lundi 13 avril 2009

L'attente et le Messie

J’ai attendu. Et attendu. Et attendu encore… Le téléphone a jamais sonné. Jamais. Pas même un quart de dring.

Début septembre, je me disais que c’était normal. Mi-septembre, je me disais que ça se pouvait encore. Fin septembre, j’ai commencé à avoir des doutes. Début octobre, là j’ai commencé à m’inquiéter.

Oui, ok, une petite somme rondelette, économisée pendant l’été, sommeillait dans mon compte de banque et me permettait de ne pas trop m’en faire pour le moment. Mais je ne pouvais pas vivre sur mon coussin indéfiniment! Il faudrait, à un moment ou à un autre (et le plus rapidement possible, c’est clair) que l’argent se remette à entrer…

Qu’est-ce que j’ai fais? Ben, j’ai appelé la commission scolaire, quoi d’autre? Toujours aussi avenantes, les dames qui y travaillent d’ailleurs… Je ne sais pas si c’est juste dans mon coin, mais dès que j’ose les appeler, même si j’ai une excellente raison, j’ai l’impression de les déranger. J’entends les soupirs dans la voix constamment. Est-ce que je me trompe ou sans écoles et sans enseignants, elles n’auraient même pas de job, ces dames des ressources humaines???

Bref, j’ai appelé et en soupirant, évidemment, la madame m’a confirmé que j’étais bel et bien sur la liste de suppléants. « Pourquoi vous ne m’appelez pas, d’abord? » lui ai-je demandé. « Ah, il peut y avoir plusieurs raisons… peut-être qu’il n’y a pas de besoins en ce moment, ou peut-être que vous être trop loin sur la liste. » m’a-t-on répondu.

- Aucun besoin? Dans les dizaines d’écoles secondaires du coin? Et, justement, je suis où, sur la liste? Vingtième ou 245e?
- Je ne pourrais pas vous dire, ça change à chaque jour, selon les disponibilités des autres.
- Vous ne pouvez pas me donner une approximation?
- Non.
- Qu’est-ce que je peux faire, alors?
- Attendez qu’on vous appelle.

Avenante, c’est ce que je disais. Ça c’est de l’aide. Non, mais…

Heureusement pour moi, le Destin est intervenu. Comme pour me dire « Oui, oui, L’exploratrice, t’as fait le bon choix, ne te décourage pas. » Le Destin s’est manifesté sous la forme d’élections fédérales.

Le 14 octobre 2008, je suis allée faire mon devoir de citoyenne. Mais où est-ce qu’on vote? Dans les écoles! En sortant du gymnase de celle où j’étais, j’ai eu un flash. Je me suis dirigée directement vers le secrétariat et j’ai laissé mes coordonnées à la gentille secrétaire qui y était. Elle a tout pris en note, mais m’a quand même avertie que les écoles primaires se devaient de passer par la centrale, i.e. cette chère commission scolaire.

Soudainement inspirée, je suis retournée chez moi, j’ai imprimé rapidement une dizaine de CV et je suis partie faire le tour des écoles secondaires des alentours.

À la première, celle de ma ville, j’ai été accueillie comme le Messie! Rien de moins!!! Vous auriez dû voir les yeux de la secrétaire quand je lui ai dit que j’étais disponible trois jours par semaine! Je n’oublierai jamais cette expression, j’ai eu l’impression de combler tous ses rêves d’un seul coup!

Elle s’est garrochée sur mon CV en m’expliquant que les écoles secondaires ne passent jamais par la commission scolaire, parce que c’est ben trop compliqué pour rien. Ce sont les secrétaires qui appellent directement quand elles ont besoin de suppléants. Ça pouvait bien pas sonner fort, ce téléphone là! « Est-ce que tu serais prête à aller à la Polyvalente Unetelle aussi? Parce qu’ils ont toujours besoin de monde, là-bas. Je pourrais faxer ton CV tout de suite même. Ils vont t’attendre, tu vas pouvoir aller les rencontrer. » m’a dit la dame, le regard avide.

Wow! C’est du service, ça! Faxez, faxez, ma chère, moi je veux travailler!

Avoir su, je serais allée directement dans les écoles bien avant…

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