vendredi 24 septembre 2010

La bureaucratie

Depuis mon retour, je suis prise dans l'enfer de la bureaucratie. Vous savez, les douzes travaux d'Astérix (ou, référence plus récente, les démarches de Xavier dans l'Auberge espagnole)? C'est ce que j'ai l'impression de vivre.

Avant de partir en France, je m'étais assurée de remplir tous les formulaires et d'envoyer tous les documents nécessaires pour avoir mon autorisation d'enseigner en Ontario lorsque je reviendrais. Je me disais que six semaines, c'était suffisamment long pour que les secrétaires traitent mon dossier. J'étais certaine que tout serait réglé à mon retour, pour que je puisse entreprendre les démarches pour le Québec.

Pourtant, surprise, surprise! Le lendemain de mon arrivée, après avoir défait les valises, fait du lavage et m'être un peu réinstallée dans ma vie, je me rend compte que je n'ai absolument rien reçu de la province voisine. «Hum, me suis-je dit, c'est étrange... ».

J'ai donc consulté mon dossier en ligne pour m'apercevoir que les documents que j'avais envoyés ont été refusés. Notamment le formulaire signé par les services policiers qui certifie que je n'ai pas d'antécédents judiciaires. Parce que je suis une criminelle et que je l'ai caché? Non, évidemment pas. Parce que MON DEUXIÈME PRÉNOM N'APPARAÎT PAS DESSUS! Alors que je ne l'utilise JAMAIS! Bout de viarge! Vous êtes nombreux, vous, à vous faire appeler « Marie » ou « Joseph » machin-chouette?

S'ensuivit un appel plein de frénésie et de frustration en Ontario. Pauvre p'tite madame au bout du fil. Je savais bien que ce n'était pas de sa faute à elle, mais je devais exprimer ma frustration. Elle m'a dit qu'ils ne pouvaient pas avoir la certitude que tous mes prénoms avaient été vérifiés et que j'avais peut-être des antécédents sous l'autre. Franchement! Je lui ai dit que je n'en avais pas contre elle, mais que je trouvais (et que je trouve toujours, d'ailleurs) qu'ils exagéraient. Surtout que c'est pas gratuit, ce petit papier là, hein. Soixante beaux dollars, chez le diable! Je ne comprend toujours pas comment une vérification faites par la police (la police, bordel!) peut ne pas satisfaire des fonctionnaires ontariens... C'pas comme si le policier avait juste regardé ma face et s'était dit : « Ouais, elle a l'air correcte, elle. » Argh!

Chanceuse dans ma malchance, je suis tombée sur une policière aussi outrée que moi du peu de confiance que l'Ontario accorde aux capacités de vérification de notre Sureté. Elle ne m'a pas chargé pour le 2e formulaire.

Mais ça ne s'arrêtait pas là, oh non. J'ai aussi dû refaire envoyer mes relevés de notes (de l'Université de la Montagne et d'Ottawa) parce que ceux que j'ai envoyés, même s'ils étaient scellés, ne convenaient pas. Qui sait, moi et mon deuxième prénom aurions pu décacheter l'enveloppe avec de la vapeur pour mettre des documents falsifiés à l'intérieur. Pas de problème pour que j'envoie moi-même le formulaire d'antécédents judiciaires, lousse de même dans une enveloppe ordinaire. Mais les relevés de notes! Ooooooh! Attention, danger! Possibilité de fraude en vue!

Non, mais QUESSÉ ÇA?!? Il me semble qu'il y a déséquilibre de priorité, ici.

Bref, après avoir bien gueulé (vraiment, pauvre madame!) et raconté mes déboires à ma mère, j'ai été obligée de prendre mon trou. Parce que la bureaucratie, c'est plus fort que tout. On ne peut pas la battre. Elle est comme Superman, sauf que sa kryptonite n'a pas encore été découverte. J'ai donc sagement refait les démarches et depuis cette semaine, j'ai enfin l'autorisation officielle d'enseigner en Ontario. Pas que j'ai vraiment envie d'y retourner, remarquez...

Maintenant que cette partie est réglée, je m'attaque à l'autorisation d'enseigner québécoise. Encore une fois, des papiers, des formulaires, etc. Mais j'ai appris ma leçon et je m'assure de parler à quelqu'un avant de tout envoyer, pour être sûre que tout sera correct du premier coup. À suivre...

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