jeudi 25 février 2010

Pas toujours facile...

Quand je suis revenue dans la classe de Mme Lune, les enfants m'ont fait la fête :) Ils étaient contents de me revoir, mais je pense qu'ils ne pouvaient pas l'être plus que moi.

Comme je les connaissais déjà et que je savais comment la classe fonctionnait, ça n'a pas été long que j'étais de nouveau à l'aise en leur compagnie. Mais cette fois-ci, de plus grands défis m'attendaient parce que j'allais devoir préparer des leçons et les donner, tout en gérant la classe. Seule.

Bon... des plans de leçons, j'en ai fait pas mal dans mes cours, mais dans le vraie vie, c'est tellement différent!! Y'a tellement de variables dont il faut tenir compte... C'est que ça grouille, des p'tits pits de quatre-cinq ans! Ça écoute pas, ça ne suit pas les règles, ça parle...

Honnêtement, il m'a semblé que j'ai passé la GROSSE majorité de mon temps en stage à « chicaner » les élèves. Ben... pas de la grosse chicane, genre je te crie dessus. Mais quand même, des rappels à l'ordre... des fais pas-ci, dis pas-ci, reviens là, reste ici... Tout. Le. Temps.

Pour dire vrai, ça m'a épuisée. Et ça m'a fait douter de moi. Le découragement a pointé le bout de son nez. Vraiment, il y a eu des journées où je n'ai pas eu de plaisir, du tout... Une journée en particulier, la journée de la première neige, ouf... Vidée, complètement. Mais, faut croire que c'était pas juste moi, parce que Mme Lune, quand tous les enfants ont été partis m'a demandé, en riant: « T'es sûre que tu veux encore enseigner? »

Évidemment que oui! Mais ça m'a quand même mené à me poser des questions sur ma façon d'agir... je VEUX avoir du plaisir en classe!
Alors, pour la dernière partie de mon stage, j'ai vraiment essayé de véhiculer ça. Tant pis pour les contenus, pour les attentes, pour les évaluations, pour l'horaire, pour le plan de la semaine! J'voulais juste avoir du fun! Et je me suis rendue compte que de vouloir trop en faire, de vouloir voir trop de choses avec les élèves, ça me bloquait. Ça me rendait super stressée...

Je pense que j'ai pas pire réussi à modifier un peu mon attitude et les enfants ont dû aussi le percevoir. Fiou! De toute façon, je pense aussi que je suis très sévère envers moi-même... je l'ai toujours été. Parce que Mme Lune, elle, n'a rien trouvé à redire à ma façon de faire. Elle m'a fait une super évaluation de stage. Mon seul vrai défi, c'est la gestion de classe. Comme le trois quart des gens de mon groupe, d'ailleurs! J'imagine que l'expérience va rentrer avec le temps ;)
Par contre, en revenant à l'université, en janvier, je me suis mise à comprendre bien, bien des choses. Vous voyez, c'est que je prend un cours sur le préscolaire. Et j'apprends que ces années-là sont faites pour l'ÉVEIL. Mot central. Hyper important. Alors qu'à l'école où j'ai fait mon stage, les classes de jardin étaient, mais alors là, TRÈS scolastiques. Genre que les enfants apprenaient déjà à tracer les lettres dans des trottoirs. Tandis que j'apprends que ce n'est pas supposé avant la 1re année, même ici en Ontario! Ah ben, câline!

J'me dis que ça explique bien des choses! Maintenant, je me dis que si j'avais ma propre classe de préscolaire, ça se passerait pas du tout comme dans la classe de Mme Lune. Bon, en stage, on a pas tellement le choix non plus, on essaie de s'adapter à la situation dans laquelle on se retrouve. Mais je continue quand même de croire que j'aurais été beaucoup moins fatiguée et que je n'aurais pas dû « chicaner » autant si les enfants avaient joué plus au lieu de suivre des leçons.

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