaginez! Tout ce temps sauvé! Au lieu de graduer à 31 ans, je pourrais enseigner à 28 ans! D’accord, les frais universitaires sont plus chers en Ontario, mais quatre ans ici reviendrait au même, sans compter les années sans salaire en manque à gagner.

Au début décembre 2008, ma décision était prise. Je voulais tenter ma chance en soumettant ma candidature à la Faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa…

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